Certaines personnes ayant subi une intervention chirurgicale développent des infections de la plaie. Ces infections sont souvent provoquées par des bactéries. La plupart de ces infections de plaies guérissent naturellement, ou après traitement par des antibiotiques de routine. Toutefois, certaines bactéries présentent une résistance aux antibiotiques de routine, par exemple, au Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM). L'infection à SARM après la chirurgie est rare, mais peut survenir dans des plaies (infections du site opératoire, ou SSI), le thorax, ou la circulation sanguine (bactériémie). Les infections à SARM du site opératoire surviennent chez 1 % à 33 % des personnes ayant subi une intervention chirurgicale, en fonction du type de chirurgie concerné ; elles peuvent engager le pronostic vital et entraîner des hospitalisations prolongées.
Nous ne savons pas quel est le meilleur traitement antibiotique pour une personne présentant une infection à SARM du site opératoire. Notre objectif était de lever cette incertitude en réalisant une recherche approfondie dans la littérature médicale pour trouver des études ayant comparé différents traitements antibiotiques contre des infections à SARM du site opératoire. Nous avons inclus uniquement les essais contrôlés randomisés, dans le mesure où, s'ils ont été conduits convenablement, ils devraient fournir les meilleures informations possibles. Nous n'avons pas limité la recherche d'essais par la langue ou l'année de publication. Deux auteurs de la revue ont identifié les essais et extrait les données de manière indépendante.
Nous n'avons identifié qu'un seul essai ayant comparé différents traitements antibiotiques contre des infections à SARM du site opératoire. Cet essai comprenait 59 participants qui ont été hospitalisés en raison de leurs infections à SARM du site opératoire. Trente participants dans cet essai ont reçu un antibiotique appelé linézolide, qui peut être pris sous forme de comprimé ou administré en injection dans la veine (par voie intraveineuse). Les autres participants ont reçu un autre antibiotique appelé vancomycine, qui ne peut être administrée que par voie intraveineuse. Le type des procédures chirurgicales qui ont été pratiquées chez les participants n'a pas été indiqué. Le SARM a été éradiqué chez un nombre plus élevé de participants qui ont reçu le linézolide par rapport à ceux qui ont reçu la vancomycine. Il serait très utile que cette observation soit confirmée par d'autres études. Cet essai n'a pas rapporté d'autres caractéristiques particulières de l'éradication du SARM avec ces antibiotiques, comme par exemple :
1. la cicatrisation rapide de la plaie ou non ;
2. la longueur du séjour hospitalier ;
3. la qualité de vie, et
4. la nette supériorité des bénéfices du traitement par rapport à tous les effets secondaires indésirables du médicament.
Globalement, la qualité des preuves disponibles était faible. À l'heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de recommander un quelconque antibiotique particulier pour le traitement des infections à SARM du site opératoire. Il semble que le linézolide soit plus efficace que la vancomycine pour l'éradication des infections à SARM du site opératoire d'après les données de faible qualité issues de cet unique petit essai, mais les implications plus vastes de ce traitement ne sont pas encore identifiées. Il est nécessaire de réaliser d'autres essais cliniques randomisés bien conçus pour identifier les meilleurs traitements antibiotiques contre les infections à SARM du site opératoire.
À l'heure actuelle, il n'existe pas de preuves pour recommander un quelconque antibiotique spécifique pour le traitement des infections à SARM du site opératoire. Le linézolide offre une efficacité supérieure à celle de la vancomycine dans l'éradication des infections à SARM du site opératoire d'après les preuves issues d'un unique petit essai qui présentait un risque élevé de biais, mais les implications cliniques générales de l'utilisation du linézolide à la place de la vancomycine ne sont pas identifiées. Il est nécessaire de réaliser d'autres essais cliniques randomisés bien conçus pour traiter ce sujet.
L'infection à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) après la chirurgie est rare, mais l'incidence peut parfois atteindre 33 % avec certains types d'intervention chirurgicale. L'infection à SARM post-opératoire peut se manifester par des infections du site opératoire, des infections thoraciques ou des infections sanguines (bactériémie). L'incidence des infections à SARM du site opératoire varie de 1 % à 33 % en fonction du type d'intervention chirurgicale pratiquée et du statut de porteur des individus concernés. Le schéma thérapeutique antibiotique optimal pour le traitement du SARM dans les plaies chirurgicales n'a pas encore été établi.
Comparer les bénéfices et les risques des différents traitements antibiotiques chez les personnes présentant des infections du site opératoire établies provoquées par le SARM.
En février 2013, nous avons effectué des recherches dans les bases de données électroniques suivantes : le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library) ; la base des résumés des revues systématiques hors Cochrane (DARE) ; la base de données d'évaluation de l'économie de la santé (NHS-Economic Evaluation Database) ; la base de données d'évaluation des technologies de la santé (Health Technology Assessment (HTA) Database) ; Ovid MEDLINE ; Ovid MEDLINE (In-Process & Other Non-Indexed Citations) ; Ovid EMBASE ; et EBSCO CINAHL.
Nous avons inclus uniquement les essais contrôlés randomisés (ECR) ayant comparé un schéma thérapeutique antibiotique à une autre schéma thérapeutique antibiotique pour le traitement des infections du site opératoire dues à SARM. Tous les ECR pertinents indépendamment de la langue, du statut de publication, de l'année de publication, ou de l'effectif ont été inclus dans l'analyse.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué l'éligibilité en fonction des critères d'inclusion et d'exclusion des essais, et extrait les données. Nous avions prévu de calculer le risque relatif (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour comparer les résultats binaires entre les groupes, et la différence moyenne (DM) avec un IC à 95 % pour comparer les résultats continus. Nous avions prévu d'effectuer la méta-analyse en utilisant à la fois un modèle à effets aléatoires et un modèle à effets fixes. Nous avons extrait les résultats par une analyse en intention de traiter quand cela était possible.
Nous avons inclus un essai impliquant 59 personnes hospitalisées pour des infections du site opératoire dues à SARM. Trente participants ont été randomisés dans le groupe sous linézolide (600 mg soit par voie intraveineuse soit par voie orale toutes les 12 heures pendant 7 à 14 jours) et 29 personnes dans le groupe sous vancomycine (1 g par voie intraveineuse toutes les 12 heures pendant 7 à 14 jours). Le type des procédures chirurgicales qui ont été pratiquées n'a pas été indiqué. L'essai a rendu compte d'un seul résultat, qui était l'éradication du SARM. La proportion de personnes chez qui le SARM a été éradiqué a été nettement plus élevée au plan statistique dans le groupe sous linézolide que dans le groupe sous vancomycine (RR 1,80 ; IC à 95 % 1,20 à 2,68).