Les taux de transmission du virus immunodéficitaire humain (VIH) et des maladies sexuellement transmissibles (MST) continuent d'augmenter, surtout chez les travailleurs du sexe et leurs clients dans les pays à revenus faibles et moyens. Les efforts de prévention contre ces infections au sein de cette population à risque peuvent permettre de réduire la transmission globale du VIH/MST à la population générale. Plusieurs interventions comportementales probantes ont été signalées, y compris celles visant à réduire l'incidence et la prévalence du VIH/MST, changer les comportements, promouvoir l'utilisation du préservatif, améliorer la mise à disposition des préservatifs et améliorer les connaissances en matière de santé sexuelle. La revue a trouvé sept essais contrôlés randomisés (ECR) individuels, deux ECR en cluster et quatre quasi-ECR impliquant 8 698 participants et examinant une variété d'interventions comportementales afin d'évaluer si elles contribuaient à réduire les taux de transmission du VIH/MST ou induisaient un changement comportemental chez les travailleurs du sexe et leurs clients. Les résultats indiquaient que ces interventions étaient efficaces pour la prévention du VIH/MST, y compris la réduction de l'incidence et de la prévalence du VIH et des MST. De plus, des différences ont été constatées au niveau des comportements signalés, y compris une hausse de l'utilisation du préservatif et une baisse des risques de consommation de drogues. Toutefois, ces essais étaient réalisés à petite échelle et ne comptaient généralement que quelques participants. Par conséquent, les preuves concernant l'efficacité de la théorie cognitive sociale et la promotion de l'utilisation du préservatif destinées à réduire l'incidence du VIH/MST comparées à d'autres interventions comportementales étaient limitées, car aucun ECR n'a examiné les effets de ces interventions sur la prévalence du VIH ou sur les travailleurs du sexe autres que les prostituées. Dans les recherches et programmes futurs, il sera donc important d'évaluer d'autres stratégies de changements comportementaux plus efficaces.
Néanmoins, les preuves disponibles démontrent l'efficacité des interventions comportementales destinées à réduire la transmission du VIH, ainsi que l'incidence des MST chez les prostituées par rapport à des soins standard ou l'absence d'intervention. Étant donné les effets bénéfiques de la théorie cognitive sociale et de la promotion de l'utilisation du préservatif destinées à réduire le VIH/MST et les besoins en matière de santé publique de contrôler leur transmission chez les prostituées, une découverte en faveur des interventions comportementales a été formellement identifiée. Toutefois, force est d'admettre que les informations concernant la majorité des autres résultats et les populations ciblées sont insuffisantes, mais aussi que tous les essais ont été réalisés dans des pays à revenus faibles et moyens.
Différentes interventions ont été adoptées afin de réduire la transmission du VIH chez les travailleurs du sexe et leurs clients, mais leur efficacité doit être examinée à l'aide de techniques méta-analytiques.
Évaluer l'efficacité d'interventions comportementales destinées à réduire la transmission de l'infection par le VIH chez les travailleurs du sexe et leurs clients dans les pays à revenus faibles et moyens.
Le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), le registre spécialisé du groupe Cochrane sur le VIH/Sida, la base des revues systématiques Cochrane, MEDLINE, PsycINFO, Sociological Abstracts, CINAHL, Dissertation Abstract International (DAI), EMBASE, LILACS, BIOSIS, SciSearch, INDMED, Proquest et plusieurs bases de données de résumés South Asian étaient inclus dans la liste de bases de données. Les sites de publication de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et d'autres organisations non gouvernementales et de recherche internationales apparaissent également dans la liste de bases de données.
Des essais contrôlés randomisés (ECR) et des quasi-randomisés examinant les effets de plusieurs interventions comportementales sur les risques de transmission du VIH ou comparant des interventions comportementales à l'absence d'intervention dans lesquels l'une des mesures de critères de jugement était décrite, comme l'incidence et la prévalence du VIH, l'incidence et la prévalence des MST, un changement signalé concernant l'utilisation du préservatif et d'autres critères de jugement liés au VIH.
Deux auteurs ont indépendamment évalué les essais, extrait des données et évalué les risques de biais. L'hétérogénéité des essais a également fait l'objet de tests.
Un total de 13 essais, soit 8 698 participants, ont été inclus. Les principaux critères de jugement (incidence et prévalence du VIH et des MST) étaient signalés dans sept essais. Sur ces sept essais, seuls trois ont signalé l'incidence du VIH. Après une évaluation de suivi de 6 mois, il n'y avait aucune preuve concernant l'efficacité des interventions comportementales et cognitives sociales sur la réduction de l'incidence du VIH (RR 0,12, IC à 95 % 0,01 à 2,22). Toutefois, après une évaluation de suivi de trois mois concernant la promotion des préservatifs masculin et féminin, il y avait une réduction de l'incidence du VIH (RR 0,07, IC à 95 % 0,00 à 1,38). Les interventions cognitives sociales et la promotion de l'utilisation des préservatifs masculin et féminin entraînaient une baisse significative de l'incidence des MST (RR 0,57, IC à 95 % 0,34 à 0,96 et RR 0,63, IC à 95 % 0,45 à 0,88, respectivement). Les critères de jugement secondaires étaient identifiés dans 13 essais. Les méta-analyses montraient des preuves selon lesquelles les interventions destinées à promouvoir l'utilisation des préservatifs masculin et féminin réduisent le nombre de rapports sexuels non protégés (RR 0,83, IC à 95 % 0,65 à 1,05) par rapport celles destinées à promouvoir uniquement l'utilisation des préservatifs masculins et que les interventions cognitives sociales réduisent la consommation de drogues chez les travailleurs du sexe (RR 0,65, IC à 95 % 0,36 à 1,16) par rapport à des soins standard.