Ce résumé d’une revue Cochrane présente les connaissances actuelles issues de nos recherches concernant l'effet du débridement arthroscopique (DA) pour l'arthrose du genou.
Cette revue montre que pour les personnes atteintes d'arthrose, le débridement arthroscopique :
- N'améliore probablement pas la douleur ni les capacités fonctionnelles par rapport à un placebo (fausse chirurgie).
- Ne fait probablement que peu ou pas de différence en matière de douleur ou de capacités fonctionnelles par rapport au lavage.
- Pourrait améliorer la douleur par rapport au rinçage articulaire.
- Ne fait potentiellement aucune différence en matière de douleur ou de capacités fonctionnelles par rapport au lavage articulaire à l'aiguille.
Dans de nombreux cas, nous ne disposons pas d’informations précises concernant les effets secondaires et les complications. Ceci est particulièrement vrai pour les effets secondaires rares mais graves. Les effets secondaires potentiels peuvent inclure un petit risque d'infection et de thrombo-embolie veineuse.
Qu'est-ce que l'arthrose et qu'est-ce que le débridement arthroscopique ?
L'arthrose est la forme d'arthrite la plus courante. Elle peut affecter les mains, les hanches, les épaules et les genoux. En cas d'arthrose, le cartilage qui protège les extrémités des os se casse et entraîne une douleur et un gonflement. L'arthrose peut affecter différentes zones du genou ou l'ensemble du genou. Lorsque le cartilage se décompose, des morceaux de tissu restent autour de l'articulation, ce qui peut aggraver l'inflammation et empêcher l'articulation de fonctionner correctement.
Le débridement arthroscopique (DA) consiste à utiliser des instruments pour retirer le cartilage ou l'os endommagé. Le médecin commence souvent la procédure en pulvérisant du liquide à l'aide d'un outil pour nettoyer et aspirer tous les débris présents autour de l'articulation. C'est ce que l'on appelle un lavage ou un rinçage. Les parties de l'os de l'articulation détachées ou déformées sont ensuite éliminées.
Meilleure estimation de ce qui arrive aux personnes souffrant d'arthrose qui se soumettent à un débridement arthroscopique par rapport à un rinçage :
Douleur : 66 personnes supplémentaires sur 100 signalaient une disparition de la douleur au bout d'un an et 48 personnes supplémentaires sur 100 signalaient une disparition de la douleur au bout de deux ans. Ces résultats reposent sur des preuves de faible qualité.
Meilleure estimation de ce qui arrive aux personnes souffrant d'arthrose qui se soumettent à un débridement arthroscopique par rapport à un placebo :
Douleur deux semaines après le traitement : Les scores de douleur augmentaient de 9 points supplémentaires sur une échelle de 0 à 100.
Capacités physiques deux semaines après le traitement : Les capacités fonctionnelles présentaient une amélioration de 8 points supplémentaires sur une échelle de 0 à 100 pour le groupe du placebo. Ces résultats reposent sur des preuves de qualité moyenne.
Capacités physiques 12 mois après le traitement : Les capacités fonctionnelles présentaient une amélioration de 7 points supplémentaires sur une échelle de 0 à 100 pour le groupe du placebo, indiquant que le groupe du DA présentait des capacités considérablement plus limitées. Ces résultats reposent sur des preuves de faible qualité.
Les chiffres présentés constituent notre meilleure estimation. Dans la mesure du possible, nous avons également présenté une plage car la probabilité que l'effet réel du traitement se situe quelque part dans cette plage est de 95 %.
Une preuve de niveau « or » indique que le DA ne présente aucun bénéfice pour l'arthrose indifférenciée (causes mécaniques ou inflammatoires).
L'arthrose du genou est une maladie évolutive qui affecte initialement le cartilage articulaire. Des études observationnelles ont montré que le débridement arthroscopique (DA) présentait des bénéfices pour l'arthrose du genou, mais d'autres études récentes ont obtenu des résultats contradictoires suggérant que le DA pourrait ne pas être efficace.
Identifier l'efficacité du DA pour la douleur et les capacités fonctionnelles des personnes atteintes d'arthrose du genou.
Nous avons consulté le registre Cochrane central des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane, Numéro 2, 2006) ; MEDLINE (de 1966 à août 2006) ; CINAHL (1982 à 2006) ; EMBASE (1988 à 2006) et Web of Science (1900 à 2006) et avons examiné les références bibliographiques, les listes bibliographiques et les sites Web cités dans ces articles.
Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés (ECR) ou essais cliniques comparatifs (ECC) évaluant l'efficacité du DA par rapport à une autre intervention chirurgicale, y compris une fausse chirurgie, et à d'autres interventions non chirurgicales chez des patients atteints d'arthrose du genou primaire ou secondaire et ne présentant pas d'autres problèmes articulaires exigeant l'utilisation à long terme d'anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS). Les principales mesures de résultats étaient le soulagement de la douleur et l'amélioration de la fonction du genou.
La sélection des essais, l'évaluation de la qualité et l'extraction des données ont été effectuées par deux auteurs de revue de manière indépendante. Les résultats sont présentés au moyen de la différence moyenne pondérée (DMP) pour les données continues et du risque relatif (RR) pour les données dichotomiques, et du nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice du traitement ou un effet indésirable du traitement.
Trois ECR portant sur 271 patients ont été inclus. Ils présentaient différents groupes témoins et un risque de biais modéré. Une étude comparait le DA au lavage et à la fausse chirurgie. Par rapport au lavage, cette étude n'indiquait aucune différence significative. Par rapport à la fausse chirurgie, cette étude rapportait des résultats inférieurs pour le DA à deux semaines (DMP pour la douleur de 8,7, IC à 95 %, entre 1,7 et 15,8, et DMP pour les capacités fonctionnelles de 7,7, IC à 95 %, entre 1,1 et 14,3 ; nombre de patients à traiter pour observer un effet indésirable du traitement = 5) et aucune différence significative à deux ans. Le deuxième essai, qui présentait un risque de biais supérieur et comparait le DA au rinçage arthroscopique, indiquait que le DA réduisait significativement la douleur de genou par rapport au rinçage à cinq ans (RR de 5,5, IC à 95 %, entre 1,7 et 15,5 ; nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice du traitement = 3). Le troisième essai, qui présentait également un risque de biais supérieur et comparait le DA au lavage à l'aiguille, ne rapportait aucune différence significative.