La rhabdomyolyse est une affection potentiellement mortelle dans laquelle du tissu musculaire endommagé se détruit rapidement, et des produits de cette dégradation des cellules musculaires sont libérés dans le sang. Parmi ces produits, une protéine appelée myoglobine est dangereuse pour la santé des reins et peut entraîner des lésions rénales aiguës. Il existe certaines preuves suggérant que la thérapie continue de remplacement rénal (TCRR) pourrait apporter des bénéfices pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse.
Nous avons effectué des recherches dans la littérature publiée avant le 6 janvier 2014 et, après évaluation, avons inclus trois études de petite taille portant sur 101 participants. Dans notre analyse, malgré des avantages limités constatés à la TCRR par rapport à un traitement conventionnel pour améliorer certains aspects de la fonction rénale et de la perte de tissus musculaires, nous n'avons trouvé aucun bénéfice significatif pour réduire le risque de décès.
Le petit corpus de preuves disponibles était d'une mauvaise qualité méthodologique, et insuffisant pour nous permettre de tirer des conclusions définitives concernant l'efficacité de la TCRR pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse. Des études à plus grande échelle et mieux planifiées sont nécessaires afin d'étudier si la TCRR est bénéfique pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse.
Bien que la TCRR puisse conférer certains bénéfices pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse, la mauvaise qualité méthodologique des études incluses et le manque de données sur les critères de jugement cliniquement importants ont limité nos résultats concernant l'efficacité de la TCRR pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse.
Il n'y avait pas suffisamment de preuves pour discerner des bénéfices probables de la TCRR par rapport au traitement conventionnel pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse et pour la prévention des LRA induites par la rhabdomyolyse.
La rhabdomyolyse est une affection qui se caractérise par la nécrose des tissus musculaires squelettiques et l'écoulement du contenu intracellulaire myocitaire dans la circulation sanguine. La rhabdomyolyse peut entraîner des lésions rénales aiguës (LRA), et cette affection est potentiellement mortelle. Des études ont indiqué que la thérapie continue de remplacement rénal (TCRR) pourrait apporter des bénéfices pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse en éliminant la myoglobine potentiellement nocive et en stabilisant l'état hémodynamique et métabolique du patient.
Nous avons cherché à : i) évaluer l'efficacité de la TCRR dans l'élimination de la myoglobine ; ii) déterminer l'influence de la TCRR sur la mortalité et les résultats rénaux ; et iii) évaluer la sécurité de la TCRR pour le traitement des personnes atteintes de rhabdomyolyse.
Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur la néphrologie jusqu'au 6 janvier 2014 via le coordinateur des recherches d'essais en utilisant des termes de recherche pertinents pour cette revue. Nous avons également effectué des recherches dans la China National Knowledge Infrastructure (du 1er janvier 1979 au 16 avril 2013) et le Chinese Clinical Trials Register (jusqu'au 16 avril 2013).
Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) et quasi-ECR qui examinaient les critères de jugement cliniques de la TCRR pour les personnes atteintes de rhabdomyolyse ont été inclus.
Deux auteurs ont indépendamment évalué les études à inclure et extrait les données. Nous avons calculé les risques relatifs (RR) pour les données dichotomiques et les différences moyennes (DM) pour les données continues avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Le risque de biais méthodologique a été évalué au moyen de l'outil Cochrane de risque de biais.
Sur les trois études incluses (101 participants), une évaluait l'hémodialyse artério-veineuse continue et deux étudiaient l'hémofiltration veino-veineuse continue ; toutes incluaient le traitement conventionnel en témoin.
Nous avons trouvé une réduction significative de myoglobine chez les patients chez lesquels la TCRR était initiée au quatrième, huitième et dixième jour (4ème jour : DM de -11,00 (μg/l), IC à 95 % de -20,65 à -1,35 ; 8ème jour : DM de -23,00 (μg/l), IC à 95 % de -30,92 à -15,08 ; 10ème jour : DM de -341,87 (μg/l), IC à 95 % de -626,15 à -57,59) par rapport à ceux ayant reçu le traitement conventionnel.
Même si la TCRR était associée à une amélioration des taux de créatinine sérique, d'azote uréique sanguin et de potassium, ainsi qu'à une réduction de la durée de la phase d'oligurie et du temps d'hospitalisation, aucune différence significative n'a été trouvée dans les taux de mortalité par rapport au traitement conventionnel (RR 0,17, IC à 95 % de 0,02 à 1,37). Les études incluses ne documentaient pas les critères de jugement à long terme ou la prévention des LRA.
Dans l'ensemble, nous avons considéré que la qualité des études laissait à désirer : aucune des études incluses ne documentait la mise en aveugle ou la randomisation de l'assignation, conduisant à la possibilité de biais de sélection, de performance et de détection.