La douleur abdominale est un symptôme important chez les patients atteints d'un cancer du pancréas inopérable et est souvent difficile à traiter. Le bloc du plexus cœliaque (BPC) est une méthode sûre et efficace pour réduire la douleur qui implique la destruction chimique des fibres nerveuses qui transmettent la douleur de l'abdomen vers le cerveau. Nous avons recherché des études comparant le BPC à un traitement analgésique standard chez les patients atteints d'un cancer du pancréas inopérable. Le critère de jugement principal était la douleur, mesurée sur une échelle visuelle analogue (EVA). Nous avons également examiné la consommation d'opioïdes (médicaments comme la morphine) par les patients et les effets indésirables du traitement. Six études (358 participants) comparant le BPC à un traitement standard (des calmants) répondaient à nos critères d'inclusion. À quatre semaines, les scores de douleur étaient significativement plus faibles dans le groupe du BPC. La consommation d'opioïdes était également significativement plus faible que dans le groupe témoin. Les principaux effets indésirables étaient la diarrhée ou la constipation (ce symptôme était significativement plus fréquent dans le groupe témoin, où la consommation d'opioïdes était plus élevée). La technique du BPC guidé par échoendoscopie est de plus en plus populaire car elle est moins invasive et présente moins de risques, mais nous n'avons pu trouver aucune ECR évaluant cette méthode (la littérature médicale actuelle sur ce sujet se réduit à des études sans groupe témoin). Bien que les données relatives au BPC guidé par échoendoscopie et au contrôle de la douleur soient prometteurs, nous attendons des ECR rigoureusement planifiés pour valider ces résultats. Nous en concluons que, malgré les preuves statistiques très limitées sur son efficacité pour soulager la douleur par rapport à un traitement analgésique, le fait que le BPC entraîne moins d'effets indésirables que les opioïdes est important pour les patients.
Malgré les preuves statistiques très limitées sur sa meilleure efficacité pour soulager la douleur par rapport à un traitement analgésique, le fait que le BPC entraîne moins d'effets indésirables que les opioïdes est important pour les patients. D'autres études et ECR sont nécessaires pour connaître l'efficacité potentielle d'une technique moins invasive guidée par échoendoscopie.
Le cancer du pancréas entraîne des douleurs sévères chez 50 à 70 % des patients et est souvent difficile à traiter. Le bloc du plexus cœliaque (BPC) est réputé être une méthode sûre et efficace pour réduire la gravité de la douleur.
Déterminer l'efficacité et l'innocuité de la neurolyse du plexus cœliaque pour réduire la douleur associée au cancer du pancréas et identifier les effets indésirables et les différences en matière d'efficacité entre les différentes techniques.
Nous avons consulté le registre CENTRAL de Cochrane, MEDLINE, GATEWAY et EMBASE de 1990 à décembre 2010.
Essais contrôlés randomisés (ECR) comparant les techniques de BPC par voie percutanée à la neurolyse guidée par échoendoscopie chez les adultes atteints d'un cancer du pancréas à n'importe quel stade, avec un suivi minimum de quatre semaines.
Nous avons recueilli des informations concernant la conception des études, les participants, la maladie, l'environnement, les évaluateurs des résultats, l'intensité de la douleur (échelle visuelle analogue [EVA]) et les méthodes de calcul.
La recherche a permis de collecter 102 études potentiellement sélectionnables. D'après les informations contenues dans les titres et dans les résumés, six études concernant le blocage par voie percutanée, totalisant 358 participants, remplissaient les critères d'inclusion et ont été retenues pour la revue. Toutes les études étaient des ECR dans lesquels les participants ont été suivis pendant au moins quatre semaines. Nous avons exclu les études publiées uniquement sous forme de résumés. Nous avons identifié un ECR comparant un BPC guidé par échoendoscopie à un BPC guidé par tomodensitométrie (TDM), mais son objectif était d'évaluer l'efficacité pour contrôler la douleur abdominale chronique associée à une pancréatite chronique plutôt qu'à un cancer du pancréas, il a donc été exclu.
Pour la douleur à quatre semaines (mesurée par EVA), la différence moyenne était de -0,42 en faveur du BPC (intervalle de confiance (IC) à 95 % -0,70 à -0,13, P =0,004, modèle à effets fixes). À huit semaines, la différence moyenne était de -0,44 (IC à 95 %, entre -0,89 et -0,01, modèle à effets aléatoires). À huit semaines, il y avait une hétérogénéité significative (I 2 =89 %).
La consommation d'opioïdes était considérablement réduite dans le groupe du BPC par rapport au groupe témoin (P < 0,00001).