Contexte
Le syndrome de respiration dysfonctionnelle/hyperventilation (SRD/HV) est un trouble de la respiration qui se caractérise par une respiration trop profonde et/ou trop rapide (hyperventilation). Le SRD/HV a de nombreuses causes possibles et s'il n'est pas traité, il peut entraîner divers symptômes désagréables tels que l'essoufflement, les vertiges, les fourmillements et les douleurs thoraciques.
Question traitée dans cette revue
L'objectif de cette revue était de déterminer si les exercices de respiration sont utiles dans le traitement du syndrome de respiration dysfonctionnelle/hyperventilation. L'objectif global de tous les exercices de respiration est d'enseigner aux patients à respirer doucement en utilisant la partie inférieure de leur thorax, à un rythme qui correspond à leur niveau d'activité.
Principaux résultats
Seule une étude, dans laquelle les participants recevaient également une thérapie de relaxation, remplissait les critères d’inclusion de cette revue. Cette étude présentait un petit nombre de participants et fournissait très peu de détails sur sa conception. Bien que le rapport d'essai semble indiquer que les exercices de respiration pourraient être bénéfiques dans le traitement de ce groupe particulier de patients, aucune donnée numérique nous permettant de nous en assurer n'a été présentée. Aucune conclusion fiable ne peut être tirée de cette étude isolée de petite taille.
Ce résumé en langage simplifié Cochrane est à jour de février 2013.
Les résultats de cette revue systématique sont incapables d'informer la pratique clinique, sur la base de l'inclusion d'un seul ECR mal rapporté de petite taille. Il n'existe pas de preuves tangibles de l'efficacité des exercices de respiration pour les symptômes cliniques du SRD/HV. Actuellement on ne sait pas si ces interventions rajoutent un quelconque bénéfice dans ce groupe de patients ou si des types spécifiques d'exercices de respiration sont plus performants que d'autres. Étant donné que les exercices de respiration sont fréquemment utilisés pour traiter le SRD/HV, il existe un besoin urgent d’essais cliniques bien conçus supplémentaires dans ce domaine. Les futurs essais devront être conformes aux recommandations de la déclaration CONSORT en matière de notification et devront utiliser des mesures de résultats appropriées et validées. Les rapports sur les essais devront également garantir une divulgation complète des données pour tous les résultats cliniques importants.
Le syndrome de respiration dysfonctionnelle/hyperventilation (SRD/HV) est un trouble de la respiration, ayant une base psychologique ou physiologique, qui se caractérise par une respiration trop profonde et/ou trop rapide (hyperventilation) ou par une respiration erratique alternant avec un blocage de la respiration ou une poussée de soupirs (RD). Le SRD/HV peut entraîner une morbidité importante des patients et un éventail de symptômes comprenant l'essoufflement, les sensations d'oppression, les vertiges, les tremblements et la paresthésie. Le SRD/HV a une prévalence estimée de 9,5 % au sein de la population adulte générale. Le consensus est toutefois faible quant à la gestion la plus efficace de ce groupe de patients.
1) Déterminer si les exercices de respiration chez les patients souffrant du SRD/HV ont des effets bénéfiques tels que mesurés par les indices de qualité de vie
2) Déterminer s'il existe des effets indésirables des exercices de respiration chez les patients souffrant du SRD/HV
Nous avons identifié les essais à prendre en compte en utilisant à la fois des recherches électroniques et des recherches manuelles. Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL, MEDLINE, EMBASE et quatre autres bases de données. La dernière recherche a été effectuée en février 2013.
Nous avions prévu d'inclure des essais contrôlés randomisés, quasi-randomisés ou randomisés (ECR) en groupe dans lesquels des exercices de respiration, ou une intervention combinée comprenant des exercices de respiration en tant qu'élément clé, étaient comparés soit à l'absence de traitement soit à une autre thérapie qui ne comprenait pas d'exercices de respiration chez des patients souffrant du SRD/HV. Les études observationnelles, les études de cas et les études utilisant un plan croisé n'étaient pas éligibles pour l'inclusion.
Nous avons pris en considération tout type d'exercice de respiration pour l'inclusion dans cette revue, tel que le contrôle de la respiration, la respiration diaphragmatique, la respiration yoga, la respiration de Buteyko, la modification de la respiration guidée par rétroaction biologique et la suppression des bâillements/soupirs. Les programmes dans lesquels les exercices étaient soit supervisés soit non supervisés étaient éligibles, tout comme les techniques de relaxation et la gestion des épisodes aigus, tant qu'il était certain que les exercices de respiration constituaient un élément clé de l'intervention.
Nous avons exclu toute intervention sans exercices de respiration ou dans lesquels les exercices de respiration n'étaient pas essentiels à l'intervention.
Deux auteurs de la revue ont, indépendamment, vérifié les résultats de recherche pour identifier les études éligibles, évalué toutes les études qui semblaient répondre aux critères d’inclusion et extrait les données. Nous avons utilisé des procédures standard recommandées par la Collaboration Cochrane.
Nous avons inclus un seul ECR évalué à risque de biais incertain, qui comparait la thérapie de relaxation (n = 15) à la thérapie de relaxation et aux exercices de respiration (n = 15) et à un groupe témoin ne bénéficiant pas d'une thérapie (n = 15).
La qualité de vie n'était pas une mesure de résultat dans cet ECR, et aucune donnée numérique ni analyse statistique n'était présentée dans cet article. Il a été rapporté une réduction significative de la fréquence et de la sévérité des attaques d'hyperventilation dans le groupe réalisant des exercices de respiration par rapport au groupe témoin. Par ailleurs, une différence significative de la fréquence et de la sévérité des attaques d'hyperventilation entre les groupes respiration et relaxation a été signalée. Cependant, aucune information n'a pu être extraite de l'article quant à l'ampleur des effets du traitement.