Le déclenchement artificiel du travail (induction) est une intervention courante en pratique obstétricale. Dans le monde occidental, le travail est provoqué chez une femme sur quatre, principalement pour des raisons liées à un risque accru pour la mère, comme l'hypertension artérielle ou le diabète, ou bien à un risque accru pour l'enfant, comme un retard de croissance présumé ou une grossesse prolongée. Traditionnellement, dans la plupart des hôpitaux, l'induction du travail commence tôt le matin, avec le début de la journée de travail. Dans les études humaines et animales il est cependant prouvé que le déclenchement spontané du travail répond à un rythme circadien et survient de préférence le soir. De plus, lorsque le travail spontané commence dans la soirée, la durée totale du travail est plus courte et moins d'interventions obstétricales sont nécessaires. Sur la base de ces observations on peut supposer qu'il est plus avantageux d'entamer l'induction du travail en harmonie avec le rythme circadien de l'accouchement naturel. Cette revue a trouvé trois études de haute qualité portant sur un total de 1150 femmes assignées au hasard à une induction du travail le matin ou le soir. Un essai avait utilisé l'ocytocine par voie intraveineuse chez des femmes qui avaient un col dilaté ou les membranes rompues, et deux essais avaient utilisé des prostaglandines pour induire le travail. Les prostaglandines sont des hormones utilisées lorsque le col n'est pas mûr, l'ocytocine par voie intraveineuse étant surtout nécessaire par la suite pour vraiment enclencher le travail. Par conséquent, ces deux méthodes différentes, les prostaglandines et l'ocytocine par voie intraveineuse, reposent sur un mécanisme différent et ont été évaluées séparément. Cette revue n'a pas trouvé de différences entre l'induction démarrée le matin ou le soir quant aux résultats cliniques pour la mère ou l'enfant. Le risque d'accouchement par voie vaginale à l'aide d'instruments ou le risque de césarienne sous anesthésie péridurale ne différaient pas clairement entre les groupes. Une étude avait rapporté que les femmes préféraient commencer l'induction du travail par prostaglandines le matin, et plus de femmes dans le groupe de l'admission en soirée n'avaient pas aimé les interruptions pour le sommeil qui étaient associées au protocole d'induction. Cette revue, avec seulement trois études portant sur deux comparaisons différentes, conclut que l'induction du travail le soir est aussi efficace et sûre que l'induction le matin. Toutefois, compte tenu de la préférence de la plupart des femmes, l'administration de prostaglandines devrait être faite de préférence le matin.
Compte tenu de la préférence des femmes pour l'administration des prostaglandines le matin, nous concluons que les soignants devraient de préférence essayer d'administrer les prostaglandines le matin.
Il n'y a pas de preuve solide que l'induction du travail à l'aide d'ocytocine intraveineuse le soir soit plus ou moins efficace que l'induction le matin. On pourra envisager de commencer l'induction du travail à l'ocytocine le soir lorsque cela est indiqué.
Le déclenchement du travail est une intervention courante en pratique obstétrique. Traditionnellement, dans la plupart des hôpitaux, l'induction du travail à l'aide de médicaments commence tôt le matin, avec le début de la journée de travail de l'équipe de jour. Dans les études humaines et animales, il est prouvé que le déclenchement spontané du travail répond à un rythme circadien et survient de préférence le soir. De plus, lorsque le travail spontané commence dans la soirée, la durée totale du travail et de l'accouchement est plus courte et moins d'interventions obstétricales sont nécessaires. Sur la base de ces observations, on peut supposer qu'il est plus avantageux, tant pour la mère que pour l'enfant, d'entamer l'induction du travail le soir, en harmonie avec le rythme circadien de l'accouchement naturel.
Évaluer si une induction du travail entamée le soir, en coïncidence avec le rythme circadien endogène, améliore le résultat du travail par rapport à une induction du travail débutée tôt le matin pour coïncider avec les heures de garde.
Nous avons contacté le Coordinateur de recherche bibliographique d’essais cliniques pour passer au crible le registre d'essais du groupe Cochrane sur la grossesse et l'accouchement (28 février 2012). De plus, nous avons effectué des recherches dans MEDLINE (de 1966 jusqu'au 16 février 2012) et EMBASE (de 1980 jusqu'au 16 Février 2012).
Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés publiés ou non publiés. Nous avons exclu les essais utilisant des méthodes quasi-aléatoires pour l'assignation du traitement.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué les essais à inclure et les risques de biais. Deux auteurs ont indépendamment extrait les données. L'exactitude des données a été vérifiée. Nous avons contacté les auteurs des études afin d'obtenir des informations complémentaires, chaque fois que cela était nécessaire.
La recherche a conduit à 2693 articles dont nous avons examiné l'éligibilité sur la base du titre et du résumé. Treize études ont été sélectionnées pour évaluation du texte intégral. Nous avons inclus trois essais randomisés portant au total sur 1150 femmes. Deux essais avaient comparé le matin et le soir pour l'administration de prostaglandines chez les femmes à col défavorable, et un essai avait comparé le matin et le soir pour l'induction du travail par ocytocine intraveineuse chez les femmes présentant un col favorable et/ou une rupture des membranes. Le mécanisme étant différent, nous avons rendu séparément compte des résultats pour ces deux comparaisons.
Dans les deux essais ayant comparé le matin et le soir pour les prostaglandines, il y avait quelques différences cliniquement significatives entre les groupes d'étude pour les résultats maternels et néonataux. Une étude avait rendu compte que les femmes préféraient, de manière statistiquement significative, commencer l'induction du travail par prostaglandines le matin.
Dans l'essai examinant l'induction du travail à l'aide d'ocytocine par voie intraveineuse, le nombre d'hospitalisations néonatales avait été plus élevé, de manière statistiquement significative, dans le groupe des femmes ayant commencé l'induction le matin. Ce résultat était inattendu, et bien que les auteurs de l'essai aient offert quelques explications possibles à cela, il est important que les futurs essais examinent les résultats néonataux.