L'acétate de mégestrol améliore l'appétit et le gain de poids chez les patients atteints du syndrome d'anorexie-cachexie lié au cancer. Le mécanisme d'action de l'acétate de mégestrol est mal connu. Des inquiétudes ont été exprimées à l'égard d'éventuelles recommandations de ce médicament ; en particulier en ce qui concerne l'amélioration de la qualité de vie chez des patients recevant des soins médicaux et des patients atteints de cancer. La qualité de vie est la pierre angulaire pour l'administration d'une bonne médecine palliative. La revue a mis en évidence que l'acétate de mégestrol augmente significativement l'appétit et le gain de poids chez des patients atteints de cancer, mais les preuves étaient trop limitées pour tirer une conclusion quant à l'effet sur la qualité de vie et la doses optimum. Les informations étaient insuffisantes sur les patients atteints de SIDA ou sur les patients atteints d'autres pathologies sous-jacentes. Une faible incidence d'effets indésirables a été rapportée.
Cette revue démontre que l'AM améliore l'appétit et la prise de poids chez des patients atteints de cancer. Aucune conclusion générale sur la qualité de vie (QdV) n'a pu être tirée en raison de l'hétérogénéité. Le nombre réduit de patients, les limitations méthodologiques et la mauvaise qualité de consignation ne nous ont pas permis de recommander l'acétate de mégestrol chez les patients atteints de SIDA ou d'autres pathologies sous-jacentes. Depuis la dernière version de cette revue, aucune des nouvelles études pertinentes n'a fourni d'informations supplémentaires sur ce traitement, contrairement à d'autres approches thérapeutiques qui devraient être prises en compte.
Il s'agit d'une mise à jour d'une revue publiée précédemment dans la revue Cochrane (numéro 2, 2005) sur « Acétate de mégestrol pour le traitement du syndrome d'anorexie-cachexie ».
L'acétate de mégestrol (AM) est actuellement utilisé pour augmenter l'appétit et la prise de poids en cas d'anorexie associée au cancer. En 1993, l'AM a été autorisé par la Federal Drug Administration des États-Unis pour le traitement de l'anorexie, de la cachexie ou de perte de poids inexpliquée chez des patients atteints de SIDA. Le mécanisme par lequel l'AM augmente l'appétit est méconnu et son efficacité pour l'anorexie et la cachexie chez des patients atteints d'une maladie néoplasique ou de SIDA est en cours d'analyse.
Évaluer l'efficacité et la sécurité de l'AM pour pallier le syndrome d'anorexie-cachexie chez des patients atteints de cancer, SIDA et d'autres pathologies sous-jacentes.
Nous avons recherché des études via une consultation exhaustive de bases de données, journaux, références bibliographiques, prises de contact avec les investigateurs et d'autres stratégies de recherche décrites dans les méthodes. La recherche la plus récente pour cette mise à jour a été réalisée en juin 2006.
Nous avons inclus dans cette revue les études qui évaluaient l'acétate de mégestrol par rapport à un placebo ou à d'autres traitements médicamenteux dans des essais contrôlés randomisés de patients ayant reçu un diagnostic clinique d'anorexie-cachexie liée au cancer, SIDA ou autre pathologie sous-jacente.
L'extraction des données a été réalisée par deux auteurs de la revue indépendants et la qualité méthodologique a été évaluée. Des analyses quantitatives ont été réalisée à partir de l'appétit et de la qualité de vie, en tant que variables dichotomiques et le gain de poids a été analysé en tant que variables continue et dichotomique. Les études dans lesquelles plus de 50 % des patients avaient été perdus au suivi ont été exclues de l'analyse.
Trente essais ont été inclus dans la revue originale, quatre nouveaux essais ont été identifiés dans cette mise à jour, mais deux seulement satisfaisaient aux critères d'inclusion (4 123 + 703 patients). Vingt-deux essais comparaient l'AM à différentes doses et un placebo ; cinq essais comparaient différentes doses d'AM et d'autres médicaments ; deux essais comparaient l'AM à d'autres médicaments et à un placebo ; et cinq essais comparaient différentes doses d'AM. Pour toutes les maladies des patients, la méta-analyse a mis en évidence un bénéfice de l'AM par rapport au placebo, en particulier en ce qui concerne l'amélioration de l'appétit et le gain de poids chez les patients atteints de cancer. Lors de l'analyse de la qualité de vie, une hétérogénéité clinique et statistique a été observée et débattue. Les informations étaient insuffisantes pour définir la dose optimum d'AM.