Principaux messages
-
L'utilisation de la récupération du sang (autotransfusion) pourrait réduire le besoin de transfusions sanguines supplémentaires, réduire la perte de sang et augmenter l'hémoglobine post-partum le premier jour chez les femmes qui ont un accouchement par césarienne.
-
La récupération du sang pourrait ne faire que peu ou pas de différence sur le risque de sepsis (réponse à une infection qui endommage les organes vitaux et souvent entraîne la mort) et probablement peu ou pas de différence sur le risque d'hémorragie.
-
Nous n'avons pas confiance dans les données probantes concernant l'effet de la récupération du sang sur le risque d’effets indésirables (non désirés ou nocifs) liés à la transfusion, la durée de l'opération et la durée de l'hospitalisation.
Qu'est-ce que l'hémorragie post-partum ?
L'hémorragie du post-partum est une perte de sang de 500 ml ou plus dans les 24 heures suivant la naissance. C'est la principale cause de mortalité et de morbidité maternelles dans le monde. L'hémorragie du post-partum provoque un décès maternel toutes les sept minutes. L'hémoglobine transporte l'oxygène dans le sang et le taux d'hémoglobine peut être utilisés pour diagnostiquer les hémorragies du post-partum.
Que voulaient découvrir les auteurs ?
Une partie de la prise en charge des hémorragies du post-partum est l'utilisation de transfusions sanguines « allogènes ». Les transfusions sanguines allogéniques utilisent du sang donné par d'autres personnes. Cependant, l'approvisionnement en sang de donneur pour les transfusions est souvent insuffisant, en particulier dans les milieux aux ressources limitées. La récupération du sang est une intervention qui permet au personnel clinique de recueillir toute perte de sang à la naissance, de le nettoyer et de l'utiliser pour la transfuser à la mère. Nous voulions connaître les bénéfices et les risques de la récupération du sang pendant la naissance par rapport à l'absence de récupération du sang.
Comment avons-nous procédé ?
Nous avons recherché des études comparant l'utilisation de la récupération du sang aux soins de routine (définis comme l'absence de récupération du sang) chez les femmes enceintes pendant l'accouchement. Les études que nous avons examinées étaient celles dans lesquelles les femmes étaient assignées de manière aléatoire à des groupes de traitement.
Nous avons comparé et résumé les résultats des études et évalué le niveau de confiance des données probantes en fonction de facteurs tels que la méthodologie et la taille des études.
Qu’avons-nous trouvé ?
Nous avons trouvé six études portant sur 3476 femmes, qui ont toutes accouché par césarienne. Nous avons constaté que l'utilisation de la récupération du sang pouvait réduire la nécessité de transfusion sanguine allogénique, pourrait réduire la perte de sang et pourrait augmenter l'hémoglobine le premier jour post-partum chez les femmes enceintes ayant un accouchement par césarienne. La récupération du sang pourrait ne faire que peu ou pas de différence dans le risque de sepsis et fait probablement peu ou pas de différence dans le risque d'hémorragie. Nous n'avons pas confiance dans les données probantes concernant les effets indésirables liés à la transfusion, la durée du séjour à l'hôpital et la durée de l'opération chez les femmes enceintes après un accouchement par césarienne.
Quelles sont les limites des données probantes ?
Dans l'ensemble, notre confiance dans les résultats est limitée. Nous sommes modérément confiants dans les données probantes pour l'un des critères de jugement critiques (risque d'hémorragie). Nous avons peu confiance dans les données probantes pour deux critères de jugement critiques (risque de transfusions allogéniques, risque de sepsis). Nous n'avons pas confiance dans les données probantes concernant le risque d'effets indésirables liés à la transfusion, la durée de l'hospitalisation et la durée de l'opération . Aucune étude n'a rapporté la nécessité d'un transfert vers des soins de niveau supérieur. D'autres études sont nécessaires sur l'utilisation de la récupération du sang chez les femmes ayant un accouchement par voie basse et dans les milieux à revenu faible et moyen.
Ces données probantes sont-elles à jour ?
Les données probantes sont à jour jusqu'au 8 février 2024.
La récupération du sang pourrait réduire le besoin de transfusion sanguine allogénique, réduire la perte de sang et augmenter l'hémoglobine post-partum au premier jour chez les femmes enceintes ayant accouché par césarienne (données probantes d’un niveau de confiance faible). La récupération du sang pourrait ne faire que peu ou pas de différence dans le risque de sepsis (données probantes d’un niveau de confiance faible) et ne fait probablement que peu ou pas de différence dans le risque d'hémorragie (données probantes d’un niveau de confiance modéré). L'effet de la récupération du sang sur le risque d’effets indésirables liés à la transfusion est très incertain. L'effet de la récupération du sang sur la durée du séjour à l'hôpital était à la fois cliniquement et statistiquement hétérogène, avec un niveau de confiance des données probantes très faible. L'effet de la récupération du sang sur la durée de l'intervention est divergent et la méta-analyse n'a pas été possible en raison d'une hétérogénéité statistique significative ; les données probantes sont d'un niveau de confiance très faible. Aucun cas d'embolie amniotique n'a été signalé parmi les essais inclus. Des études dans des milieux à revenu faible et moyen sont nécessaires.
Évaluer les bénéfices et les risques de la récupération du sang lors de l’utilisation pendant l’accouchement.
Nous avons effectué des recherches dans les bases de données CENTRAL, MEDLINE, Ovid Embase et Global Index Medicus ainsi que dans les registres d'essais cliniques ICTRP et Clinical Trials.gov. Nous avons également effectué une vérification des références et une recherche des citations. Nous avons contacté les auteurs des études pour identifier toutes les études pertinentes. La date de la dernière recherche était le 8 février 2024.
Traduction et Post-édition réalisées par Cochrane France, avec le soutien de Lucette Ducret Eubanks (bénévole chez Cochrane France), grâce au financement du Ministère de la Santé et de la Prévention. Une erreur de traduction ou dans le texte original ? Merci d’adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr.