Le cancer de la cavité orale (bouche) est généralement dépisté de façon plus précoce et traité par chirurgie et radiothérapie. Le cancer oropharyngé (gorge) peut être à un stade avancé lorsqu'il est dépisté et traité par radiothérapie. La chirurgie et la radiothérapie peuvent être associées à une défiguration et une diminution de la capacité à manger, boire et parler. De récentes découvertes ont montré qu'en modifiant les méthodes de radiothérapie, il est possible d'améliorer la survie globale. Ces nouvelles méthodes de radiothérapie sont appelées « fractionnement accéléré » ou « hyperfractionnement ». Toutefois, elles peuvent être associées à une augmentation des effets secondaires.
La radiothérapie de fractionnement modifiée est associée à une amélioration de la survie globale et du contrôle locorégional chez les patients atteints d'un cancer de la cavité orale ou oropharyngé. D'autres méthodes plus fiables pour notifier les événements indésirables sont requises afin d'évaluer réellement les performances cliniques des différents schémas de radiothérapie.
La prise en charge des cancers oropharyngés et de la cavité orale est problématique et consiste généralement en une intervention chirurgicale et une radiothérapie qui sont toutes les deux associées à des effets indésirables importants. La radiothérapie est utilisée depuis les années 50, elle est généralement pratiquée quotidiennement à une dose unique. Cette méthode consistant à diviser la dose totale, ou fractionnement, a été modifiée au fil des ans et plusieurs approches ont été développées dans le but d'améliorer la survie tout en maintenant une toxicité acceptable.
Déterminer les schémas de radiothérapie pour les cancers de la cavité orale et oropharyngés qui améliorent la survie globale, la survie sans maladie, la survie sans progression et le contrôle locorégional.
Les bases de données électroniques suivantes ont fait l'objet de recherches : le registre d'essais du groupe Cochrane sur la santé bucco-dentaire (jusqu'au 28 juillet 2010), CENTRAL (The Cochrane Library 2010, numéro 3), MEDLINE via OVID (de 1950 jusqu'au 28 juillet 2010) et EMBASE via OVID (de 1980 jusqu'au 28 juillet 2010). Il n'y avait aucune restriction quant à la langue ou la date de publication.
Des essais contrôlés randomisés dans lesquels plus de 50 % des participants présentaient des tumeurs primaires de la cavité orale ou de l'oropharynx et comparant deux ou plus de deux schémas de radiothérapie, une radiothérapie par rapport à une autre modalité de traitement ou l'ajout d'une radiothérapie à d'autres modalités de traitement.
Au moins deux auteurs ont indépendamment extrait les données et évalué les risques de biais. Les auteurs des études ont été contactés afin d'obtenir des informations supplémentaires, le cas échéant. Les données concernant des événements indésirables ont été collectées dans les essais publiés.
Trente essais impliquant 6 535 participants ont été inclus. Dix-sept essais comparaient une forme de radiothérapie de fractionnement modifiée (hyperfractionnement/accéléré) à une radiothérapie conventionnelle ; trois essais comparaient différents schémas de fractionnement modifiés ; un essai comparait l'heure de la radiothérapie ; cinq essais évaluaient une neutronthérapie et quatre essais évaluaient l'ajout d'une radiothérapie préopératoire. Le regroupement des essais concernant une radiothérapie de fractionnement modifiée comparée à un schéma conventionnel a montré une diminution statistiquement significative de la mortalité totale (hazard ratio (HR) 0,86, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,76 à 0,98). De plus, une différence statistiquement significative en faveur du fractionnement modifié a été observée pour le critère de contrôle locorégional (HR 0,79, IC à 95 % 0,70 à 0,89). Aucune différence statistiquement significative n'a été observée pour la survie sans maladie.
Aucune différence statistiquement significative n'a été observée pour aucune autre comparaison.