Parmi les procédures pour la prise en charge non chirurgicale des maladies cardiaques coronaires on trouve l'angioplastie par ballonnet (élargissement mécanique d'un vaisseau sanguin rétrécit ou obstrué) et la pose de stent intracoronaire (dispositif introduit dans le vaisseau sanguin visant à le maintenir ouvert). Au début de chaque procédure, un introducteur est inséré par la peau (voie percutanée) dans une artère, généralement l'artère fémorale dans l'aine. Cela permet de changer facilement les différents cathéters utilisés pour la procédure, sans traumatiser la peau. À la fin de la procédure, l’introducteur fémoral est éliminé et, si le site de ponction n'est pas scellé à l'aide d'un dispositif de fermeture, il est nécessaire de faire pression sur le site pendant 30 minutes ou plus pour contrôler tout saignement et réduire toute éventuelle complication vasculaire. L'extraction de l’introducteur fémoral et la pression requise pour contrôler le saignement peuvent être douloureuses, bien qu'il s'agisse en général d'une douleur légère. Certains centres administrent régulièrement un anti-douleur avant l'extraction, comme de la morphine intraveineuse, ou une injection d'anesthésique local dans les tissus mous autour de l’introducteur (ce que l'on appelle injection sous-cutanée). Un bon contrôle de la douleur pendant l'extraction de l’introducteur est également associé à une réduction de l'incidence de réaction vasovagale, une complication potentiellement grave impliquant une chute de pression soudaine et un ralentissement du rythme cardiaque.
Dans cette revue systématique d'essais contrôlés randomisés, nous avons examiné quatre études. Trois études impliquant 498 participants comparaient la lidocaine sous-cutanée, un anesthésique local à action courte, avec un groupe témoin (les participants ne recevaient aucun anti-douleur ou une substance inactive appelée placebo). Deux études impliquant 399 personnes comparaient des opioïdes intraveineux (fentanyl ou morphine) et un anxiolytique (midazolam) avec un groupe témoin. Une étude impliquant 60 personnes comparait la lévobupivacaine, un anesthésique local à action longue, avec un groupe témoin. Il a été mis en évidence que les régimes de douleur intraveineux et la lévobupivacaine sous-cutanée réduisaient la douleur ressentie pendant l'extraction de l’introducteur fémoral. Cependant, cette diminution était limitée. Les participants ayant reçu de la lidocaine sous-cutanée ou ceux qui étaient dans le groupe témoin n'ont pas ressenti de réduction significative de la douleur. Les données étaient insuffisantes pour déterminer une corrélation entre l'administration d'anti-douleur et des événements indésirables ou des complications. Certains patients pourraient bénéficier d'un soulagement de la douleur avec la lévobupivacaine ou les régimes de douleur intraveineux. Identifier les patients susceptibles de bénéficier de soulagement de la douleur est soumis à l'avis clinique et à la prise en compte de la préférence du patient. Le niveau léger de douleur généralement ressenti pendant cette procédure ne devrait pas influencer la décision, puisque certaines personnes peuvent ressentir des niveaux de douleur modérés avec les soins de blessure traditionnels.
Cette mise à jour n'a permis d'identifier aucune nouvelle étude depuis la dernière version de cette revue et les conclusions restent donc les mêmes. Les régimes de douleur intraveineux et la lévobupivacaine pourraient être plus efficaces que les groupes témoin pour la prise en charge de la douleur liée au retrait de l’introducteur fémoral. Cependant, une étude définitive est nécessaire car la différence clinique est réduite. Aucune preuve favorable à l'utilisation de la lignocaine sous-cutanée n'a été obtenue. Les preuves sont insuffisantes pour déterminer si le soulagement de la douleur influence le taux de complications. Une nouvelle étude a été incluse en tant qu'étude requérant une évaluation et nous attendons d'obtenir des informations supplémentaires de la part des auteurs.
Cette revue est une version mise à jour de la revue Cochrane originale publiée dans le numéro 4, 2008 de la bibliothèque Cochrane. Il existe une variation dans l'utilisation d'anti-douleurs pour la prise en charge de la douleur ou de la gêne qu'entraîne le retrait de l’introducteur fémoral. Il n'a pas été démontré que les anti-douleurs favorisent le confort pendant cette procédure ou réduisent l'incidence de complications vasculaires et procédurales.
Évaluer l'efficacité d'anti-douleurs utilisés pour la prise en charge de la douleur due à l'extraction de l’introducteur fémoral fémorale chez des adultes après une intervention cardiologique.
Déterminer si le soulagement de la douleur influence les taux de complications associés à cette procédure.
Nous avons mis à jour la recherche en consultant le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) dans la bibliothèque Cochrane, MEDLINE, EMBASE, CINAHL, Australasian Medical Index, Web of Knowledge et Digital Dissertations jusqu'en juin 2011.
Études randomisées comparant l'administration d'opioïde, d'anesthésique local, d'anxiolytique, d'un placebo ou l'absence de traitement pour le soulagement de la douleur ou de la gêne entraînée par la procédure d'extraction de l’introducteur fémoral fémorale.
Deux auteurs de revue ont évalué la qualité des études et extrait les données. Nous avons calculé les différences moyennes (DM) lorsqu'il était possible de réaliser une méta-analyse. Nous avons recueilli les informations sur les effets indésirables.
Quatre études, rassemblant 971 participants, ont été incluses. Tous les résultats ont été rapportés selon une échelle de douleur de zéro à dix. Trois études (quatre bras de traitement) portant sur 498 participants comparaient la lidocaine sous-cutanée à un contrôle et aucune différence significative des scores de douleur n'a été observée ; DM 0,12 (intervalle de confiance (IC) de 95 %, entre -0,46 et 0,69). Deux études (trois bras de traitement) portant sur 399 participants comparaient les régimes de douleur intraveineux et un contrôle. Une réduction significative du score de douleur a été observée avec les opioïdes intraveineux et les anxyolitiques ; DM -0,90 (IC à 95 %, entre -1,54 et -0,27). Une étude portant sur 60 participants comparait la lévobupivacaine et un placebo. L'anesthésique local à action longue a réduit significativement le score de douleur avec une DM de -1,10 lévobupivacaine (IC à 95 %, entre -1,26 et -0,94). Les données sont insuffisantes pour identifier quelque influence des régimes de douleur sur les taux de complications vasculaires et procédurales. Aucune étude ne rapportait d'assignation en aveugle appropriée pour tous les bras de traitement. La plus grande étude, portant sur 661 participants, n'était pas en aveugle et a obtenu un score de qualité de deux sur cinq.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français