Les personnes souffrant de BPCO présentent souvent un essoufflement sévère qui les empêche de mener leurs activités quotidiennes. Les programmes de réhabilitation formelle incluant des exercices physiques améliorent la résistance, réduisent l'essoufflement et améliorent la qualité de vie. L'utilisation d'oxygène pendant l'exercice physique pourrait conférer un bénéfice supplémentaire. Nous avons mené une revue afin de déterminer l'efficacité de l’ajout d'oxygène pendant l'exercice physique par rapport à des exercices physiques sans supplément d'oxygène chez les personnes souffrant de BPCO. Cinq études étudiaient cette question mais mesuraient différents critères de jugement, de sorte que trois études seulement permettaient d’examiner des critères de jugement individuels (31 patients recevant de l'oxygène contre 32 n’en recevant pas). Les patients souffrant de BPCO pourraient présenter une résistance supérieure et être moins essoufflés lorsqu’ils utilisent de l'oxygène pendant un programme d'exercices physiques. Ces études n’examinaient pas l'effet de l'oxygène sur l'essoufflement au cours de la vie quotidienne. Les preuves actuelles ne permettent pas de déterminer si les individus souffrant de BPCO devraient utiliser de l'oxygène pendant l’exercice physique. Des études plus solides portant sur davantage de participants sont nécessaires afin de mieux comprendre dans quelle mesure l'apport d'oxygène pendant l'exercice physique affecte l’essoufflement, les activités et la qualité de vie des patients souffrant de BPCO.
Cette revue n’apporte que des preuves très limitées de l’efficacité d’un supplément d’oxygène pendant l'exercice physique chez les individus souffrant de BPCO. Des études bien planifiées et portant sur un large effectif sont nécessaires afin de présenter des conclusions définitives, notamment en ce qui concerne des critères de jugement fonctionnels tels que le soulagement des symptômes, la qualité de vie liée à la santé et l'ambulation.
L'activité physique dans le contexte d'une réhabilitation pulmonaire améliore les critères de jugement de la capacité d'exercice, de la dyspnée et de la qualité de vie liée à la santé chez les individus souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Le supplément d’oxygène, par rapport au placebo, augmente la capacité d'exercice des patients soumis à des épreuves d’effort à évaluation unique. Le supplément d’oxygène pendant l'exercice physique pourrait permettre aux personnes souffrant de BPCO de tolérer des niveaux d'activité plus élevés avec moins de symptômes induits par l’effort, ce qui pourrait améliorer leur qualité de vie.
Déterminer dans quelle mesure le supplément d’oxygène au cours d’exercices physiques intégrés à un programme de réhabilitation pulmonaire affecte la capacité d'exercice, la dyspnée, et la qualité de vie liée à la santé des individus souffrant de BPCO par rapport au contrôle (air comprimé ou air ambiant).
Tous les essais du registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires associés au code « BPCO » ont été recherchés en utilisant les termes suivants : (oxygène* ou O2*) ET (exercic* ou entraîn* ou rééducat* ou fitness* ou physiqu* ou activ* ou endur* ou effort* ou marche*ou vélo*). Des études ont été identifiées en consultant le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, Bibliothèque Cochrane), ainsi que les bases de données MEDLINE, EMBASE et CINAHL. La dernière recherche a été effectuée en juin 2009.
Seuls les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant des exercices physiques avec supplément d’oxygène à des exercices physiques sans supplément d’oxygène (groupe témoin) ont été pris en compte pour l'inclusion. Les participants étaient âgés d'au moins 18 ans, présentaient un diagnostic de BPCO et n’étaient pas éligibles pour une oxygénothérapie à long terme. Aucune étude portant sur des populations mixtes (fibrose pulmonaire, fibrose kystique, etc.) n'a été incluse. Le programme d’exercices physiques présentait une durée supérieure ou égale à trois semaines et incluait au moins deux séances par semaine.
Deux auteurs de revue ont sélectionné les essais à inclure et extrait les données de manière indépendante. Les différences moyennes pondérées (DMP) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés en utilisant un modèle à effets aléatoires. Les données manquantes ont été sollicitées aux auteurs des principales études.
Cinq ECR remplissaient les critères d'inclusion. Le nombre maximum d'études comparées dans la méta-analyse était de trois (31 participants sous oxygène versus 32 participants témoins), car toutes les études incluses ne mesuraient pas les mêmes critères de jugement. Lorsque deux études étaient combinées, des améliorations statistiquement significatives étaient associées à l'exercice physique avec supplément d’oxygène en termes de durée d’exercice à puissance constante, DMP de 2,68 minutes (IC à 95 %, entre 0,07 et 5,28 minutes). Le supplément d’oxygène entraînait une augmentation de la durée moyenne d’exercice de 6 à 14 minutes ; l'intervention témoin entraînait une augmentation de la durée moyenne d'exercice de 6 à 12 minutes. Le score de Borg à la fin de l’exercice à puissance constante (sur une échelle de 1 à 10) révélait également des améliorations statistiquement significatives associées à l'exercice physique avec supplément d’oxygène, DMP de -1,22 unité (IC à 95 %, entre -2,39 et -0,06). Une étude indiquait une amélioration significative du changement du score de Borg après le test de marche en navette de -1,46 unité (IC à 95 %, entre -2,72 et -0,19). Aucune différence significative n’était observée en termes de résultats de capacité maximale à l’exercice, de capacité fonctionnelle à l’exercice (test de marche pendant six minutes), de distance de marche « en navette », de qualité de vie liée à la santé ou de statut d'oxygénation. Selon le système GRADE, la plupart des résultats étaient considérés de mauvaise qualité car ils étaient limités par la qualité de l'étude.