Près de trois quarts des femmes souffrent de douleurs ou de crampes menstruelles (dysménorrhée). On pense que la dysménorrhée est causée par la production trop importante de prostaglandine (une hormone) par l'utérus. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) restreignent la production de prostaglandines. Les AINS comprennent les analgésiques classiques tels que l'aspirine, le naproxène, l'ibuprofène et l'acide méfénamique. La revue a révélé que les AINS sont efficaces pour soulager les douleurs menstruelles et semblent mieux fonctionner que le paracétamol, mais on ne sait pas si un AINS est plus sûr ou plus efficace que les autres. Les AINS peuvent entraîner des effets indésirables, comme des indigestions, des céphalées et des vertiges.
Les AINS sont un traitement efficace contre la dysménorrhée, bien que les femmes qui les utilisent doivent avoir conscience du risque significatif des effets indésirables. Il n'existe pas suffisamment de données pour déterminer quel AINS en particulier (si tel est le cas) est le plus sûr et le plus efficace pour traiter la dysménorrhée.
La dysménorrhée est un problème gynécologique courant entraînant des crampes douloureuses accompagnant les règles, qui, en l'absence d'anomalie sous-jacente, est appelée dysménorrhée primaire. Les recherches ont démontré que les femmes avec une dysménorrhée ont des taux plus élevés de prostaglandine, des hormones connues pour entraîner des crampes abdominales douloureuses. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des médicaments qui agissent en bloquant la production de prostaglandine.
L'objectif de cette revue est de comparer les anti-inflammatoires non stéroïdiens utilisés dans le traitement de la dysménorrhée primaire à un placebo, au paracétamol et les uns par rapport aux autres, afin d'évaluer leur efficacité et leur innocuité.
Nous avons effectué des recherches dans les bases de données suivantes jusqu'au mois de mai 2009 : le registre des essais du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et la fertilité, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, EMBASE et Web of Science. Le National Research Register ainsi que le Clinical Trials Register ont également été étudiés. Les extraits des principales conférences scientifiques et les bibliographies des articles pertinents ont été vérifiés.
Tous les essais contrôlés randomisés comparant les AINS à un placebo, aux autres AINS ou au paracétamol, quand il est utilisé pour traiter une dysménorrhée primaire.
Deux auteurs ont évalué la qualité des essais de manière indépendante et en ont extrait les données, en calculant les rapports de cotes (ou Odds Ratio OR) pour les résultats dichotomiques et les différences moyennes pour les résultats continus, avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Les méthodes de variance inverse ont été utilisées pour combiner les données.
Soixante treize essais contrôlés randomisés ont été inclus. Parmi les femmes souffrant de dysménorrhée primaire, les AINS étaient bien plus efficaces pour soulager la douleur que le placebo (OR 4,50, IC à 95 % : 3.85, 5.27). Il a été constaté une hétérogénéité substantielle en ce qui concerne cette conclusion (statistique I2 = 53%). L'eclusion de deux études isolées avec aucun ou peu d'effet placebo a réduit l'hétérogénéité, entraînant un rapport de cotes de 4,14 (IC à 95% : 3,52, 4,86, I2=40%). Les AINS étaient également bien plus efficaces que le paracétamol pour soulager la douleur (OR 1,90, IC à 95% : 1,05 à 3,44). Pour autant, les AINS étaient associés à des effets indésirables bien plus importants que le placebo (OR 1,37, IC à 95% : 1,12 à 1,66). Lorsque les AINS ont été comparés les uns aux autres, peu de preuves ont été trouvées quant à la supériorité d'un AINS en particulier en termes de soulagement de la douleur ou d'innocuité. Les données disponibles avaient toutefois peu de puissance pour permettre de détecter ce type de différences, étant donné que la majorité des comparaisons individuelles n'étaient basées que sur quelques essais de petite taille.