Les inhibiteurs des leucotriènes pour la bronchiolite chez les nourrissons et les jeunes enfants

Objectif de la revue
Nous avons examiné les éléments de preuve concernant l'effet des inhibiteurs des leucotriènes sur les résultats cliniques des nourrissons et des jeunes enfants atteints de bronchiolite.

Contexte
L'une des maladies respiratoires les plus courantes chez les nourrissons est la bronchiolite, une inflammation des voies aériennes inférieures des poumons. La bronchiolite peut être causée par des virus tels que le virus respiratoire syncytial ou la grippe. Les symptômes comprennent la rhinite, une respiration sifflante, la toux et les éternuements. La bronchiolite est associée à une morbidité considérable et peut entraîner une hospitalisation. Les inhibiteurs des leucotriènes sont censés réduire l'inflammation des voies aériennes, ce qui signifie qu'ils pourraient aider à réduire l'inflammation des voies respiratoires associée à la bronchiolite. Nous avons examiné les données provenant d'essais randomisés pour voir si l'utilisation des inhibiteurs des leucotriènes était plus efficace que le placebo chez les enfants de moins de deux ans atteints de bronchiolite.

Caractéristiques des études
Ces preuves sont à jour au mois de mai 2014. Nous avons identifié cinq essais contrôlés randomisés (1 296 participants de moins de deux ans) comparant le montélukast (un inhibiteur des leucotriènes) au placebo chez les nourrissons et les jeunes enfants hospitalisés pour bronchiolite.

Principaux résultats
Nos critères d'évaluation primaires étaient la durée du séjour à l'hôpital et la mortalité toutes causes confondues. Les critères secondaires comprenaient le score de gravité clinique, le pourcentage de jours sans symptômes, le pourcentage d'enfants nécessitant une ventilation, la respiration sifflante récurrente, la saturation en oxygène, la fréquence respiratoire et les effets indésirables cliniques.

Les effets du montélukast sur la durée du séjour à l'hôpital et le score de gravité clinique étaient incertains en raison de l'hétérogénéité (différences) considérable entre les résultats des études et des intervalles de confiance larges autour des effets estimés. Les données sur les jours sans symptômes et l'incidence de la respiration sifflante récurrente proviennent d'études uniques seulement et les analyses individuelles de ces études n'ont pas mis en évidence de différences significatives entre le groupe d'intervention et le groupe témoin. Une étude sur 952 enfants a signalé deux décès dans le groupe des inhibiteurs des leucotriènes, aucun des deux n'a été attribué au médicament. Aucune donnée n'était disponible sur le pourcentage d'enfants nécessitant une ventilation, la saturation en oxygène et la fréquence respiratoire. Enfin, trois études ont rapporté des événements indésirables, dont la diarrhée, une respiration sifflante peu après l'administration et les éruptions cutanées. Aucune différence n'a été signalée entre les groupes d'étude.

Qualité des preuves
Nous avons évalué la qualité des éléments de preuve sur la durée du séjour à l'hôpital et le score de gravité clinique comme étant faible en raison de l'incohérence et de l'imprécision dues à la taille réduite des échantillons et aux larges intervalles de confiance ne permettant pas d'exclure l'absence d'effet ou un préjudice. Dans l'ensemble, les données actuelles ne permettent pas de formuler de conclusions définitives sur l'effet et la sécurité des inhibiteurs des leucotriènes chez les nourrissons et les jeunes enfants atteints de bronchiolite.

Conclusions des auteurs: 

Les données actuelles ne permettent pas de formuler de conclusions définitives concernant les effets des inhibiteurs des leucotriènes sur la durée d'hospitalisation et le score de gravité clinique chez le nourrisson et le jeune enfant atteint de bronchiolite. La qualité des éléments de preuve est faible en raison de l'incohérence (niveaux élevés d'hétérogénéité statistique inexpliqués) et de l'imprécision dues à la taille réduite des échantillons et aux larges intervalles de confiance ne permettant pas d'exclure l'absence d'effet ou un préjudice. Les données sur les jours sans symptômes et l'incidence de la respiration sifflante récurrente provenaient d'études uniques seulement. D'autres études à grande échelle sont nécessaires. Nous avons identifié une étude enregistrée en cours, qui pourrait apporter une contribution lors de mises à jour ultérieures de cette revue.

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Contexte: 

La bronchiolite est une maladie inflammatoire aiguë des bronchioles, courante chez le nourrisson et le jeune enfant. Elle est souvent causée par le virus respiratoire syncytial (VRS). La gestion de la bronchiolite varie entre cliniciens, reflétant l'absence de données probantes sur une approche de traitement donnée. L'implication de la voie des leucotriènes dans la pathogenèse de la bronchiolite a été évoquée. Les inhibiteurs des leucotriènes tels que le montélukast ont été utilisés chez le nourrisson et le jeune enfant atteint de bronchiolite. Les résultats des essais contrôlés randomisés (ECR) limités sont cependant controversés, et il est donc nécessaire de conduire une évaluation approfondie de leur efficacité dans la bronchiolite du nourrisson et du jeune enfant.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et l'innocuité des inhibiteurs des leucotriènes dans la bronchiolite du nourrisson et du jeune enfant.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL (2014, numéro 5), MEDLINE (de 1946 à la 4ème semaine d'avril 2014), EMBASE (de 1974 à mai 2014), CINAHL (de 1981 à mai 2014), LILACS (de 1982 à mai 2014), Web of Science (de 1985 à mai 2014), l'ICTRP de l'OMS et ClinicalTrials.gov (6 mai 2014).

Critères de sélection: 

ECR comparant des inhibiteurs des leucotriènes au placebo ou à une autre intervention chez le nourrisson et le jeune enfant de moins de deux ans présentant un diagnostic de bronchiolite. Nos critères de jugement primaires étaient la durée d'hospitalisation et la mortalité toutes causes confondues. Les critères secondaires comprenaient le score de gravité clinique, le pourcentage de jours sans symptômes, le pourcentage d'enfants nécessitant une ventilation, la saturation en oxygène, la respiration sifflante récurrente, la fréquence respiratoire et les effets indésirables cliniques.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons utilisé les pratiques méthodologiques standard de la Collaboration Cochrane. Deux auteurs travaillant de manière indépendante ont évalué l'admissibilité des essais et ont extrait des données, comme les informations générales, les caractéristiques des participants, les interventions et les résultats. Nous avons évalué le risque de biais et noté la force des preuves. Nous avons utilisé le logiciel Review Manager pour combiner les résultats et avons choisi des modèles à effets aléatoires pour la méta-analyse.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus dans cette revue cinq études avec un total de 1 296 participants de moins de deux ans hospitalisés pour bronchiolite. Deux études à faible risque de biais ont comparé 4 mg de montélukast (un inhibiteur des leucotriènes) en utilisation quotidienne de l'admission jusqu'à la sortie avec un placebo correspondant. Les deux ont choisi la durée d'hospitalisation comme critère principal et le score de gravité clinique comme critère secondaire. Cependant, les effets des inhibiteurs des leucotriènes sur la durée d'hospitalisation et le score de gravité clinique étaient incertains en raison de l'hétérogénéité considérable entre les résultats des études et des intervalles de confiance larges autour des effets estimés (durée d'hospitalisation : différence moyenne (DM) de -0,95 jours, intervalle de confiance (IC) à 95 % de -3,08 à 1,19 ; P = 0,38 ; preuves de faible qualité ; score de gravité clinique au deuxième jour : DM de -0,57 ; IC à 95 % de -2,37 à 1,23 ; P = 0,53 ; preuves de faible qualité ; score de gravité clinique au troisième jour : DM de 0,17 ; IC à 95 % de -1,93 à 2,28 ; P = 0,87 ; preuves de faible qualité). Les trois autres études ont comparé le montélukast administré pendant plusieurs semaines pour prévenir les symptômes post-bronchiolite à un placebo. Nous avons évalué une de ces études comme étant à faible risque de biais, et les deux autres comme présentant un risque élevé de biais d'attrition. En raison de l'hétérogénéité clinique significative dans la sévérité de la maladie, la durée du traitement, les mesures de résultats et le calendrier d'évaluation, nous n'avons pas mis en commun les résultats. Les analyses individuelles de ces études n'ont pas mis en évidence de différences significatives entre le groupe des inhibiteurs des leucotriènes et le groupe témoin au niveau des jours sans symptômes et de l'incidence de la respiration sifflante récurrente. Une étude sur 952 enfants a signalé deux décès dans le groupe des inhibiteurs des leucotriènes, aucun des deux n'a été attribué au médicament. Aucune donnée n'était disponible sur le pourcentage d'enfants nécessitant une ventilation, la saturation en oxygène et la fréquence respiratoire. Enfin, trois études ont rapporté des événements indésirables, dont la diarrhée, une respiration sifflante peu après l'administration et les éruptions cutanées. Aucune différence n'a été signalée entre les groupes d'étude.

Notes de traduction: 

Traduction réalisée par Cochrane France

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.