Une lésion cérébrale peut déclencher une cascade de dommages affectant les tissus cérébraux. On pense que ce processus est provoqué par la libération dans le cerveau d'une quantité excessive d'acides aminés excitateurs. Les médicaments qui interrompent la libération des acides aminés excitateurs ou les bloquent pourraient limiter les dommages cérébraux. Des études ont été réalisées chez des patients victimes d'un accident vasculaire cérébral et d'une lésion cérébrale traumatique. Cette revue a observé que les résultats de la plupart des essais portant sur des médicaments chez des patients présentant des lésions cérébrales n'avaient pas été publiés. Les preuves sont donc insuffisantes pour établir les effets des inhibiteurs des acides aminés excitateurs dans la lésion cérébrale traumatique et d'autres essais publiés sont nécessaires.
L'efficacité du traitement inhibiteur des acides aminés excitateurs n'est pas établie. À ce jour, aucun produit n'a fait la preuve de son efficacité (sur la base des critères appliqués) pour améliorer les résultats des patients victimes d'une lésion cérébrale. Les études arrêtées de manière prématurée, non publiées et présentant une puissance statistique insuffisante ne permettent pas d'apprécier clairement les mérites de cette intervention. Des études supplémentaires, dont certaines sont en cours, pourraient permettre d'établir plus clairement l'efficacité réelle et potentielle du traitement.
Le glutamate est le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau. Les lésions cérébrales peuvent provoquer un déséquilibre ionique dans les tissus cérébraux déclenchant une cascade excitotoxique impliquant le glutamate et d'autres acides aminés excitateurs, qui entraîne à son tour la mort neuronale des tissus entourant le site initial de la lésion. Les recherches se sont centrées sur l'inhibition pré- ou post-synaptique de cette augmentation des acides aminés excitateurs lors de la lésion. Les études sur animaux semblaient prometteuses, mais leurs résultats n'ont pas encore été reproduits dans le cadre d'essais cliniques sur des sujets humains.
Évaluer de manière systématique l'efficacité des inhibiteurs des acides aminés excitateurs pour améliorer les résultats des patients après une lésion cérébrale traumatique.
Des recherches ont été effectuées dans les bases de données suivantes : CENTRAL, MEDLINE, EMBASE, IDdb3 et Science Citation Index. Des recherches ont également été effectuées dans les registres d'essais cliniques en ligne suivants : ClinicalTrials (http://clinicaltrials.gov) et Current Controlled Trials (http://controlled-trials.com/mrct). Des recherches générales sur Internet ont été effectuées en utilisant des termes choisis issus de la stratégie de recherche documentaire initiale et des noms de médicaments spécifiques. Les auteurs des travaux publiés et les sociétés pharmaceutiques concernées ont été contactés. Les dernières recherches ont été effectuées en janvier 2003.
Pour être inclus, les essais devaient être contrôlés, randomisés et en double aveugle, et porter sur l'administration d'inhibiteurs des acides aminés excitateurs chez des patients atteints de lésion cérébrale traumatique dans les 24 heures suivant la lésion par rapport à un groupe témoin.
Douze essais identifiés portant sur huit composés semblaient remplir les critères d'inclusion. Un examen supplémentaire a entraîné l'exclusion de trois de ces essais. Deux des essais restants sont en cours. Sur les sept études incluses, un essai ne rapportait par les données de l'échelle GOS et nous n'avons pas pu les obtenir. Trois essais n'ont pas été publiés et les données ne nous ont pas été transmises. Un essai est actuellement en cours de préparation en vue de sa publication, ce qui nous laisse deux essais dont les données étaient disponibles. Les données ont été extraites par deux évaluateurs indépendants.
Des données étaient disponibles pour deux des sept essais pertinents identifiés, qui recrutaient 760 participants. La mortalité était similaire chez les patients qui recevaient des inhibiteurs des acides aminés excitateurs et ceux qui recevaient un placebo : rapport des cotes de 1,11 ; intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,78 et 1,60. Le nombre de patients présentant un résultat favorable six mois après la lésion était également similaire dans le groupe expérimental et celui du placebo : rapport des cotes de 0,86 ; IC à 95% entre 0,64 et 1,16.