On ignore si les femmes atteintes de drépanocytose devraient utiliser une contraception hormonale. L'anémie drépanocytaire est une maladie du sang. Ce type d'anémie provoque également des douleurs osseuses appelées crises drépanocytaires douloureuses. On craint que les femmes atteintes de cette maladie et utilisant un contraceptif hormonal puissent avoir des vaisseaux sanguins obstrués par des caillots ou présenter plus de douleurs osseuses. En raison de ces craintes, les médecins s'abstiennent souvent de prescrire ces types de contraceptifs. Cependant, de nombreuses femmes atteintes de drépanocytose sont actives sexuellement, sont susceptibles de tomber enceintes et désirent une contraception.
En octobre 2011, nous avons effectué une recherche informatisée pour trouver des études sur la drépanocytose et la contraception hormonale. Nous n'avons trouvé aucun nouvel essai pour cette mise à jour. Précédemment, nous avions trouvé un essai impliquant 25 femmes atteintes d'anémie drépanocytaire. Cette étude avait constaté que ces femmes étaient moins susceptibles de souffrir de douleurs osseuses lorsqu'elles utilisaient le contraceptif injectable connu sous le nom de Depo (un contraceptif progestatif). Il n'avait été fait état d'aucun effet secondaire grave du Depo.
Étant donné qu'une seule étude a été réalisée utilisant seulement un progestatif, nous avons peu d'informations sur l'utilisation de contraceptifs hormonaux par des femmes atteintes d'anémie drépanocytaire. Depo semble constituer une option contraceptive sûre et il pourrait réduire la fréquence des douleurs osseuses.
Les données limitées disponibles suggèrent que l'AMPR est une méthode contraceptive sûre pour les femmes atteintes de drépanocytose. L'AMPR non seulement fournit une contraception efficace mais il peut aussi réduire les crises drépanocytaires douloureuses.
La question de savoir si les contraceptifs stéroïdiens conviennent aux femmes atteintes de drépanocytose homozygote n'est toujours pas résolue. Historiquement, les femmes souffrant de drépanocytose ont eu des grossesses difficiles, caractérisées par des taux élevés de mortalité et de morbidité maternelles et par de piètres résultats pour l'enfant. Parmi les questions non résolues concernant les contraceptifs stéroïdiens chez les femmes souffrant de drépanocytose se trouve celle de savoir si leur utilisation peut favoriser la formation de caillots sanguins.
Pour évaluer l'innocuité des hormones stéroïdes dans ce contexte, nous avons recherché et analysé tous les essais contrôlés randomisés portant sur des hormones stéroïdes utilisées comme moyen de contraception chez les femmes atteintes de drépanocytose.
En octobre 2011, nous avons effectué des recherches dans les bases de données informatisées CENTRAL, MEDLINE et POPLINE pour trouver des essais contrôlés randomisés sur l'utilisation d'hormones stéroïdes comme moyen de contraception chez les femmes atteintes de drépanocytose. Nous avons ajouté à cela la recherche d'essais récents dans ClinicalTrials.gov et ICTRP. Pour la revue initiale, nous avons aussi recherché dans EMBASE et examiné les bibliographies de tous les essais ainsi que celles des articles de revue.
Nous avons inclus tout essai contrôlé randomisé, quelle qu'en soit la langue, ayant comparé la contraception par hormones stéroïdes avec un autre contraceptif ou avec un placebo. La fréquence ou l'intensité des crises drépanocytaires douloureuses devaient faire partie des résultats rapportés.
Nous avons évalué à fin d'inclusion tous les titres et résumés trouvés. Nous avons évalué la qualité méthodologique des essais trouvés à la recherche de biais potentiels, en évaluant qualitativement la conception de l'étude, la méthode de randomisation, l'assignation secrète, le masquage et les taux d'abandon prématuré et de perte de suivi. Nous avons entré les résultats dans RevMan et rendu compte des rapports de cotes de Peto, avec intervalles de confiance à 95 %, pour les résultats dichotomiques tels que la fréquence des crises drépanocytaires douloureuses.
Un seul essai randomisé remplissait les critères d'inclusion. Vingt-cinq patientes avaient été randomisées à trois injections intramusculaires mensuelles d'acétate de médroxyprogestérone-retard (AMPR) ou de placebo de sérum physiologique selon un plan d'étude croisé. Une période de wash out de six mois avait été mise en œuvre avant le croisement ; on dispose toutefois de preuves pharmacologiques indiquant que des traces d'AMPR peuvent être détectées plus de 200 jours après l'injection. Pendant l'utilisation de l'AMPR, les femmes étaient moins susceptibles de souffrir d'épisodes drépanocytaires douloureux (OR 0,23 ; IC à 95 % 0,05 à 1,02). Aucun essai n'avait impliqué de produits œstrogéniques. Nous n'avons trouvé aucun nouvel essai pour cette mise à jour.