Les lésions rénales aiguës (LRA) peuvent être traitées soit avec du bicarbonate, soit avec du lactate dans la dialyse péritonéale aiguë (DP). Le but de cette revue consistait à comparer l'efficacité du bicarbonate avec celle d'une solution de lactate.
Nous avons identifié un essai contrôlé randomisé (ECR) de petite envergure (20 patients) après avoir recherché minutieusement la littérature et n'avons découvert aucune différence entre le bicarbonate et le lactate pour ce qui est des résultats cliniques importants, tels que la mortalité et les événements indésirables. Aucune étude postérieure n'a confirmé l'existence d'un bénéfice initial du bicarbonate au détriment du lactate. Dans cette revue systématique d'un ECR sur des patients atteints de LRA, aucune différence significative n'a pu être démontrée entre ces deux solutions de dialyse.
Il n'existe pas de preuves solides indiquant la présence d'un avantage clinique pour les patients requérant une DP aiguë pour les LRA si l'on compare les solutions (de lactate) conventionnelles avec les solutions de dialyse à faible teneur en PDG (bicarbonate).
Le taux de mortalité élevé entre les patients en phase critique atteints d'une lésion rénale aiguë (LRA) demeure un problème sans solution dans le domaine des soins intensifs, malgré l'utilisation d'une thérapie rénale substitutive (TRS). Des données probantes de plus en plus solides tirées d'études réalisées chez des adultes et enfants suggèrent que les nouveaux fluides pour la dialyse péritonéale (DP) peuvent permettre une meilleure préservation à long terme de la morphologie et de la fonction péritonéale. La formation de produits de dégradation du glucose (PDG) peut être réduite et évitée grâce à l'emploi de solutions biocompatibles plus modernes. Cependant, on ignore s'il existe des différences entre l'emploi de solutions (de lactate) conventionnelles et de solutions (de bicarbonate) pour la DP aiguë.
Observer les bénéfices et inconvénients des solutions de bicarbonate par rapport aux solutions de lactate dans la DP aiguë.
Le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE (depuis 1966), EMBASE (depuis 1980), la base de données de littérature des sciences de la santé d'Amérique latine et du Caraïbe LILACS (depuis 1982) et les listes de référence des articles ont été consultés.
Date de la dernière recherche : 6 mai 2014.
Essais contrôlés randomisés (ECR) qui comparent les solutions de bicarbonate avec les solutions de lactate pour la DP aiguë.
Deux auteurs ont évalué indépendamment la qualité méthodologique des études. Un auteur de revue a résumé les données sur un formulaire standard et un second auteur a vérifié l'extraction des données. Nous avons utilisé un modèle à effets aléatoires et exprimé les résultats sous la forme de risque relatif (RR) pour les résultats dichotomiques et de différence moyenne (DM) pour les résultats continus avec des intervalles de confiance (IC) à 95%.
Une étude (20 patients) a été incluse dans cette revue. Chez les patients en choc, le bicarbonate ne présenta pas de différence par rapport au lactate pour ce qui est de la mortalité (RR de 0,50, IC à 95 % entre 0,06 et 3,91) ; cependant, les différences étaient significatives pour les concentrations de lactate dans le sang (DM de -1,60 mmol/l, IC à 95 % entre -2,04 et -1,16), de bicarbonate sérique (DM de 5,00 mmol/l, IC à 95 % entre 3,26 et 6,74) et pour le pH sanguin (DM de 0,12, IC à 95 % entre 0,06 et 0,18). Chez les patients sans choc, une différence significative du lactate dans le sang a été rapportée (DM de -0,60 mmol/l, IC à 95 % entre -0,85 et -0,35), mais pas dans le bicarbonate sérique (DM de 1,10 mmol/l, IC à 95 % entre -0,27 et 2,47) et le pH sanguin (DM de -0,02, IC à 95 % entre -0,02 et -0,06). Les autres résultats n'ont pas pu être analysés en raison du nombre insuffisant de données disponibles.
Traduction réalisée par Cochrane France