Les personnes atteintes de schizophrénie entendent souvent des voix ou voient des choses (hallucinations) et ont des croyances bizarres (délire). Il s'agit d'une maladie grave, souvent de longue durée, qui peut avoir un effet profondément néfaste sur tous les aspects de la vie des malades. Les médicaments antipsychotiques sont la base du traitement. La fluphénazine est un antipsychotique utilisé de longue date et efficace pour traiter les symptômes de la schizophrénie. Cependant, la plupart des antipsychotiques ont des effets secondaires et, par rapport aux nouveaux médicaments antipsychotiques, la fluphénazine est jugée davantage susceptible de causer des troubles moteurs graves tels que spasmes, tremblements, rigidité musculaire et incapacité à rester assis. On sait également que la fluphénazine a un effet dépresseur de l'humeur.
La prescription de médicaments à faible dose ou de faible puissance peut aider à réduire les effets secondaires, mais le traitement des symptômes est souvent perçu comme comme moins efficace.
Cette revue évalue les effets d'un antipsychotique de forte puissance, la fluphénazine, par rapport à ceux des antipsychotiques de faible puissance. Une recherche d'essais randomisés comparant ces types de médicaments a été réalisée en 2010. Cette revue comprend un total de 7 études et 1567 participants. Les données regroupées de deux de ces essais ne font pas apparaître de différence d'efficacité entre la fluphénazine et les antipsychotiques de faible puissance.
Toutefois, les preuves ont montré que la fluphénazine produisait davantage de troubles moteurs que les antipsychotiques de faible puissance, tandis que ceux-ci étaient plus susceptibles de causer étourdissements, somnolence et sédation, sécheresse buccale, nausées et parfois même vomissements.
Le nombre d'études incluses était réduit et la qualité des preuves apportées était moyenne. D'autres études de bonne qualité sont donc nécessaires pour tirer des conclusions solides sur l'efficacité relative de la fluphénazine par rapport aux antipsychotiques de faible puissance.
Des informations importantes sur l'utilisation des services, les réhospitalisations, le coût et la qualité de vie manquaient et n'étaient pas rapportées.
Ce résumé en langage simplifié a été rédigé par un utilisateur, Benjamin Gray, de « RETHINK Mental Illness ».
Les résultats ne montrent pas de différence évidente d'efficacité entre la fluphénazine et les antipsychotiques de faible puissance. Le nombre d'études incluses était réduit et leur qualité était moyenne. D'autres études de bonne qualité sont donc nécessaires pour tirer des conclusions solides sur les effets relatifs de la fluphénazine et des antipsychotiques de faible puissance.
Les médicaments antipsychotiques sont la base du traitement de la schizophrénie. Bien que les recommandations de traitement indiquent qu'il n'y a aucune différence d'efficacité entre les différentes molécules, les antipsychotiques de faible puissance sont parfois perçus par les cliniciens comme moins efficaces que les composés de forte puissance, et ils semblent également avoir des effets secondaires différents. Cette revue évalue les effets d'un antipsychotique de forte puissance, la fluphénazine, par rapport à ceux des antipsychotiques de faible puissance.
Examiner les effets de la fluphénazine et d'antipsychotiques de faible puissance chez les personnes atteintes de schizophrénie.
Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (novembre 2010).
Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant la fluphénazine à des antipsychotiques de faible puissance de première génération chez des sujets atteints de schizophrénie ou de psychose de type schizophrénique.
Nous avons extrait des données de façon indépendante. Pour les données dichotomiques, nous avons calculé les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % sur la base de l'intention de traiter (ITT) au moyen d'un modèle à effets aléatoires.
Cette revue comprend actuellement sept essais randomisés impliquant 1567 participants et comparant la fluphénazine à des antipsychotiques de faible puissance. La taille des études incluses varie entre 40 et 348 participants. Dans l'ensemble, la génération de séquence, les procédures de répartition et la mise en aveugle ont été mal rapportées. La fluphénazine n'a pas donné des résultats significativement différents de ceux des antipsychotiques de faible puissance en termes de réponse au traitement (fluphénazine 55 %, antipsychotique de faible puissance 55 %, 2 ECR, n = 105, RR 1,06, IC de 0,75 à 1,50, preuves de qualité moyenne). De même, aucune différence significative n'a été constatée dans l'acceptabilité du traitement, avec un nombre équivoque de participants ayant abandonné l'étude précocement pour toutes raisons (fluphénazine 36 %, antipsychotiques de faible puissance 36 %, 6 ECR, n = 1532, RR 1,00, IC de 0,88 à 1,14, preuves de qualité moyenne). Il n'y avait aucune différence significative entre la fluphénazine et les antipsychotiques de faible puissance dans le nombre de participants ayant connu au moins un effet indésirable (fluphénazine 70 %, antipsychotiques de faible puissance 88 %, 1 ECR, n = 65, RR 0,79, IC de 0,58 à 1,07, preuves de qualité moyenne). Toutefois, au moins trouble moteur était significativement plus fréquent dans le groupe sous fluphénazine (fluphénazine 15 %, antipsychotiques de faible puissance 10 %, 3 ECR, n = 971, RR 2,11, IC de 1,41 à 3,15, preuves de faible qualité). En revanche, les antipsychotiques de faible puissance ont produit significativement plus de sédation (fluphénazine 20 %, antipsychotiques de faible puissance 64 %, 1 ECR, n = 65, RR 0,31, IC de 0,13 à 0,77, preuves de bonne qualité ). Aucune donnée n'était disponible pour nos critères d'évaluation spécifiés de décès et de qualité de vie. Les résultats pour le critère d'évaluation principal étaient robustes dans plusieurs analyses en sous-groupes et de sensibilité.
Les effets indésirables tels que l'akathisie (fluphénazine 15 %, antipsychotiques de faible puissance 6 %, 5 ECR, n = 1,209, RR 2,28, IC de 1,58 à 3,28), la dystonie (fluphénazine 5 %, antipsychotiques de faible puissance 2 %, 4 ECR, n = 1309, RR 2,66, IC de 1,25 à 5,64), la perte des mouvements associés (fluphénazine 20 %, antipsychotiques de faible puissance 2 %, 1 ECR, n = 338, RR 11,15, IC de 3,95 à 31,47), la rigidité (fluphénazine 27 %, antipsychotiques de faible puissance 12 %, 2 ECR, n = 403, RR 2,18, IC de 1,20 à 3,97) et les tremblements (fluphénazine 15 %, antipsychotiques de faible puissance 6 %, 2 ECR, n = 403, RR 2,53, IC de 1,37 à 4,68) ont été significativement plus fréquents dans le groupe fluphénazine.
Pour les autres effets indésirables tels que vertiges (fluphénazine 8 %, antipsychotiques de faible puissance 17 %, 4 ECR, n = 1051, RR 0,49, IC de 0,32 à 0,73), somnolence (fluphénazine 18 %, antipsychotiques de faible puissance 25 %, 3 ECR, n = 986, RR 0,67, IC de 0,53 à 0,86), sécheresse buccale (fluphénazine 11 %, antipsychotiques de faible puissance 18 %, 4 ECR, n = 1051, RR 0,63, IC de 0,45 à 0,89), nausées (fluphénazine 4 %, antipsychotiques de faible puissance 15 %, 3 ECR, n = 986, RR 0,25, IC de 0,14 à 0,45) et vomissements (fluphénazine 3 %, antipsychotiques de faible puissance 8 %, 3 ECR, n = 986, RR 0,36, IC de 0,18 à 0,72), les résultats sont en faveur de la fluphénazine, avec un nombre significativement supérieur d'événements dans le groupe sous antipsychotiques de faible puissance pour ces paramètres.
Traduction réalisée par Cochrane France