Après une intervention chirurgicale, le patient ressent souvent de la douleur et celle-ci n'est pas toujours bien contrôlée. Cette revue a évalué les données de 51 études et a constaté que le paracétamol soulageait efficacement la douleur pour environ la moitié des participants qui ont des douleurs modérées à intenses après une opération, y compris pour une opération de chirurgie dentaire, pendant une période d'environ quatre heures. Il n'y avait pas de différences claires entre les doses de paracétamol habituellement utilisées. Ces études sur les doses uniques n'ont pas mis en évidence des effets secondaires graves associés à la prise de paracétamol.
Une dose unique de paracétamol fournit une analgésie efficace pour environ la moitié des patients souffrant de douleurs postopératoires aiguës, pendant une période d'environ quatre heures, et est associée à peu d'effets indésirables. Ces effets indésirables sont principalement légers.
Ceci est une version mise à jour de la revue Cochrane initialement publiée dans le numéro 1, en 2004 ̶ la revue originale était extraite d'une revue précédente intitulée « Dose unique de paracétamol oral (acétaminophène) avec de la codéine contre la douleur postopératoire chez les adultes ». La dernière version de la présente revue a conclu que le paracétamol est un analgésique efficace pour traiter la douleur postopératoire, mais d'autres essais ont été publiés depuis. Cette revue visait à évaluer l'efficacité et l’innocuité du paracétamol à l'aide des données actuelles et à comparer les résultats avec d'autres analgésiques évalués de la même manière.
Évaluation de l'efficacité d'une dose unique de paracétamol prise par voie orale pour traiter la douleur postopératoire aiguë.
Nous avons effectué des recherches dans The Cochrane Library, MEDLINE, EMBASE, l'Oxford Pain Relief Database et des bibliographies d’articles pour mettre à jour une version existante de la revue en juillet 2008.
Essais cliniques randomisés en double aveugle et contrôlés par placebo portant sur la prise de paracétamol pour le traitement de la douleur postopératoire aiguë chez l'adulte.
Deux auteurs de la revue ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante . La zone située sous la courbe de « soulagement de la douleur par rapport à la durée » a été utilisée pour calculer la proportion de participants ayant reçu du paracétamol ou un placebo ressentant un soulagement de la douleur d'au moins 50 % sur une période de quatre à six heures, en utilisant des équations validées. Le nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice du traitement (NST) a été calculé, avec un intervalle de confiance (IC) à 95 %. La proportion de participants utilisant un analgésique de secours au cours d’une période spécifiée, et la durée entre la prise du médicament et celle d’un analgésique de secours, ont été déterminées comme mesures de la durée de l'analgésie. Des informations concernant les effets indésirables et les arrêts prématurés du traitement ont également été recueillies.
Cinquante et une études, avec 5 762 participants, ont été incluses : 3 277 participants ont été traités avec une dose orale unique de paracétamol et 2 425 avec un placebo. Environ la moitié des participants traités avec du paracétamol aux doses standard ont ressenti un soulagement de la douleur d'au moins 50 % sur une période de quatre à six heures, contre environ 20 % des participants traités avec un placebo. Les NST pour un soulagement de la douleur d'au moins 50 % sur une période de quatre à six heures après la prise d’une dose unique de paracétamol étaient les suivants : 500 mg NST 3,5 (2,7 à 4,8) ; 600 à 650 mg NST 4,6 (3,9 à 5,5) ; 975 à 1000 mg NST 3,6 (3,4 à 4,0). Il n'y a pas eu de relation dose-réponse. L'analyse de sensibilité n'a pas montré d’effet significatif pour la taille ou la qualité de l’essai sur ce critère de jugement.
Environ la moitié des participants ont eu besoin d'un analgésique supplémentaire au cours d’une période de quatre à six heures, contre environ 70 % avec un placebo. Cinq patients devraient être traités avec 1 000 mg de paracétamol (la dose la plus couramment utilisée) pour éviter que l’un d’eux n'ait besoin d'un médicament de secours sur une période de quatre à six heures, alors qu'il en aurait eu besoin avec un placebo. Les rapports sur les effets indésirables étaient incohérents et souvent incomplets. Les effets indésirables signalés étaient principalement légers et transitoires, et se sont produits à des taux similaires avec 1 000 mg de paracétamol et un placebo. Aucun effet indésirable grave n'a été signalé. Les arrêts prématurés dus à des effets indésirables étaient peu fréquents et ont eu lieu dans les deux bras de traitement (paracétamol et placebo).
Post-édition : Eléonore Smadja - Révision : Emmy Bussière (M2 ILTS, Université de Paris)