L'acétylcystéine et la carbocystéine sont les plus couramment prescrits des médicaments qui visent à modifier la structure des sécrétions bronchiques. Cette revue systématique a évalué leur efficacité et innocuité dans le traitement des infections des voies respiratoires supérieures et inférieures chez les enfants ne souffrant pas d'une maladie broncho-pulmonaire chronique. Nous avons également particulièrement étudié les patients âgés de moins de deux ans.
Quarante-neuf essais remplissaient les critères d'inclusion. Six essais impliquant 497 participants ont été inclus afin d'étudier l'efficacité, et comparaient l'acétylcystéine ou la carbocystéine à un placebo. Trente quatre essais (y compris les six) étaient éligibles afin d'étudier l'innocuité et concernaient 2064 patients pédiatriques.
Les résultats de cette revue suggèrent une efficacité réelle, mais limitée, de l'acétylcystéine et de la carbocystéine (par ex. réduction de la toux à sept jours) et une bonne innocuité globale (sauf pour de rares légers effets secondaires gastro-intestinaux) chez les enfants âgés de plus de deux ans. Cependant, le nombre de participants inclus était limité et la qualité méthodologique était contestable. Ces résultats devraient également tenir compte du fait que l'acétylcystéine et la carbocystéine sont prescrites pour des maladies spontanément résolutives (par exemple, toux aiguë, bronchite). Chez les enfants de moins de deux ans, et compte tenu des fortes inquiétudes concernant la sécurité ( accroîtraient au lieu de diminuer les sécrétions bronchiques), ces médicaments ne devraient être utilisés que pour le traitement des infections des voies respiratoires supérieures et inférieures dans le cadre d'un essai contrôlé randomisé.
Les résultats doivent être interprétés avec prudence car elles se basent sur un nombre limité de participants inclus dans des études, dont la qualité méthodologique est discutable. L'acétylcystéine et la carbocystéine semblent avoir une efficacité limitée et semblent être sans danger chez les enfants âgés de plus de deux ans. Ces résultats devraient tenir compte du fait que l'acétylcystéine et la carbocystéine sont prescrites pour des maladies spontanément résolutives (par exemple, toux aiguë, bronchite). Compte tenu de fortes inquiétudes concernant l'innocuité, ces médicaments devraient être utilisés uniquement pour les IVR supérieures et inférieures dans le contexte d'un ECR en ce qui concerne les enfants de moins de deux ans.
L'acétylcystéine et la carbocystéine sont les mucolytiques les plus couramment prescrits au Brésil et dans de nombreux pays européens et africains. À notre connaissance, aucune revue systématique n'a été publiée sur leur efficacité et leur sécurité pour le traitement des infections des voies respiratoires supérieures et inférieures (IVR) chez les enfants ne souffrant pas d'une maladie broncho-pulmonaire chronique.
L'objectif était d'évaluer l'efficacité et l'innocuité et d'établir le rapport bénéfice-risque de l'acétylcystéine et la carbocystéine en tant que traitements symptomatiques pour les IVR supérieures et inférieures chez les patients pédiatriques sans maladie broncho-pulmonaire chronique.
Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL (2013, numéro 2), MEDLINE (de 1966 à la 3ème semaine de février 2013), EMBASE (de 1980 à mars 2013), Micromedex (2010), Pascal (de 1987 à 2004) et Science Citation Index (de 1974 à mars 2013).
Afin d'étudier l'efficacité, nous avons utilisé des essais contrôlés randomisés (ECR) comparant l'utilisation de l'acétylcystéine ou de la carbocystéine par rapport à un placebo, seuls ou en tant que traitement complémentaire. Pour étudier l'innocuité, nous avons utilisé des essais comparant l'acétylcystéine ou de la carbocystéine par rapport à un traitement actif ou l'absence de traitement et des rapports de cas.
Dans cette revue mise à jour, deux auteurs de la revue (YD, MC), avec l'aide d'un collègue, ont extrait les données et évalué la qualité des essais. Nous avons effectué une analyse en sous-groupe des enfants âgés de moins de deux ans.
Nous avons inclus six essais impliquant 497 participants afin d'étudier l'efficacité. Ils ont montré certains bénéfices (par ex. réduction de la toux à sept jours) des agents mucolytiques, bien que les différences ont été de peu de pertinence clinique. Aucune conclusion n'était présentée concernant le sous-groupe de nourrissons de moins de deux ans, car les données n'étaient pas disponibles. trente quatre études, incluant les six essais précédents et comportant 2064 enfants, étaient éligibles afin d'étudier l'innocuité. l'Innocuité globale était bonne mais très peu de données étaient disponibles pour évaluer l'innocuité chez les nourrissons de moins de deux ans. Cependant, 59 cas de bronchorrhée paradoxalement accrue observée chez les nourrissons ont été rapportés à l'organisme de pharmacovigilance français.