La lèpre est une maladie infectieuse chronique. La bactérie de la lèpre provoque des lésions de la peau et des nerfs périphériques qui peuvent entraîner des troubles de la fonction nerveuse et une incapacité. Les corticostéroïdes, en particulier la prednisolone, sont couramment utilisés pour traiter les lésions nerveuses mais leur effet à long terme est incertain. Trois essais contrôlés randomisés portant sur 513 participants ont été inclus dans cette revue. Le risque de biais était globalement faible dans ces trois essais. Deux des essais inclus comparaient de la prednisolone à un placebo. Le premier portait sur 84 participants atteints de déficience sensorielle légère durant moins de six mois et le second évaluait 95 participants atteints de troubles de la fonction nerveuse durant 6 à 24 mois. Douze mois après le début du traitement, aucune différence significative n'était observée en termes d'amélioration de la fonction nerveuse entre le groupe de la prednisolone et celui du placebo. Le troisième essai comparait trois schémas de corticothérapie dans les réactions sévères de type 1 chez 334 participants 12 mois après le début du traitement. Au bout de 12 mois, un nombre significativement supérieur de patients ayant reçu de la prednisolone pendant trois mois nécessitaient des corticostéroïdes supplémentaires par rapport aux groupes qui avaient suivi un schéma thérapeutique à dose élevée et à faible dose pendant cinq mois. Des événements indésirables graves caractérisés par un diabète et un ulcère gastro-duodénal ou des ulcérations infectées étaient parfois rapportés mais n'étaient pas significativement plus fréquents dans le groupe des corticostéroïdes que dans celui du placebo.
Les corticostéroïdes sont utilisés dans le traitement des lésions nerveuses aiguës associées à la lèpre, mais les preuves issues de deux essais contrôlés randomisés examinant les troubles légers ou de longue durée de la fonction nerveuse ne suggéraient pas d'effet significatif à long terme. Un troisième essai rapportait des effets bénéfiques significatifs associés à l'administration de stéroïdes pendant cinq mois par rapport à un traitement de trois mois. Les schémas de corticothérapie standard ne sont pas significativement plus dangereux qu'un traitement placebo malgré les effets indésirables connus des corticostéroïdes. D'autres essais contrôlés randomisés sont nécessaires afin d'établir l'efficacité des corticostéroïdes, identifier les schémas thérapeutiques les plus efficaces et examiner de nouveaux traitements. Les futurs essais devront prêter une attention particulière à des aspects non cliniques tels que les coûts et l'impact sur la qualité de vie, car il s'agit d'indicateurs très importants pour les décideurs politiques comme pour les participants.
La lèpre provoque des lésions nerveuses qui peuvent entraîner des troubles de la fonction nerveuse et une incapacité. Les corticostéroïdes sont couramment utilisés pour traiter les lésions nerveuses mais leur effet à long terme est incertain. Cette revue est une mise à jour d’une revue publiée pour la première fois en 2007 et précédemment mise à jour en 2009.
Évaluer les effets des corticostéroïdes sur les lésions nerveuses dans la lèpre.
Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les affections neuromusculaires (janvier 2011), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (numéro 4, 2010, dans la Bibliothèque Cochrane), MEDLINE (janvier 1966 à janvier 2011), EMBASE (janvier 1980 à janvier 2011), CINAHL Plus (janvier 1937 à janvier 2011) et LILACS (1982 à décembre 2011). Nous avons examiné les références bibliographiques des études identifiées, consulté Current Controlled Trials Register (www.controlled-trials.com) et les actes de congrès, et contacté les auteurs des essais.
Les essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés portant sur des corticostéroïdes dans les lésions nerveuses associées à la lèpre. Les comparateurs étaient une absence de traitement ou un placebo.
Le critère de jugement principal était l'amélioration de la fonction nerveuse sensorielle et motrice au bout d'un an. Les critères de jugement secondaires étaient l'amélioration de la fonction nerveuse au bout de deux ans, le changement de la douleur névralgique et de la sensibilité et les événements indésirables. Deux auteurs ont extrait les données et évalué la qualité des essais de manière indépendante. Nous avons contacté les auteurs des essais pour obtenir des informations supplémentaires. Nous avons recueilli les données relatives aux effets indésirables et au rapport coût-efficacité du traitement dans des essais et des études non randomisées.
Nous avons inclus trois essais contrôlés randomisés portant sur 513 participants. Le risque de biais était globalement faible dans ces trois essais. Deux essais comparaient de la prednisolone à un placebo. Le premier portait sur 84 participants atteints de déficience sensorielle légère durant moins de six mois et le second évaluait 95 participants atteints de troubles de la fonction nerveuse durant 6 à 24 mois. Ces deux essais examinaient l'effet 12 mois après le début du traitement. Aucune différence significative n'était observée en termes d'amélioration de la fonction nerveuse entre le groupe de la prednisolone et celui du placebo. Le troisième essai comparait trois schémas de corticothérapie dans les réactions sévères de type 1 chez 334 participants. Cet essai ne documentait pas les critères de jugement prédéfinis. Néanmoins, au bout de 12 mois, un nombre significativement supérieur de patients recevant de la prednisolone pendant trois mois nécessitaient des corticostéroïdes supplémentaires par rapport aux groupes qui avaient suivi un schéma thérapeutique à dose élevée et à faible dose pendant cinq mois. Des événements indésirables graves caractérisés par un diabète et un ulcère gastro-duodénal ou une ulcération infectée étaient parfois rapportés dans les essais contrôlés par placebo, mais n'étaient pas significativement plus fréquents dans le groupe des corticostéroïdes que dans celui du placebo.