Plusieurs options sont disponibles pour traiter l'insuffisance cardiaque chronique symptomatique. Il s' agit notamment des inhibiteurs del'enzyme de conversion de l'angiotensine (ECA),
, des bêta-bloquants et de la spironolactone, qui permettent d'accroître l'espérance de vie. Une autre stratégie consiste à augmenter la capacité de pompage du cœur, par exemple avec des digitaliques et des inhibiteurs de la phosphodiestérase III. Cette revue a identifié des preuves solides démontrant que les patients atteints d'insuffisance cardiaque chronique traités pendant au moins trois mois avec des inhibiteurs de la phosphodiestérase III présentaient un risque accru de décès par rapport aux patients sous traitement placebo inactif.
Nos résultats confirment que les IPD sont responsables d'une augmentation du taux de mortalité par rapport au placebo chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque chronique. Les résultats disponibles à ce jour ne confirment pas l'hypothèse selon laquelle l'augmentation du taux de mortalité serait due au traitement vasodilatateur supplémentaire. Par conséquent, l'utilisation chronique d'IPD devrait être évitée chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque.
Dans le traitement de l'insuffisance cardiaque chronique, les agents vasodilatateurs, les inhibiteurs de l'ECA et les bêta-bloquants ont fait la preuve de leur efficacité pour accroître l'espérance de vie. Une autre stratégie consiste à augmenter l'état inotrope du myocarde: Les inhibiteurs de la phosphodiestérase (IPD) augmentent l'AMP cyclique intra-cellulaire, ce qui accroît la concentration en calcium intra-cellulaire et confère un effet inotrope positif.
L'objectif de cet aperçu des données résumées est d'examiner les données issues de tous les essais contrôlés randomisés comparant des IPD III à un placebo chez des patients symptomatiques atteints d'insuffisance cardiaque chronique. Le critère de jugement principal est la mortalité totale. Les critères de jugement secondaires pris en compte sont la mortalité par cause spécifique, l'aggravation de l'insuffisance cardiaque (exigeant une intervention), l'infarctus du myocarde, les arythmies cardiaques et les vertiges. Nous avons également tenté de déterminer si l'effet thérapeutique était homogène dans les sous-groupes sur la base de l'utilisation concomitante de vasodilatateurs, de la gravité de l'insuffisance cardiaque et du type de dérivé et/ou molécule IPD. Cet aperçu est une mise à jour de notre précédente méta-analyse publiée en 1994.
Les essais randomisés comparant des IPD à un placebo dans l'insuffisance cardiaque ont été consultés en utilisant MEDLINE (janvier 1966 à 2004), EMBASE (de 1980 à 2003 décembre), le registre CENTRAL Cochrane des essais ( The Cochrane Library Numéro 1, 2004) et les registres d'essais de maladies cardio-vasculaires de McMaster (MCV), et par une recherche manuelle exhaustive internationales de publications (les résumés publiés durant les dernières 22 anées dans le «European Heart Journal», «Journal of the American College of Cardiology» et «Circulation»).
Tous les essais contrôlés randomisés comparant des IPD à un placebo avec une durée de suivi de plus de trois mois.
21 essais (8 408 patients) étaient éligibles dans la revue. 4 dérivés spécifiques des IPD et 8 molécules IPD ont été prises en compte.
Par rapport au placebo, le traitement aux IPD était associé à une augmentation significative de 17% du taux de mortalité (le risque relatif était de 1,17 (intervalle de confiance à 95% 1,06 à 1,30; p< 0,001). En outre, les IPD entraînaient une augmentation significative de la mort dorigine cardiaque, la mort subite, les arythmies cardiaques et les vertiges.
Étant donné la mortalité toutes causes confondues, l'effet délétère des IPD semble homogène, indépendamment de l'utilisation concomitante (e) d'agents vasodilatateurs, de la gravité de l'insuffisance cardiaque, du dérivé ou de la molécule d'IPD utilisé.