Les résultats de cette revue systématique suggèrent qu'une bonne prise en charge d'un type d'analgésique fort (opioïdes) chez des patients bien sélectionnés, sans antécédents d'addiction ou abus de substance, peut entraîner un soulagement de la douleur à long terme chez certains patients avec un risque très faible (bien que non inexistant) de développer une addiction, abus ou d'autres effets secondaires graves. Cependant, les preuves soutenant ces conclusions sont faibles et des études à plus long terme sont nécessaires pour identifier les patients qui sont le plus susceptibles de bénéficier du traitement.
De nombreux patients ont arrêté le traitement par opioïdes à long terme (particulièrement les opioïdes oraux) en raison des événements indésirables ou d'un soulagement de la douleur insuffisant ; cependant, des preuves faibles suggèrent que les patients qui sont capables de poursuivre le traitement par opioïdes à long terme ressentent un soulagement de la douleur cliniquement significatif. Il n'a pas pu être démontré que la qualité de vie ou la fonction était améliorée. De nombreux événements indésirables mineurs (comme la nausée et les maux de tête) ont été rapportés, mais les événements indésirables graves, comme l'addiction iatrogénique aux opioïdes, étaient rares.
Le traitement par opioïdes pour la douleur non cancéreuse (CNCP) est controversé en raison des inquiétudes concernant l'efficacité et la sécurité à long terme, en particulier le risque de tolérance, dépendance ou abus.
Évaluer la sécurité et l'efficacité des opioïdes pris à long terme pour la CNCP.
Nous avons mené des recherches dans 10 bases de données bibliographiques jusqu'en mai 2009.
Nous avons recherché des études qui : recueillaient des données d'efficacité sur les participants après 6 mois de traitement ; étaient des articles intégraux ; n'incluaient pas de données redondantes ; étaient prospectives ; comprenaient au moins 10 participants ; rapportaient des données de participants souffrant de CNCP. Des essais contrôlés randomisés (ECR) et des études pré-post séries de cas ont été inclus.
Deux auteurs de la revue ont extrait les données de sécurité et d'efficacité indépendamment et ont résolu les divergences par consensus. Nous avons utilisé une méta-analyse à effets aléatoires pour résumer les données, lorsque cela était possible, utilisé I2 statistic pour quantifier l'hétérogénéité et, lorsque cela était possible, exploré l'hétérogénéité à l'aide d'une méta-régression. Diverses analyses de sensibilité ont été réalisées pour tester la solidité des résultats.
Nous avons révisé 26 études avec 27 groupes de traitement portant sur un total de 4 893 participants. Vingt-cinq de ces études étaient des séries de cas ou la continuité d'essais à long terme non contrôlés, l'autre était un ECR comparant deux opioïdes. Les opioïdes étaient administrés oralement (nombre de groupes de traitement de l'étude [représenté par « k »] = 12, n = 3 040), par voie transdermique (k = 5, n = 1 628) ou par voie intrathécale (k = 10, n = 231). De nombreux patients ont arrêté l'étude en raison des effets indésirables (oral : 22,9 % [intervalle de confiance (IC) de 95 % : 15,3 à 32,8 %]. transdermique : 12,1 % [IC à 95 % : 4,9 à 27,0 %]. intrathécal : 8,9 % [IC à 95% : 4,0 % à 26,1 %]). ou un soulagement de la douleur insuffisant (oral : 10,3% [IC à 95% : 7,6 à 13,9 %]. intrathécal : 7,6 % [IC à 95% 3,7 à 14,8 %]. transdermique : 5,8 % [ID de 95% : 4,2 % à 7,9 %]). Des signes d'addiction aux opioïdes ont été rapportés chez 0,27 % des participants dans les études qui consignaient les résultats. Les trois modes d'administration étaient associés à des réductions cliniquement significatives de la douleur, mais la quantité de soulagement de la douleur variait entre les études. Les résultats concernant la qualité de vie et le statut fonctionnel étaient non concluants en raison de l'insuffisance des preuves pour les études sur l'administration orale et les résultats statistiques non concluants pour les études sur l'administration transdermique et intrathécale.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français