Une inflammation peut jouer un rôle majeur dans le développement de la maladie d'Alzheimer. Il existe également des preuves issues d'enquêtes menées dans les collectivités selon lesquelles les personnes prenant des anti-inflammatoires pour traiter divers problèmes médicaux sont moins susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer. Pour cette revue, quatorze études ont répondu à nos critères d'inclusion et à aucun des critères d'exclusion. L'aspirine, les stéroïdes et les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (MAINS) (MAINS classiques et inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2)) n'ont montré aucun effet bénéfique significatif pour le traitement de la maladie d'Alzheimer. Par conséquent, l'administration de ces médicaments ne peut pas être recommandée pour le traitement de cette maladie.
D'après des études effectuées jusqu'à présent, l'efficacité de l'aspirine, des stéroïdes et les MAINS (MAINS classiques et inhibiteurs de la COX-2) n'est pas démontrée. Par conséquent, ces médicaments ne peuvent pas être recommandés pour le traitement de la MA.
La maladie d'Alzheimer (MA) est la forme de démence la plus fréquente. L'incidence de la MA augmente de façon exponentielle avec l'âge et sa prévalence va sensiblement augmenter dans le monde au cours des prochaines décennies. L'implication des processus inflammatoires a été suspectée lors de la pathogénèse de la maladie.
Évaluer l'efficacité et les effets secondaires de l'aspirine et des médicaments anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens (MAINS) dans le traitement de la MA par rapport à un placebo.
Le 12 avril 2011, nous avons effectué des recherches dans ALOIS : le registre spécialisé du groupe Cochrane sur la démence et les autres troubles cognitifs, en utilisant les termes : aspirine OU « inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 » OU acéclofénac OU acémétacine OU bétaméthasone OU célécoxib OU cortisone OU déflazacort OU dexaméthasone OU dexibuprofène OU dexkétoprofène OU diclofénac de sodium OU diflunisal OU diflusinal OU étodolac OU étoricoxib OU fenbufène OU fénoprofène OU flurbiprofène OU hydrocortisone OU ibuprofène OU indométacine OU indométhacine OU kétoprofène OU lumiracoxib OU méfénamique OU méloxicam OU méthylprednisolone OU nabumétone OU naproxène OU nimésulide OU « anti-inflammatoire » OU prednisone OU piroxicam OU sulindac OU ténoxicam OU acide tiaprofénique OU triamcinolone OU MAINS OU MAIS. ALOIS contient des dossiers relatifs aux essais cliniques identifiés lors de recherches mensuelles effectuées dans plusieurs bases de données de soins de santé majeures (y compris MEDLINE, EMBASE, PsycINFO, CINAHL, LILACS), plusieurs registres d'essais (y compris des registres nationaux, internationaux et pharmaceutiques) et des sources de la littérature grise.
Tous les essais contrôlés randomisés évaluant l'efficacité de l'aspirine et de médicaments anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens pour le traitement de la MA.
Un auteur a évalué les risques de biais de chaque étude et extrait des données. Un deuxième auteur a vérifié les données sélectionnées.
Nos recherches ont identifié 604 études potentiellement pertinentes. Parmi ces études, 14 d'entre elles (15 interventions) étaient des ECR et répondaient à nos critères d'inclusion. Le nombre des participants était de 352, 138 et 1 745 pour les groupes prenant de l'aspirine, des stéroïdes et des MAINS, respectivement. Une étude sélectionnée se composait de deux interventions distinctes. Les interventions évaluées dans ces études étaient regroupées en quatre catégories : aspirine (trois interventions), stéroïdes (une intervention), MAINS classiques (six interventions) et inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2) (cinq interventions). La validité interne de toutes les études était évaluée à l'aide d'un outil de détermination des risques de biais. Ces derniers étaient faibles dans cinq études, élevés dans sept études et indéterminés dans deux études. Il n'y avait aucune amélioration significative en termes de dégénérescence cognitive avec l'aspirine, les stéroïdes, les MAINS classiques et les inhibiteurs sélectifs de la COX-2. Comparés au groupe témoin, les patients prenant de l'aspirine ont constaté une hausse des hémorragies, alors que les patients prenant des stéroïdes ont constaté une hausse de l'hyperglycémie, des résultats anormaux en laboratoire et des œdèmes faciaux. Les patients prenant des MAINS ont souffert de nausées, de vomissements, d'une augmentation de la créatinine et des résultats des TFH, mais aussi d'hypertension. Une tendance vers une augmentation des taux de mortalité était observée chez les patients traités avec des MAINS comparée à ceux traités avec un placebo et elle était quelque peu plus élevée pour les inhibiteurs sélectifs de la COX-2 par rapport aux MAINS classiques.