La SEP est une maladie chronique du système nerveux central. La distribution variable des lésions dans la gaine de myéline des nerfs peut provoquer un affaiblissement et une perte de sensibilité, de coordination et d'équilibre qui entraînent des limitations sévères et progressives du fonctionnement quotidien. À ce jour, il n'existe aucun traitement efficace contre la SEP, mais plusieurs études suggèrent que des interventions à base d'exercices visant à améliorer le fonctionnement quotidien des patients atteints de SEP sont efficaces. Neuf essais contrôlés randomisés portant sur un traitement à base d'exercices chez des patients atteints de SEP ont été inclus dans cette revue, dont six comparaient des exercices à une absence de traitement. Des preuves solides favorables au traitement à base d'exercices par rapport à une absence de traitement étaient observées en termes de fonction musculaire et de mobilité, mais aucune preuve d'amélioration de la fatigue dans une seule étude. Aucun programme d'exercices ciblant spécifiquement la SEP ne s'avérait plus efficace que les autres. Aucun effet délétère n'était signalé dans les études incluses.
Les résultats de la présente revue suggèrent que le traitement à base d'exercices peut être bénéfique chez les patients atteints de SEP sans exacerbation au moment du traitement. L'ensemble de mesures de résultats à utiliser dans les essais évaluant les traitements à base d'exercices doit être défini dans les plus brefs délais. De plus, ces études devraient contrôler expérimentalement la dose de traitement et le type de SEP, et devraient garantir un contraste suffisant entre le groupe expérimental et le groupe témoin.
Aucune intervention n'est efficace pour modifier le pronostic à long terme des patients atteints de sclérose en plaques (SEP), mais le traitement à base d'exercices est considéré comme une part importante du traitement symptomatique et de soutien dans cette pathologie.
Évaluer l'efficacité du traitement à base d'exercices chez les patients atteints de SEP en termes d'activités de la vie quotidienne et de qualité de vie liée à la santé.
Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur la SEP (recherche effectuée en mars 2004), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, dans la Bibliothèque Cochrane, numéro 2, 2004), MEDLINE (de 1966 à mars 2004), EMBASE (de 1988 à mars 2004), CINAHL (de 1982 à mars 2004) et PEDro (de 1999 à mars 2004). Nous avons effectué des recherches manuelles dans la revue Multiple Sclerosis et avons examiné les références bibliographiques des études et revues identifiées. Nous avons également consulté les résumés publiés dans les actes de conférence.
Les essais contrôlés randomisés (ECR) examinant un traitement à base d'exercices chez des adultes atteints de SEP sans exacerbation au moment de l'étude ; les critères de jugement qui incluaient des mesures de la limitation de l'activité et/ou de la qualité de vie liée à la santé.
Deux évaluateurs ont extrait les données et évalué la qualité des essais inclus de manière indépendante. Des discussions ont permis de résoudre des désaccords. Les résultats ont été analysés à l'aide d'une synthèse des meilleures preuves sur la base de la qualité méthodologique.
Neuf ECR (260 participants) de haute qualité méthodologique remplissaient les critères d'inclusion. Six essais comparaient un traitement à base d'exercices à une absence d'exercices, et trois essais comparaient deux interventions conformes à notre définition du traitement à base d'exercices. La synthèse des meilleurs preuves produisait des preuves solides favorables au traitement à base d'exercices par rapport à l'absence d'exercices en termes de force musculaire, de tolérance à l'exercice et d'activités en rapport avec la mobilité. Il existait des preuves de qualité moyenne concernant l'amélioration de l'humeur. Aucune preuve n'était identifiée concernant l'efficacité du traitement à base d'exercices pour réduire la fatigue et la perception du handicap par rapport à l'absence d'exercices. Enfin, aucune preuve n'indiquait que des programmes d'exercices spécifiques étaient plus efficaces que d'autres pour améliorer les activités et la participation. Aucune preuve d'effets délétères associés au traitement à base d'exercices n'était identifiée dans les études incluses.