Cette revue confirme que, dans la majorité des cas où des populations présentant une déficience intellectuelle participaient à des essais portant sur des médicaments antiépileptiques (MAE), des réductions modérées de la fréquence des crises et une disparition occasionnelle des crises étaient observées. Les préoccupations liées aux effets secondaires influencent probablement la prise de décision clinique. Lorsque des effets secondaires étaient identifiés, ils semblaient similaires à ceux observés chez des personnes sans déficience intellectuelle. L'éventualité de troubles du comportement induits par les antiépileptiques est particulièrement préoccupante. La plupart des études identifiées dans cette revue n'évaluaient pas le comportement ou n'utilisaient pas de mesures fiables. Néanmoins, les études mesurant le comportement rapportaient peu d'impact notable. En résumé, cette revue est globalement favorable à l'utilisation d'antiépileptiques pour réduire la fréquence des crises chez les patients atteints d'épilepsie réfractaire et présentant une déficience intellectuelle. Les effets secondaires semblent être les mêmes que pour la population générale. Les effets secondaires comportementaux entraînant l'arrêt du traitement sont rares.
Cette revue est globalement favorable à l'utilisation de MAE pour réduire la fréquence des crises chez les patients atteints d'épilepsie réfractaire et de déficience intellectuelle. Les preuves suggèrent que les effets secondaires sont similaires à ceux qui affectent la population générale et que les effets secondaires comportementaux entraînant l'arrêt du traitement sont rares, mais les autres effets n'ont pas été suffisamment étudiés.
Les personnes présentant une déficience intellectuelle développent fréquemment une épilepsie. Chez cette population, les crises épileptiques sont souvent complexes et réfractaires au traitement, et les antiépileptiques pourraient avoir un profond effet sur le comportement de ce groupe de patients.
Cette revue est une version mise à jour d'une revue Cochrane publiée dans le numéro 3, 2007.
L'objectif de notre étude était d'évaluer les données disponibles issues d'essais contrôlés randomisés portant sur l'utilisation d'antiépileptiques chez des patients atteints d'épilepsie et de déficience intellectuelle.
Lors de la revue initiale, nous avions consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2010, numéro 4), MEDLINE (de 1948 à décembre 2010), PsycINFO (1806 à janvier 2011) et EMBASE (1980 à avril 2005). Dans le cadre de cette mise à jour, nous avons consulté les mêmes bases de données en janvier 2011.
Les essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés (ECR) portant sur des interventions pharmacologiques chez des patients atteints d'épilepsie et de difficultés d'apprentissage.
Deux auteurs de revue ont évalué la qualité de l'essai individuellement et ont extrait les données. Les auteurs des études ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires. Nous avons évalué les critères de jugement de l'épilepsie/crises épileptiques et des résultats comportementaux et cognitifs, ainsi que la qualité de vie et les effets indésirables.
Les données étaient hétérogènes et l'analyse est présentée de manière descriptive. Dans la majorité des cas où des médicaments antiépileptiques (MAE) étaient étudiés chez cette population, des réductions modérées de la fréquence des crises et une disparition occasionnelle des crises étaient observées. De manière générale, on peut raisonnablement affirmer que les MAE qui se sont avérés efficaces chez la population épileptique générale le sont également dans l'épilepsie réfractaire chez les patients présentant une déficience intellectuelle. Aucune affirmation ne peut être présentée concernant l'efficacité relative des médicaments, ce qui n'est pas de nature à faciliter les décisions cliniques.
Compte tenu de leur qualité, ces études n'apportent que peu d'informations aux cliniciens en matière d'effets secondaires. De manière générale, dans le contexte des essais, les patients poursuivaient le traitement dans la plupart des cas, et les groupes sous placebo présentaient souvent moins d'effets secondaires. Lorsque des effets secondaires étaient observés, ils semblaient similaires à ceux qui affectent les personnes sans déficience intellectuelle.
La plupart des études n'examinaient pas l'exacerbation comportementale ou n'utilisaient pas de mesures fiables. Néanmoins, lorsque ce critère était mesuré, peu d'impact notable était observé en termes de troubles du comportement.