Interventions psychosociales destinées aux femmes enceintes dans le cadre de programmes de traitement contre la consommation de drogues illicites en milieu ambulatoire comparées à d'autres interventions

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Efficacité des interventions psychosociales chez les femmes enceintes qui sont impliquées dans des programmes de traitement contre la consommation de drogues illicites. Les femmes qui consomment des drogues illicites pendant leur grossesse ont plus de chances d'accoucher avant terme et d'avoir des nourrissons en insuffisance pondérale susceptibles d'être touchés par le syndrome d'abstinence néonatale et nécessitant des soins intensifs. Un traitement prénatal de la toxicomanie peut permettre à une femme enceinte de réduire les risques d'exposition à ces complications. Les craintes maternelles peuvent également être source de motivation. La durée du traitement est importante. Les interventions psychosociales peuvent permettre de surmonter les nombreux obstacles susceptibles d'empêcher la poursuite du traitement et de réduire la consommation de drogues illicites. La gestion de la contingence utilise un renforcement positif et de soutien à l'aide, par exemple, d'un système de remise de bons de réduction ou en donnant un travail et un salaire uniquement en cas d'abstinence ou de participation à un traitement afin de changer de comportement. Les interventions manuelles incluent des entretiens motivationnels avec un style
directif et des conseils.
Cette revue systématique a permis de déterminer que la gestion de la contingence est efficace pour améliorer la poursuite des programmes de traitement de la toxicomanie chez les femmes enceintes, mais leurs effets sont minimes sur l'abstinence de consommation de drogues illicites. Les entretiens motivationnels composés de trois à six sessions peuvent, éventuellement, entraîner une baisse de la rétention au traitement. Ces résultats se basent sur neuf essais contrôlés s'étendant de 14 jours à 24 semaines, cinq études ont examiné la gestion de la contingence (346 femmes) et les quatre autres (266 femmes) ont examiné les entretiens motivationnels. Toutes les études, sauf une, se sont déroulés aux États-Unis. La majorité des participantes étaient afro-américaines, célibataires, jamais mariées ou divorcées et sans emploi. Un traitement par méthadone était administré, la consommation de cocaïne ou d'opiacés, mais aussi de marijuana et d'alcool était aussi examinée dans six études. Dans deux essais, presque toutes les femmes étaient dépendantes à la nicotine. Aucune différence n'a été observée en termes de résultats à la naissance ou de durée de désintoxication en hôpital pour les nouveau-nés. Aucune des études incluses ne mentionnait comment les femmes avaient eu connaissance du traitement. Les interventions manuelles ont moins de chances d'être efficaces chez les personnes ayant été contraintes à suivre un traitement. Elles ont également moins tendance à être utilisées seules dans la pratique clinique.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves actuelles montrent l'efficacité des stratégies de GC à améliorer la rétention des femmes enceintes dans les programmes de traitement de la consommation de drogues illicites, mais aussi à réduire temporairement la consommation de drogues illicites. Il existe des preuves insuffisantes pour recommander le recours à des EM. Dans l'ensemble, les preuves disponibles affichent des résultats faibles et il est donc impossible d'évaluer précisément les effets des interventions psychosociales sur les résultats obstétriques et néonataux.
Une base de preuves plus probantes doit être développée pour évaluer les modalités psychosociales du traitement chez cette population importante.

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Contexte: 

La consommation de drogues illicites pendant la grossesse est un problème social et de santé publique complexe. Il est important de développer et d'évaluer des traitements efficaces. Il existe des preuves concernant l'efficacité des interventions psychosociales chez la population des femmes enceintes. Toutefois, aucune revue systématique sur le sujet n'a été réalisée à notre connaissance.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité des interventions psychosociales chez les femmes enceintes impliquées dans des programmes de traitement de la toxicomanie sur les résultats à la naissance et néonataux, sur la participation et la rétention au traitement, ainsi que sur l'abstinence maternelle et néonatale. En résumé, les interventions psychosociales se traduisent-elles par une baisse de la consommation de drogues illicites, une hausse de l'abstinence, une amélioration des résultats à la naissance ou une augmentation de la fréquentation des cliniques ?

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais du groupe Cochrane sur les drogues et l'alcool (mai 2006), le registre Cochrane des essais contrôlés (Central - The Cochrane Library, numéro 3, 2005) ; MEDLINE (de janvier 1996 à août 2006) ; EMBASE (de janvier 1996 à août 2006) ; CINAHL (de janvier 1982 à août 2006), ainsi que dans les listes bibliographiques des articles.

Critères de sélection: 

Essais randomisés comparant toute intervention psychosociale à des interventions pharmacologiques, à un placebo, à l'absence d'intervention ou à une autre intervention psychosociale pour le traitement de la consommation de drogues illicites chez les femmes enceintes.

Recueil et analyse des données: 

Deux relecteurs ont indépendamment évalué la qualité méthodologique des essais et extrait des données.

Résultats principaux: 

Neuf essais impliquant 546 femmes enceintes ont été inclus. Cinq études ont examiné la gestion de la contingence (GC) et quatre autres ont examiné des interventions manuelles comme les entretiens motivationnels (EM).
Le principal résultat était que la gestion de la contingence permettait d'améliorer la rétention à l'intervention. La GC n'y avait que des effets minimes sur l'abstinence de la consommation de drogues illicites. En revanche, les entretiens motivationnels entraînaient une baisse de la rétention à l'étude, malgré l'absence de toute signification statistique. Dans les deux cas, aucune différence au niveau des résultats à la naissance ou néonataux n'a été observée, mais ces derniers étaient rarement identifiés dans les études.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.