L'hystéroscopie est un examen diagnostique fréquemment entrepris pour trouver la cause d'un saignement utérin anormal. L'hystéroscopie consiste à injecter un fluide ou un gaz via le col de l'utérus (cervix) dans l'utérus (cavité utérine), qui permet d'explorer le canal cervical et la cavité utérine avec un hystéroscope (petite caméra télescopique). Cette procédure peut être douloureuse. L'objectif de cette revue était de déterminer quel médicament antalgique pourrait, le cas échéant, être utilisé pendant une hystéroscopie ambulatoire. L'analyse de 13 études portant sur 1881 femmes a mis en évidence des preuves attestant d'un effet bénéfique de l'utilisation de l'analgésie pour soulager la douleur pendant l'examen ou dans les 30 minutes suivant l'examen, en particulier chez les femmes ménopausées.
En outre, des essais de qualité élevée et dotés de la puissance nécessaire doivent être entrepris afin de fournir les données nécessaires pour estimer l'efficacité des analgésiques par voie orale, la voie d'administration optimale et la dose d'anesthésiques locaux à utiliser.
Il a été observé une réduction significative du score moyen de la douleur avec l'utilisation de l'analgésie pendant l'hystéroscopie en ambulatoire et dans les 30 minutes suivant cet examen.
L'hystéroscopie est de plus en plus souvent réalisée en ambulatoire. La principale raison de l'échec d'une hystéroscopie est la douleur. Il n'existe pas de consensus sur l'utilisation systématique de l'analgésie pendant une hystéroscopie.
L'objectif de cette étude était de comparer l'efficacité des différents types d'interventions pharmacologiques pour soulager la douleur chez les patientes subissant une hystéroscopie.
Recherche dans les bases de données de la littérature médicale, y compris dans PubMed, EMBASE, PsycINFO et CINHAL (jusqu’à février 2010).
Les essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur des interventions pharmacologiques pour soulager la douleur pendant une hystéroscopie ont été étudiés.
Les résultats de chaque étude ont été exprimés sous forme de différence moyenne standardisée avec un intervalle de confiance à 95 % et regroupés dans une méta-analyse avec le logiciel Revman 5.
Vingt-quatre ECR ont été identifiés pour un total de 3155 participants, avec 15 études incluses dans la méta-analyse.
La méta-analyse (neuf ECR, 1296 participants) a révélé une réduction significative du score moyen de la douleur pour l'utilisation d'anesthésiques locaux lors de l'examen comparativement au placebo (DMS = -0,45, IC à 95 % de -0,73 à -0,17, I2 = 82 %).
La méta-analyse (4 ECR, 454 participants) a démontré une réduction significative du score moyen de la douleur pour l'utilisation d'anesthésiques locaux dans les 30 minutes qui suivent l'examen, comparativement au placebo (DMS = -0,51, IC à 95 % de -0,81 à -0,21, I2 = 54 %).
Aucune réduction significative du score moyen de la douleur n'a été observée avec l'utilisation d'AINS ou d'analgésiques opioïdes comparativement au placebo pendant l'examen ou dans les 30 minutes suivant l'examen.
Aucune réduction significative du score moyen de la douleur n’a été observée avec l'utilisation d'anesthésiques locaux, d'AINS ou d'analgésiques opioïdes comparativement au placebo plus de 30 minutes après l'examen.
Aucune différence significative du nombre d'incidents d'échec de l'examen hystéroscopique dus à une sténose cervicale n'a été observée entre les groupes avec intervention et les groupe témoins (Rapport des cotes (OR) = 1,31, IC à 95 % de 0,66 à 2,59 ; 6 ECR, 805 participants).
Le nombre d'incidents d'échec de l'examen hystéroscopique dus à la douleur s'est avéré significativement moindre dans les groupes avec intervention que dans les groupe témoins (Rapport des cotes (OR) = 0,29, IC à 95 % de 0,12 à 0,69 ; deux études, 330 participants).
La méta-analyse n'a démontré aucune différence significative entre les groupes avec intervention et les groupes placebo en termes d'effets indésirables.