La faiblesse musculaire est chose courante chez les personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA), également appelée maladie du motoneurone (MMN). Si on lui demande trop, un muscle affaibli risque d'être endommagé car il fonctionne déjà près de ses limites maximales. Pour cette raison, certains experts n'encouragent pas les programmes d'exercice physique pour les personnes atteintes de SLA. Toutefois, si une personne atteinte de SLA n'est pas active, le muscle insuffisamment utilisé perdra en performance (déconditionnement) et s'affaiblira, au-delà du déconditionnement et de la faiblesse causés par la maladie elle-même. Si le niveau réduit d'activité persiste, de nombreux systèmes organiques du corps peuvent être affectés et une personne atteinte de SLA pourra développer un déconditionnement et une faiblesse musculaire accrus, et des crampes musculaires et articulaires risquent de se produire entraînant contractures (distorsion et raccourcissement anormaux des muscles) et douleurs. Tout cela rend les activités quotidiennes plus difficiles. Cette revue n'a trouvé que deux études randomisées portant sur les exercices physiques chez les personnes atteintes de SLA. Les essais avaient comparé un programme d'exercice avec les soins habituels (exercices d'étirement). Une fois combinés les résultats des deux essais (43 participants), il ressortait que les exercices avaient produit une plus grande amélioration moyenne de la fonction (mesurée au moyen d'une échelle de mesure spécifique à la SLA) que les soins habituels. Il n'y avait pas d'autres différences entre les deux groupes. Aucun événement indésirable imputable aux exercices n'avait été signalé. Les études étaient de trop petite taille pour que l'on puisse déterminer dans quelle mesure les exercices physiques sont bénéfiques pour les personnes atteintes de SLA ou s'ils leur sont nuisibles. Nous n'avons pas trouvé de nouveaux essais lors de la mise à jour des recherches en 2012. Des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Les études incluses étaient de trop petite taille pour que l'on puisse déterminer dans quelle mesure les exercices de renforcement sont bénéfiques pour les personnes atteintes de SLA ou s'ils leur sont nuisibles. Il y a un manque complet d'essais cliniques randomisés ou quasi-randomisés examinant l'exercice aérobie dans cette population. Des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Malgré la forte incidence de la faiblesse musculaire chez les personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie du motoneurone (MMN), les effets de l'exercice physique dans cette population ne sont pas bien compris. Ceci est une mise à jour d'une revue publiée pour la première fois en 2008.
Examiner systématiquement les études randomisées et quasi-randomisées portant sur l'exercice physique pour les personnes atteintes de SLA ou MMN.
Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les maladies neuromusculaires (le 2 juillet 2012), CENTRAL (2012, numéro 9 dans The Cochrane Library), MEDLINE (de janvier 1966 à juin 2012), EMBASE (de janvier 1980 à juin 2012), AMED (de janvier 1985 à juin 2012), CINAHL Plus (de janvier 1938 à juin 2012), LILACS (de janvier 1982 à juin 2012), Ovid HealthSTAR (de janvier 1975 à décembre 2012). Nous avons également cherché dans ProQuest Dissertations & Theses A&I (2007 à 2012), inspecté les références bibliographiques de tous les articles sélectionnés pour la revue et contacté des auteurs experts dans le domaine.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés sur des personnes chez qui une SLA avait été diagnostiquée selon les critères El Escorial comme certaine, probable, probable étayée en laboratoire ou simplement possible. Nous avons inclus des exercices progressifs de résistance ou de renforcement, ainsi que des exercices d'endurance ou d'aérobie. Le groupe de contrôle n'effectuait aucun exercice ou bien bénéficiait de la rééducation standard. Notre principal critère de résultat était l'amélioration de la capacité fonctionnelle, la diminution de l'invalidité ou la réduction du taux de déclin, mesurées après trois mois au moyen d'outils validés. Nos critères d'évaluation secondaires étaient l'amélioration de l'état psychologique ou de la qualité de vie, la diminution de la fatigue, l'élévation ou la baisse du taux de déclin de la force musculaire (études de renforcement ou de résistance), l'élévation ou la baisse du taux de déclin de l'endurance aérobie (études d'aérobie ou d'endurance) après trois mois, ainsi que la fréquence des effets indésirables. Nous n'avons pas exclu d'études sur la base de leur mesure des résultats.
Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité des essais et extrait les données. Nous avons recueilli les données sur les événements indésirables dans les études incluses. Les auteurs de la revue ont contacté les auteurs des études incluses afin d'obtenir des informations non disponibles dans les articles publiés.
Nous avons identifié deux essais contrôlés randomisés qui répondaient à nos critères d'inclusion, et nous n'avons pas trouvé de nouveaux essais lorsque nous avons actualisé les recherches en 2012. Le premier, une étude au risque global de biais incertain, avait examiné les effets d'un programme d'exercices d'endurance bi-quotidiens à charge modérée en comparaison avec les « activités habituelles » chez 25 personnes atteintes de SLA. Le second, une étude à faible risque global de biais, avait examiné les effets d'exercices de résistance tri-hebdomadaires, à charge modérée et d'intensité modérée, en comparaison avec les soins habituels (exercices d'étirement) chez 27 personnes atteintes de SLA. Après trois mois, lorsque les résultats des deux essais ont été combinés (43 participants), il y avait eu une amélioration moyenne significative sur l'échelle de notation fonctionnelle de la sclérose latérale amyotrophique (ALSFRS) en faveur des groupes d'exercice (différence moyenne 3,21; intervalle de confiance à 95 % 0,46 à 5,96). Aucune différence statistiquement significative n'avait été constatée concernant la qualité de vie, la fatigue ou la force musculaire. Dans aucun des deux essais les chercheurs n'avaient fait état d'effets indésirables tels qu'une augmentation des crampes musculaires, des douleurs musculaires ou de la fatigue.