L'AVC est la principale cause d'invalidité dans les pays à revenu élevé et la seconde cause de décès dans le monde. Il est souvent suivi de complications, en particulier d'infections, qui surviennent fréquemment. Les infections sont susceptibles d'affecter défavorablement le pronostic post-AVC. L'antibiothérapie préventive pourrait réduire le nombre d'infections, améliorant ainsi le pronostic des patients atteints d'un AVC aigu. Cette revue de cinq études sur l'antibiothérapie préventive chez 506 victimes d'AVC montre que le traitement antibiotique préventif réduit le nombre d'infections après un AVC. Un effet important sur la dépendance et le taux de létalité n'a pu être démontré mais n'est pas à exclure, étant donné que les études incluses étaient de petite taille et hétérogènes. Des études supplémentaires sont nécessaires pour étudier l'effet de l'antibiothérapie préventive sur la dépendance et le taux de létalité.
Il ressort de cette méta-analyse que l'antibiothérapie préventive a semblé réduire le risque d'infection, mais n'a pas diminué le nombre de patients dépendants ou décédés. Les études incluses étaient toutefois de petite taille et hétérogènes. Il y a un besoin urgent d'effectuer de grands essais randomisés.
L'AVC est la principale cause d'invalidité dans les pays à revenu élevé et la seconde cause de décès dans le monde. Après un AVC surviennent souvent des infections qui sont susceptibles d'affecter défavorablement le pronostic. L'antibiothérapie préventive dans la phase aiguë de l'AVC pourrait réduire les infections et améliorer le pronostic.
1. Évaluer si l'antibiothérapie préventive chez les patients atteints d'un AVC aigu réduit le risque de dépendance et de décès au cours du suivi.
2. Évaluer si l'antibiothérapie préventive chez les patients atteints d'un AVC aigu réduit le taux d'infection.
Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux (octobre 2010), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2010, numéro 3), MEDLINE (de 1950 à octobre 2010) et EMBASE (de 1980 à octobre 2010). Dans le but d'identifier d'autres essais publiés, non publiés ou en cours, nous avons examiné des registres d'essais et de recherche, passé en revue des bibliographies et contacté des auteurs, des collègues et des chercheurs dans le domaine.
Des essais contrôlés randomisés (ECR) sur l'antibiothérapie préventive versus un contrôle (placebo ou contrôle ouvert) chez des patients atteints d'AVC ischémique ou hémorragique aigu.
Deux auteurs ont indépendamment sélectionné des articles et effectué l'extraction des données ; les divergences ont été résolues par consensus dans une réunion avec un troisième observateur. En cas de besoin, nous avons contacté des auteurs d'étude pour obtenir des données manquantes. Un observateur indépendant a évalué la qualité méthodologique. Nous avons calculé les risques relatifs (RR) pour les critères de résultat dichotomiques, évalué l'hétérogénéité parmi les études incluses et effectué des analyses par sous-groupes de qualité des études.
Nous avons inclus cinq études portant au total sur 506 patients. La population des études, la conception des études, le type d'antibiotique et la définition de l'infection différaient considérablement. Le nombre de patients décédés dans le groupe de prévention antibiotique n'était pas significativement inférieur (33/248 (13 %) versus 38/258 (15 %) ; RR 0,85 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,47 à 1,51) ; le nombre des patients dépendants dans le groupe d'antibiothérapie préventive n'était pas non plus significativement plus bas (97/208 (47 %) versus 127/208 (61 %) ; RR 0,67 ; IC à 95 % 0,32 à 1,43). L'antibiothérapie préventive avait réduit l'incidence des infections chez les patients atteints d'un AVC aigu de 36 % à 22 % (36/166 (22 %) versus 61/169 (36 %) ; RR 0,58 ; IC à 95 % 0,43 à 0,79). Aucun effet secondaire majeur de l'antibiothérapie préventive n'a été signalé.