Les interventions comportementales visant à promouvoir l'utilisation de préservatifs et/ou à modifier les comportements sexuels associés à un risque de transmission du VIH incluent les conseils individuels, la formation comportementale, les stratégies d'adaptation, l'éducation par les pairs et le soutien social et éducatif. Cette revue systématique des essais contrôlés randomisés évaluait les effets des interventions comportementales visant à promouvoir l'utilisation de préservatifs chez les femmes vivant avec le VIH, une population présentant un risque plus élevé de contracter d'autres infections sexuellement transmissibles (IST). Sur la base de cinq études éligibles, nous avons observé que les interventions comportementales visant à promouvoir l'utilisation systématique de préservatifs chez les femmes séropositives pour le VIH n'avaient pas d'impact significatif sur les résultats par rapport aux soins standards ou à un soutien minimum en matière de VIH. Néanmoins, ces résultats devraient être interprétés avec précaution car ils reposent sur un nombre limité d'essais de petite taille qui ciblaient spécifiquement des femmes séropositives pour le VIH.De nouvelles recherches sont nécessaires afin d'évaluer les bénéfices potentiels, pour la santé publique et personnelle, d'une combinaison d'interventions visant à promouvoir des comportements sexuels sûrs et adoptant une approche de réduction des dommages, en particulier dans les pays en voie de développement où les taux d’infection par le VIH demeurent élevés chez les femmes.
La méta-analyse révèle que les interventions comportementales sont peu efficaces pour accroître l'utilisation de préservatifs chez les femmes séropositives pour le VIH. Néanmoins, ces résultats devraient être interprétés avec précaution car ils reposent sur un nombre limité d'essais de petite taille qui ciblaient spécifiquement des femmes séropositives pour le VIH. Pour réduire la transmission sexuelle du VIH chez cette population, nous recommandons des interventions combinant une promotion des préservatifs, des conseils et des services de planification familiale, et des stratégies visant à réduire les charges virales chez les femmes séropositives pour le VIH et leurs partenaires (ex. : traitement TAHA). De nouvelles recherches sont nécessaires afin de répondre aux besoins des femmes séropositives pour le VIH, y compris une évaluation de l'impact des interventions combinant des approches de promotion de comportements sexuels plus sûrs et de réduction des dommages.
Les taux élevés d'infection par le VIH chez les femmes en âge de procréer ont des conséquences dramatiques sur la santé publique et personnelle.La prophylaxie pendant les rapports sexuels, par le biais de l'utilisation de préservatifs, demeure le moyen le plus efficace de prévenir la transmission des IST et du VIH chez les personnes vivant avec le VIH.
Évaluer l'efficacité des interventions comportementales visant à promouvoir l'utilisation de préservatifs chez les femmes vivant avec le VIH.
Nous avons effectué une recherche bibliographique exhaustive dans plusieurs bases de données scientifiques, bases de données d'essais cliniques, actes de congrès et sites Web de congrès afin d'identifier les études produites entre 1980 et mai 2010 qui remplissaient nos critères de sélection.
Les études ont été incluses dans l'analyse lorsqu'il s'agissait d'essais contrôlés randomisés examinant les effets d'interventions comportementales portant sur l'utilisation de préservatifs chez des femmes séropositives pour le VIH ; lorsqu'elles évaluaient au moins l'un des critères de jugement comportementaux associés au VIH (ex. : documentation de rapports sexuels anaux, vaginaux ou oraux protégés) ou l'un des critères de jugement biologiques (ex. : contraction d'une IST) ; et lorsqu'une évaluation de suivi était réalisée trois mois ou plus après l'intervention. Les études ont été évaluées sans restriction de langue ou de statut de publication.
Nous avons utilisé des modèles à effets aléatoires afin de résumer les rapports des cotes pour les comparaisons entre les groupes expérimentaux et les groupes témoins concernant un résultat dichotomique (utilisation systématique versus non systématique de préservatifs). Nous avons utilisé des graphiques en entonnoir pour examiner le biais de publication, et les statistiques χ2 pour évaluer l'hétérogénéité. La qualité méthodologique et la qualité des preuves ont été respectivement évaluées sur la base des critères applicables au risque de biais et du système GRADE.
Cinq études originales portant sur un total de 725 femmes vivant avec le VIH ont été analysées. Par rapport aux soins standard ou à une intervention consistant en un soutien minimum en matière de VIH, la méta-analyse montrait que les interventions comportementales n'étaient pas efficaces pour accroître l'utilisation de préservatifs chez les femmes séropositives. Ce résultat demeurait constant lors des réunions de suivi à 3 mois (rapport des cotes = 0,72 ; IC À 95% ENTRE 0,43 ET 1,20 ; p=0,21), 6 (RC= 0,96 ; IC à 95% entre 0,66 et 1,40 ; p = 0,83) et à 12 mois (rapport des cotes = 0,75 ; IC à 95% entre 0,51 et 1,11 ; p=0,15). Une seule étude apportait des données suffisantes pour analyser le lien entre les interventions comportementales et l'incidence des IST. Les études incluses dans cette analyse présentaient un faible risque de biais sur la base des critères applicables au risque de biais. Néanmoins, aucune des études ne présentait d'effectif approprié.