L'accouchement par césarienne (AC) est une méthode ancienne permettant de mettre un enfant au monde lorsque l'accouchement vaginal s'avère risqué ; dans la plupart des cas, le risque concerne le bébé. Cependant, actuellement, le risque pour la mère est également considéré lorsque cette méthode est envisagée. De plus en plus, le risque considéré est celui de la dysfonction du plancher pelvien post-partum et notamment l'incontinence de flatuosité ou fèces, ce que l'on appelle incontinence anale. Cette revue systématique d'études non randomisées n'a permis de mettre au jour aucun bénéfice de l'AC par rapport à l'accouchement vaginal (AV) pour la préservation de la continence anale. Cette revue intègre 21 études publiées, incluant 31 698 femmes, dont 6 028 ont accouché par AC et 25 170 par AV. Il n'existe aucune étude randomisée comparant l'AC et l'AV pour des grossesses à risque modéré. La conclusion précédente se fonde donc sur des preuves qui ne sont pas optimales.
Aucun bénéfice n'ayant été démontré, la préservation de la continence anale ne devrait pas être un critère motivant la réalisation d'un AC primaire. La force de cette conclusion serait bien plus importante s'il existait des études randomisant les femmes avec des grossesses à risque modéré en AC versus AV.
L'accouchement par césarienne (AC) est une forme de plus en plus courante de mettre au monde un enfant. Sa réalisation peut être motivée par la volonté de préserver la fonction du plancher pelvien de la mère, consistant notamment à assurer la continence anale.
Évaluer la capacité de l'AC par rapport à l'accouchement vaginal (AV) de préserver la continence anale dans une revue systématique.
Les termes de recherche comprennent : Section césarienne, accouchement par césarienne, accouchement vaginal, incontinence et randomisé. PubMed, EMBASE et le registre Cochrane central des essais contrôlés (Central) ont été consultés de leur origine jusqu'en juillet 2009.
Des études randomisées et non randomisées permettant de comparer la continence anale (de flatuosités et fèces) post-partum chez des femmes ayant accouché par AC ou AV ont été incluses.
Le type d'accouchement, et lorsque cela était possible tous les accouchements précédant l'accouchement indexé, ont été extraits, ainsi que l'évaluation de la continence post-partum de fèces et flatuosités. Dans les non ECR, les rapports des cotes ajustés disponibles étaient le premier critère de jugement recherché. L'incontinence de flatuosité est rapporté comme un critère de jugement séparé.
Les rapports des cotes résumés ne sont pas présentés attendu qu'aucune étude n'a été analysée en tant qu'essai contrôlé randomisé. Le nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice du traitement (NST) est présenté, c'est-à-dire le nombre d'AC devant être réalisés pour prévenir un cas d'incontinence de fèces ou flatuosité, pour chaque étude individuelle. Des critères de qualité ont été développés et les études permettant un ajustement par âge de la mère, les études laissant une durée suffisante après la naissance du bébé pour évaluer la continence et les études dans lesquelles le type d'accouchement de grossesses précédentes était connu ont été sélectionnés. Des analyses de sous-groupes ont été réalisées en sélectionnant des études satisfaisant à tous les critères de qualité et grâce à des comparaisons d'AC programmé versus d'urgence, AC programmé versus AV et femmes nullipares versus femmes ayant accouché par AV ou AC, de nouveau dans tous les cas et sans calculer la statistique de risque résumé.
Vingt-et-un rapports ont été considérés éligibles pour être inclus dans la revue. Ils portaient sur 31 698 femmes, 6 028 ayant accouché par AC et 25 170 par AV, en tant qu'événement d'indexation précédant l'évaluation de la continence anale. Un seul rapport randomisait les femmes (avec une présentation podalique de l'enfant) en AC ou AV, mais en raison d'un croisement extensif (52,1 %), après la randomisation, il a été analysé avec les 20 autres études, c'est-à-dire en tant qu'essai non randomisé. Un seul de ces rapports démontrait un avantage significatif de l'AC pour la préservation de la continence anale. Il s'agit d'un rapport dans lequel l'incidence d'incontinence était extrêmement élevée (39 % pour les AC et 48 % pour les AV), ce qui permet de s'interroger, par rapport aux autres rapports, sur la durée et la nature de l'évaluation de la continence. Plus la qualité d'un rapport était bonne, plus son rapport des cotes était proche de 1,0. Aucune différence en termes de préservation de la continence chez les femmes ayant eu un AC d'urgence versus AC programmé n'a été observée.