Quel est l'objectif de cette revue ?
L'objectif de cette revue Cochrane a été de découvrir si un traitement par laser ou d'autres sources de lumière améliore les points blancs et points noirs et les boutons enflammés présentés par les personnes souffrant d'acné. Nous avons également voulu savoir comment les personnes souffrant d'acné ont évalué leur propre amélioration et si elles ont trouvé que ces thérapies provoquaient des effets désagréables tels que la formation de cloques ou de cicatrices. Les chercheurs de Cochrane ont recueilli et analysé toutes les études pertinentes pour répondre à ces questions, ils ont trouvé 71 études, avec un total de 4211 participants.
Qu'est-ce qui a été étudié dans cette revue ?
L'acné est un problème courant de la peau. Elle provoque des comédons, noirs et blancs et des boutons enflammés pouvant conduire à des cicatrices. Les options actuelles de traitement sont limitées dans leur efficacité et leur commodité et peuvent entraîner des effets secondaires. Nous avons étudié les lasers et d'autres sources de lumière, utilisés comme traitement alternatif, soit seuls ou associés à un produit chimique qui rend la peau plus sensible à la source lumineuse (thérapie photodynamique (TPD)). Nous avons comparé différentes thérapies lumineuses à d'autres options de traitement, à l'absence de traitement ou à un placebo.
La plupart des études portaient sur des personnes d'une vingtaine d'années présentant une acné légère à modérée. Les traitements par la lumière dans ces études variaient considérablement dans de nombreux aspects importants, tels que la longueur d'onde de la lumière utilisée, la durée du traitement, les substances chimiques utilisées dans la thérapie photodynamique et d'autres aspects.
Plus de la moitié des études étaient financées par l'industrie ; les auteurs des études, ont soit rapporté des conflits d'intérêt, soit que de telles informations n'ont pas été déclarées.
Éléments clés
Nous ne sommes pas en mesure de tirer des conclusions définitives d'après les résultats de notre revue, car il n'était pas clair que les thérapies par la lumière (y compris la TPD) évaluées dans ces études aient été plus efficaces que les autres comparateurs testés, tels qu'un placebo, une absence de traitement ou des traitements appliqués sur la peau, ni combien de temps les bénéfices potentiels ont duré.
Quels sont les principaux résultats de cette revue ?
Nous avons étudié la manière dont les personnes souffrant d'acné évaluaient leur propre amélioration, mais il n'était pas clair que les thérapies par la lumière, dans les études, aient présenté un effet bénéfique. Les données concernant la manière dont les investigateurs ont évalué les changements dans le nombre des comédons noirs et blancs, et des boutons enflammés chez les personnes souffrant d'acné étaient également limitées pour la plupart des types de thérapies par la lumière, en raison des variations dans la façon dont les études avaient été réalisées et mesurées.
La plupart des études ont rapporté des effets secondaires, mais pas de manière adéquate. Les cicatrices ont été rapportées comme absentes et la formation de cloques a été rapportée dans les études sur la lumière pulsée intense, la lumière infrarouge et la TPD.
Trois études, avec un total de 360 participants atteints d'acné modérée à sévère, ont montré que la thérapie photodynamique avec de l'aminolévulinate de méthyle, activé par lumière rouge, a eu un effet similaire sur les changements dans le nombre de comédons noirs et blancs, et de boutons enflammés, par rapport à une crème placebo et à de la lumière rouge. Nous avons estimé que la qualité de ces preuves était modérée.
De futures études bien planifiées comparant l'efficacité des traitements courants de l'acné avec des thérapies par la lumière sont nécessaires pour évaluer les véritables effets cliniques et les effets secondaires des thérapies par la lumière pour l'acné.
Cette revue est-elle à jour ?
Cette revue a inclus des études jusqu'à septembre 2015.
Des preuves de bonne qualité manquent sur l'utilisation de thérapies par la lumière pour les personnes souffrant d'acné. Il y a une faible certitude de l'utilité de l'ALM-TPD (lumière rouge) et de l'ALA-TPD (lumière bleue) en tant que traitement standard pour les personnes souffrant d'acné modérée à sévère.
Des études soigneusement organisées, utilisant des mesures de résultats standardisées, comparant l'efficacité des traitements courants de l'acné avec des thérapies par la lumière seraient bienvenues, ainsi que le respect des directives de CONSORT (Consolidated Standards of Reporting Trials).
L'acné est un problème de peau très courant qui se manifeste par des comédons blancs et noirs et des boutons enflammés. Elle entraîne souvent physiquement, des cicatrices et peut entraîner une détresse psychologique. L'utilisation de traitements oraux et topiques peut être limitée chez certaines personnes en raison d'une inefficacité, d'un inconfort, d'une mauvaise tolérance ou d'effets secondaires. Certaines études ont suggéré des résultats prometteurs pour les thérapies par la lumière.
Pour étudier les effets du traitement par la lumière de différentes longueurs d'onde pour l'acné.
Nous avons effectué des recherches dans les bases de données suivantes jusqu'à septembre 2015 : le registre spécialisé du groupe Cochrane CENTRAL, MEDLINE, Embase et LILACS. nous avons consulté l'ISI Web of Science et Dissertation Abstracts International (depuis leur création). Nous avons également effectué des recherches dans cinq registres d'essais cliniques et dans les sources de littérature grise. Nous avons examiné les références bibliographiques des études et des revues et contacté des auteurs d'études et d'autres experts dans le domaine afin d'identifier d'autres références à des essais contrôlés randomisés (ECR) pertinents. Nous avons mis à jour ces recherches en juillet 2016, mais ces résultats n'ont pas encore été incorporés dans la revue.
Nous avons inclus des ECR portant sur la lumière comme traitement de l'acné, indépendamment de la langue ou du statut de la publication.
Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standard prévues par Cochrane.
Nous avons inclus 71 études ayant randomisé un total de 4211 participants.
La plupart des études étaient de petite taille (médiane de 31 participants) et incluaient des participants atteints d'acné légère à modérée des deux sexes et d'un âge moyen de 20 à 30 ans. Les interventions lumineuses différaient considérablement en matière de longueur d'onde, de dose, de substance active utilisée dans la thérapie photodynamique (TPD) et d'interventions de comparaison (le plus souvent une absence de traitement, un placebo, une autre intervention de lumière ou divers traitements topiques). Le nombre de séances de thérapies par la lumière variait de un à 112 (le plus souvent de deux à quatre). La fréquence d'application variait de deux fois par jour à une fois par mois.
Les biais de sélection et de performance étaient incertains dans la majorité des études. Dans la majorité des études, la détection des biais n'était pas claire pour les critères de jugement relatifs aux évaluations faites par les patients et faible pour les critères de jugement relatifs aux évaluations faites par les investigateurs. Les biais d'attrition et de notification étaient faibles dans plus de la moitié des études et incertains ou élevés dans les autres. Deux tiers des études ont été financées par l'industrie ; les auteurs des études ont soit rapporté des conflits d'intérêts, soit ces informations n'ont pas été déclarées, de sorte que nous avons jugé le risque de biais comme incertain.
Les comparaisons de la plupart des interventions pour notre critère de jugement principal « évaluation globale de l'amélioration par les participants » n'ont pas été possibles en raison de la diversité des interventions et de la manière dont les critères de jugement des études ont été mesurés. Nous n'avons pas regroupé les estimations d'effet, mais nous avons évalué la qualité des preuves comme étant très faible pour la comparaison des thérapies par la lumière, y compris la TPD, versus placebo, l'absence de traitement, un traitement topique ou d'autres comparateurs pour ce critère de jugement. Pour ce critère de jugement, une étude portant sur 266 participants présentant une acné modérée à sévère a montré peu ou pas de différence en termes d'efficacité entre un 20 % d'acide aminolévulinique (AAL)-TPD activé par lumière bleue par rapport à l'excipient associé à la lumière bleue (risque relatif (RR) 0,87, intervalle de confiance à 95 % (IC) 0,72 à 1,04, preuves de faible qualité). Une étude (n = 180) d'une comparaison de concentrations d'AAL-TPD (activé par lumière rouge) a montré que la concentration de 20 % d'AAL n'était pas plus efficace que celle de 15 % (RR 1,05, IC à 95 % 0,96 à 1,15), mais était meilleure que celle de 10 % d'AAL (RR 1,22, IC à 95 % 1,05 à 1,42) et de 5 % d'AAL (RR 1,47, IC à 95 % 1,19 à 1,81). Le nombre de sujets à traiter pour obtenir un résultat bénéfique supplémentaire (NSTB) était de 6 (IC à 95 % 3 à 19) et de 4 (IC à 95 % 2 à 6) quand l'AAL 20 % était comparé à l'AAL 10 % et à l'AAL 5 %, respectivement.
Pour notre deuxième critère de jugement principal « modifications dans le nombre de lésions évaluées par l'investigateur », nous avons combiné trois ECR, avec 360 participants atteints d'acné modérée à sévère et nous avons trouvé que l'aminolévulinate de méthyle (ALM)-TPD (activé par lumière rouge) n'était pas différent d'une crème placebo plus lumière rouge en ce qui concerne les modifications dans les lésions inflammatoires (LI) (différence moyenne (DM) -2,85, IC à 95 % -7,51 à 1,81), le pourcentage de changement des LI (DM -10,09, IC à 95 % -20,25 à 0,06), les modifications dans les lésions non inflammatoires (LNI) (DM -2,01, IC à 95 % -7,07 à 3,05) ou le pourcentage de changement des LNI (DM -8,09, IC à 95 % -21,51 à 5,32). Nous avons évalué les preuves comme étant de qualité modérée pour ces critères de jugement, ce qui signifie qu'il n'existe que peu ou pas de différence clinique entre ces deux interventions en ce qui concerne le nombre de lésions.
Les études comparant les effets d'autres interventions étaient contradictoires ou concernaient des échantillons de petite taille ou présentaient un risque élevé de biais. Nous n'avons effectué qu'une synthèse narrative pour les résultats des essais restants, en raison d'une grande variation dans de nombreux aspects de ces études, de la notification médiocre et de l'échec à obtenir les données nécessaires. Plusieurs études comparaient la lumière jaune à un placebo ou à l'absence de traitement, la lumière infrarouge à l'absence de traitement, une suspension de microparticules d'or à l'excipient ou encore la clindamycine/peroxyde de benzoyle associée au laser pulsé à colorant à la clindamycine/peroxyde de benzoyle seule. Il y avait également plusieurs autres études comparant l'ALM-TPD à la thérapie par la lumière seule, à l'adapalène ou encore associé au laser à colorant à longue durée d'impulsion au laser à colorant à longue durée d'impulsion seul. Aucun de ces essais n'a montré d'effets cliniquement significatifs.
Notre troisième critère principal de jugement était « les effets indésirables graves évalués par l'investigateur ». La plupart des études ont rapporté des effets indésirables, mais pas de façon adéquate avec des cicatrices rapportées comme absentes et des cloques rapportées seulement dans des études sur la lumière pulsée intense, la lumière infrarouge et les thérapies photodynamiques. Nous avons évalué la qualité des preuves comme étant très médiocre, ce qui signifie que nous avons été incertains sur les effets indésirables des thérapies par la lumière.
Bien que notre critère de temps principal concernait des résultats de long terme, moins de la moitié des études ont procédé à des évaluations à plus de huit semaines après le traitement final. Seules quelques études ont évalué les résultats à plus de trois mois après le traitement final et les évaluations à plus long terme ne sont, pour la plupart, pas abordées dans cette revue.
Traduction réalisée par Daniel Pinchenzon et révisée par Cochrane France