L'articulation temporo-mandibulaire (ATM), ou articulation de la mâchoire, est située en avant de l'oreille de chaque côté du visage. Il s'agit cependant de la seule articulation traitée principalement par les dentistes et les chirurgiens maxillo-faciaux. Comme de nombreuses autres articulations, l'ATM peut être affectée par l'arthrose (OA). Cela se traduit par une destruction progressive des surfaces internes de l'articulation pouvant conduire à une douleur invalidante et à des bruits articulaires. Plusieurs troubles autres que l'arthrose peuvent affecter les ATM et il est important de poser un diagnostic correct afin de pouvoir appliquer un traitement approprié.
Tout une gamme d'options thérapeutiques sont disponibles pour l'arthrose de l'ATM, y compris des modalités non-chirurgicales telles que le contrôle des facteurs contributifs, les appareils d'occlusion, les compresses froides ou chaudes appliquées aux articulations, des interventions pharmacologiques ainsi que la physiothérapie. Les options de traitement chirurgical comprennent les injections intra-articulaires, l'arthrocentèse (ponction de l'articulation) ainsi que les tentatives de réparation ou de remplacement de certaines parties de l'ATM.
Cette revue a trouvé de légères indications affirmant que les injections intra-articulaires d'hyaluronate de sodium (un composant naturel du cartilage) et de bétaméthasone (un anti-inflammatoire stéroïdien) avaient une efficacité équivalente pour ce qui est de réduire la douleur et la gêne. Une comparaison entre les appareils d'occlusion et le diclofénac sodique (un anti-inflammatoire non-stéroïdien) a conclu à une réduction similaire de la douleur, tout comme une comparaison entre le complément alimentaire glucosamine et l'ibuprofène (un anti-inflammatoire non-stéroïdien).
Les études futures devraient viser à fournir des informations fiables sur la modalité thérapeutique susceptible d'être la plus efficace pour la réduction de la douleur et des autres symptômes (par ex. les bruits articulaires) de l'arthrose de l'ATM. En outre, les données disponibles ne couvrant qu'un nombre limité d'interventions, il y a lieu d'encourager des comparaisons avec d'autres modalités thérapeutiques. Un des problèmes auxquels ont été confrontés les auteurs était le grand nombre d'essais qui n'ont pas pu être pris en compte dans cette revue parce qu'ils comprenaient des groupes mixtes de participants avec un diagnostic d'arthrose de l'ATM se rajoutant à d'autres troubles de l'ATM.
Compte tenu de la rareté des résultats de haut niveau portant sur l'efficacité d'interventions pour la prise en charge de l'arthrose de l'ATM, il conviendrait d'encourager la réalisation de petits ECR en groupes parallèles incluant des participants avec un diagnostic clair d'arthrose des ATM, et en particulier des études évaluant certaines des interventions chirurgicales possibles.
L'arthrose est la pathologie la plus courante de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM) et elle conduit souvent à des douleurs sévères dans la région orofaciale. Les options de prise en charge pour l'arthrose de l'ATM comprennent la réassurance, les appareils d'occlusion, la kinésithérapie et les médicaments, en plus de plusieurs techniques chirurgicales.
Étudier les effets de différentes interventions thérapeutiques, chirurgicales et non chirurgicales, pour la prise en charge de l'arthrose de l'ATM chez l'adulte.
Nous avons effectué une recherche dans les bases de données suivantes : le registre d'essais cliniques du groupe Cochrane sur la santé bucco-dentaire (jusqu'au 26 septembre 2011), CENTRAL (The Cochrane Library 2011, numéro 3), MEDLINE via OVID (de 1950 jusqu'au 26 septembre 2011), EMBASE via OVID (de 1980 jusqu'au 26 septembre 2011), et PEDro (de 1929 jusqu'au 26 septembre 2011). Il n'existait aucune restriction concernant la langue.
Des essais contrôlés randomisés (ECR) comparant une forme quelconque de traitement non-chirurgical ou chirurgical pour l'arthrose de l'ATM chez les adultes de plus de 18 ans par rapport à un diagnostic clinique et/ou radiologique d'arthrose de l'ATM conformément aux directives du Research Diagnostic Criteria for Temporomandibular Disorders (RDC/TMD) ou d'autres critères compatibles.
Les principaux critères de jugement considérés étaient la douleur, la sensibilité et la gêne dans les ATM ou les muscles de la mâchoire, l'auto-évaluation de l'ampleur des mouvements mandibulaires et les bruits de l'ATM. Les critères de jugement secondaires incluaient la qualité de vie ou la satisfaction du patient mesurées au moyen d'un questionnaire validé, les changements morphologiques dans les ATM évalués par imagerie, les bruits dans les ATM évalués par auscultation, ainsi que les effets indésirables.
Deux auteurs ont passé au crible et évalué de manière indépendante le risque de biais dans les essais inclus, et en ont extrait informations et données.
Bien que trois ECR aient été inclus dans cette revue, il n'a pas été possible de regrouper des données dans une méta-analyse en raison de la grande diversité clinique des études. Les rapports indiquent que les injections intra-articulaires d'hyaluronate de sodium ou de préparations de corticostéroïdes ont un degré d'efficacité similaire, et qu'une diminution équivalente de la douleur est obtenue au moyen du diclofénac sodique ou de gouttières occlusales. La glucosamine s'est avérée tout aussi efficace que l'ibuprofène pour la prise en charge de l'arthrose de l'ATM.