Les saignements dans le tractus gastro-intestinal supérieur sont courants, touchant jusqu'à 1 adulte sur 1 000 par an. Il conduit au décès dans 10 % à 30 % des cas, selon que les patients sont admis à l'hôpital avec des saignements ou que ceux-ci se déclenchent alors qu'ils sont déjà hospitalisés pour quelque chose d'autre. Cela se manifeste chez le patient par des vomissements de sang frais ou partiellement digéré, ou par l'évacuation de sang digéré en provenance de l'intestin méléna). Cela peut également se révéler par des symptômes associés à une tension artérielle basse qui peut être secondaire à une hémorragie rapide), ou par des symptômes d'anémie. On peut effectuer une transfusion de globules rouges aux patients dans le but d'améliorer la tension artérielle, la concentration en hémoglobine ou les deux, avant que la cause de l'hémorragie ne soit identifiée et traitée, habituellement au moyen d'une endoscopie digestive haute. Les patients peuvent aussi bénéficier d'une transfusion après l'endoscopie afin de corriger la concentration en hémoglobine une fois l'hémorragie contrôlée. La transfusion sanguine qui peut avoir de graves effets néfastes) n'améliore pas toujours l'état du patient et peut même aggraver l'hémorragie.
Il semble contre-intuitif de s'interroger sur la valeur de la transfusion de globules rouges en cas d'hémorragie aiguë, mais la pratique courante doit être remise en cause.
Cette mise à jour n'a pas trouvé de nouveaux essais éligibles. La revue originelle avait trouvé trois essais ayant examiné les effets de la transfusion de globules rouges chez les patients présentant une hémorragie du tractus gastro-intestinal supérieur. Dans l'ensemble des études, un plus grand nombre de décès avait été enregistré dans le groupe de transfusion que dans le groupe de contrôle. Il est loin d'être évident que la transfusion soit un critère de substitution en cas d'hémorragie particulièrement grave. Les décès étaient trop peu nombreux et les essais trop disparates pour tirer des conclusions fermes quant aux effets de la transfusion sur la mortalité. Nous ne pouvons que recommander que soient réalisées de nouvelles et plus vastes études.
Dans l'ensemble des études, il y avait plus de décès et plus de récidive hémorragique chez ceux qui avaient reçu une transfusion, mais le petit nombre de participants et l'important volume de données manquantes limitent la signification des résultats. Les études incluses dans cette revue ne fournissent pas de données utiles concernant les conséquences de la transfusion de globules rouges en cas d'hémorragie digestive haute aiguë. Elles semblent exclure un important bénéfice de survie. Il y a un besoin urgent de grands ECR de puissance suffisante et respectant bien le secret de l'assignation.
L'hémorragie digestive haute affecte entre 50 et 150 adultes sur 100 000 par an, et la mortalité est élevée. On administre souvent des transfusions de globules rouges, mais leur impact sur le taux de récidive hémorragique et sur la mortalité est inconnu.
Évaluer les effets de la transfusion de globules rouges GR) chez l'adulte atteint d'hémorragie digestive haute.
Pour cette mise à jour, nous avons relancé les recherches initiales, depuis l'édition / le mois de la dernière recherche jusqu'à mars 2010.
Nous avions précédemment cherché dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur les maladies gastro-duodénales et du pancréas jusqu'à février 2008, dans le registre Cochrane des essais contrôlés CENTRAL) The Cochrane Library 2008, numéro 1), ainsi que dans MEDLINE de 1950 à février 2008), EMBASE de 1974 à février 2008), la base de données d'essais contrôlés randomisés ECR) de la Systematic Review Initiative, les actes de conférences d'hématologie et de gastro-entérologie, et les références bibliographiques d'articles.
Des études randomisées et quasi-randomisés comparant la transfusion de GR combinée à des soins standard avec d'autres régimes de perfusion intraveineuse de liquide combinée à des soins standard chez les adultes hémodynamiquement stables et hémodynamiquement instables souffrant d'une hémorragie digestive haute.
Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité méthodologique des essais et extrait des données. Nous avons contacté des auteurs d'études afin d'obtenir des informations complémentaires.
Trois essais portant sur 126 patients ont été inclus, les données complètes étant disponibles pour 93 patients. Les participants étaient hétérogènes, les trois études ne concernaient pas exactement les mêmes interventions ni n'avaient mesuré les mêmes critères de résultat. Deux essais seulement avaient rapporté des données sur la mortalité et le risque relatif résumé pour la mortalité de l'intervention était de 5,4 IC à 95 % 0,27 à 107,09). Un essai avait rapporté une augmentation des temps de coagulation dans le groupe transfusé ainsi que des taux accrus de récidive hémorragique chez ces patients. Aucune de ces études n'avait fait état d'événements indésirables directement liés à la transfusion de GR. Des lacunes méthodologiques, notamment au niveau de l'assignation secrète, de la génération des séquences aléatoires et du masquage, aggravent encore l'incertitude entourant les analyses. Aucune des études n'avait une puissance suffisante et, dans la plus grande étude, moins de la moitié des participants avaient été inclus dans l'analyse finale.
Un ECR qui compare la transfusion de GR restrictive versus libérale et vise au recrutement de 860 patients, n'est pas encore terminé.