La brucellose est une infection courante causée par l'espèce bactérienne Brucella et elle peut infecter les personnes et les animaux. Elle se transmet par la consommation de produits alimentaires infectés et par le contact direct avec des animaux infectés. L'infection bactérienne peut affecter différents tissus et organes et est traitée en utilisant des antibiotiques. Actuellement, les schémas thérapeutiques recommandés impliquent l'utilisation de deux antibiotiques ou plus, afin d'éviter la survenue d'une rechute, et de prévenir l'utilisation prolongée de ces médicaments, ce qui peut conduire à des problèmes d'apparition d'une résistance aux médicaments. La résistance aux médicaments est une question particulièrement importante, puisque la plupart des personnes atteintes de brucellose vivent dans les régions socioéconomiquement défavorisées des pays en développement, où la tuberculose est également un problème de santé endémique. Il existe donc des inquiétudes quant au risque d'augmentation de la résistance aux médicaments antituberculeux en raison de leur utilisation prolongée pour traiter la brucellose.
Cette revue évalue différents schémas thérapeutiques pour le traitement de la brucellose en termes d'échec du traitement et d'effets secondaires : doxycycline plus rifampicine, doxycycline plus streptomycine, quinolones plus rifampicine ou doxycycline plus gentamycine.
D'après les preuves actuellement disponibles, il existe probablement une incidence plus faible d'échec total du traitement médicamenteux chez les personnes qui prennent de la doxycycline plus streptomycine au lieu de la doxycycline plus rifampicine pour traiter la brucellose. Cependant, nous ne sommes pas certains que l'un ou l'autre de ces deux schémas thérapeutiques puissent entraîner chez les personnes moins de réactions indésirables aux médicaments.
Il peut ne pas y avoir de différence entre les deux schémas thérapeutiques, doxycycline plus rifampicine par rapport aux quinolones plus rifampicine, en ce qui concerne l'échec total du traitement. Notamment, l'utilisation de doxycycline plus rifampicine au lieu des quinolones plus rifampicine peut aboutir à davantage de personnes souffrant de réactions indésirables aux médicaments.
L'administration de doxycycline plus gentamycine aux personnes atteintes de brucellose peut réduire l'incidence de l'échec total du traitement par rapport à l'administration de doxycycline plus streptomycine. Cependant, en comparant ces deux schémas thérapeutiques, il peut ne pas y avoir de différence dans le nombre de personnes qui présentent des réactions indésirables aux médicaments.
Il est important de souligner que toutes les études incluses dans cette revue étaient limitées aux patients adultes atteints de brucellose, et que les conclusions de cette revue ne sont pas applicables aux enfants, aux femmes enceintes, et aux patients souffrant de complications comme la spondylarthrite et la neurobrucellose. Certaines études n'ont pas effectué d'évaluation explicite des réactions indésirables mineures, de sorte que les conclusions concernant les réactions indésirables aux médicaments doivent être interprétées avec prudence.
Le schéma thérapeutique doxycycline (six semaines) plus streptomycine (deux ou trois semaines) est plus efficace que le schéma doxycycline plus rifampicine (six semaines). Comme une injection quotidienne par voie intramusculaire (IM) est nécessaire, l'accès aux soins et le coût sont des facteurs importants dans le choix entre les deux options. Le schéma quinolone plus rifampicine (six semaines) est légèrement mieux toléré que la doxycycline plus rifampicine, et les preuves de faible qualité n'ont pas montré de différence d'efficacité globale.
La brucellose est la zoonose la plus fréquente au monde. Plusieurs antibiotiques, séparément ou en combinaison, ont été testés pour le traitement de la brucellose humaine. Les incohérences entre les différents schémas thérapeutiques justifient la nécessité d'une revue systématique afin d'éclairer la pratique clinique et les recherches futures.
Évaluer les effets de différents schémas thérapeutiques antibiotiques, en monothérapie ou en association avec d'autres antibiotiques, pour traiter la brucellose humaine.
Nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les maladies infectieuses, le registre Cochrane des essais contrôlés, MEDLINE, EMBASE, et LILACS jusqu'au mois de mai 2012. Nous avons parcouru les résumés d'actes de plusieurs conférences internationales sur les maladies infectieuses. Nous avons également vérifié les bibliographies de toutes les études identifiées.
Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés sur les interventions pharmaceutiques dans le traitement de la brucellose humaine aiguë, chronique, non compliquée, et compliquée. Les critères de jugement qui nous intéressaient étaient la rechute, la persistance des symptômes à l'issue du traitement, et les effets indésirables des médicaments.
Deux auteurs ont indépendamment évalué les études à inclure, le risque de biais, et extrait les données pertinentes en utilisant un formulaire d'extraction de données prédéfini. Les conclusions des études homogènes ont été combinées en utilisant une méta-analyse à effets fixes.
Au total, nous avons inclus 25 études comparant différents schémas thérapeutiques antibiotiques. Les méthodes de randomisation et d’assignation secrète étaient insuffisamment décrites dans la moitié des études, et seulement trois étaient réalisées en aveugle. Dans les comparaisons de la doxycycline plus rifampicine vs. doxycycline plus streptomycine, nous avons trouvé huit études avec 694 participants. Pour l'échec du traitement, le schéma thérapeutique de la doxycycline plus rifampicine était moins efficace (risque relatif (RR) 1,91, intervalle de confiance (IC) à 95 % 1,07 à 3,42, sept études, 567 participants), pour la rechute (RR 2,39, IC à 95 % 1,17 à 4,86), et pour les réactions indésirables mineures aux médicaments (RR 1,38, IC à 95 % 0,99 à 1,92). Dans les comparaisons de la doxycycline plus rifampicine aux quinolones (la ciprofloxacine ou l'ofloxacine) plus rifampicine, nous avons trouvé cinq études de 336 participants. L'analyse groupée n'a pas démontré de différence significative entre les deux schémas thérapeutiques en termes de rechute et de persistance des symptômes, mais a montré un risque plus élevé non significatif de réactions indésirables mineures dans le groupe sous doxycycline plus rifampicine (RR 1,80, IC à 95 % 0,78 à 4,18). D'autres comparaisons ont été signalées dans quelques études hétérogènes, et les analyses groupées, lorsqu'elles ont été appliquées, n'ont mis en évidence aucune différence significative.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Minist�re des Affaires sociales et de la Sant�