Les varicosités (télangiectasies) sont de petites veines superficielles qui s'élargissent et deviennent visibles ; elles sont souvent situées sur les jambes. Elles sont parfois, mais pas toujours, associées à la maladie veineuse chronique affectant les veines profondes. Parmi les facteurs de risque pour le développement de varicosités on compte les antécédents familiaux, la grossesse, la prise d'hormones féminines, l'utilisation de stéroïdes topiques, les traumatismes locaux et la station assise ou debout prolongée. Certaines personnes ressentent des douleurs, des crampes, des brûlures, des palpitations, des démangeaisons ou de la fatigue dans la jambe, et les femmes, en particulier, peuvent être préoccupées par l'aspect esthétique. Les gens cherchent de plus en plus se faire soigner.
La sclérothérapie est utilisée depuis des siècles pour traiter les varicosités. La technique implique l'injection d'un produit chimique dans les veines. Ceci est parfois suivi d'une compression avec des bandages ou des bas.
Le liquide ou la mousse sclérosante est injecté dans la veine afin d'endommager localement le revêtement interne (endothélium) de la veine. Cela conduit à une inflammation puis à un caillot de sang, un collapsus et un épaississement ou une cicatrisation de la veine. Le sang s'arrête de couler et la veine perd son aspect rouge ou violet. Il n'y a pas actuellement de consensus sur le produit sclérosant censé être le plus efficace, présenter le moins d'effets secondaires et causer le moins d'inconfort aux patients.
Nous avons inclus dans notre revue 10 essais contrôlés randomisés impliquant au total 484 personnes. Le sulfate de sodium tétradécyl (STS), le polidocanol (POL) et l'heparsal (20 % de sérum physiologique mélangé à de l'héparine à 100 unités/ml) ont éliminé les veines plus efficacement qu'une injection de sérum physiologique. Il n'y avait aucune donnée permettant d'établir qu'un agent sclérosant quelconque soit supérieur aux autres, que les patients aient été plus satisfaits avec un agent qu'avec un autre, ni quelle dose d'un agent serait la meilleure. Il y avait des preuves que le POL était moins douloureux que l'heparsal et le STS, et que le STS était plus douloureux que l'heparsal. A doses plus élevées il s'est avéré que certains agents causaient plus de douleur et d'effets secondaires (par ex. coloration brunâtre, rougeoiement à proximité de la veine injectée ou démangeaisons), mais nous n'avons pas assez de données pour déterminer la concentration optimale à utiliser. Les essais étaient conçus de façon très différente et utilisaient des agents différents ; nous n'étions donc pas en mesure de combiner les études pour parvenir à des conclusions fermes. La quantité de données disponibles était faible et la qualité méthodologique globale de la recherche était médiocre, tout comme la qualité de leurs comptes-rendus.
Les données ne suggéraient pas qu'un quelconque agent sclérosant utilisé dans le traitement des télangiectasies des membres inférieurs soit plus efficace ou donne plus satisfaction aux patients que les autres, mais les agents étudiés se sont montré supérieurs au placebo de sérum physiologique. Toutefois, les données disponibles dans ce domaine sont peu nombreuses et la qualité méthodologique globale des études et la manière dont elles étaient rapportés était médiocre. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer le ou les agent(s) optimaux et le dosage idéal permettant d'obtenir les meilleurs résultats et de maximiser la satisfaction des patients. Les futures recherches devraient intégrer davantage de données démographiques et de mesures des symptômes pour permettre des comparaisons avec les résultats d'études observationnelles et faciliter ainsi l'évaluation de la façon dont différents groupes à risque répondent au traitement.
La sclérothérapie est utilisée dans la pratique clinique depuis des siècles, mais il n'y a toujours pas de consensus quant à l'agent sclérosant qui fournirait les meilleurs résultats.
Évaluer l'efficacité et l'innocuité des agents sclérosants dans le traitement des télangiectasies des membres inférieurs.
Le groupe Cochrane sur les maladies vasculaires périphériques (MVP) a effectué des recherches dans son registre spécialisé (dernière recherche effectuée le 26 mai 2011) et dans CENTRAL (2011, numéro 2). Nous avons cherché dans les références des études identifiées et parmi les références citées dans le Web of Science. Nous avons contacté des auteurs d'études et des compagnies pharmaceutiques. Il n'y avait aucune restriction concernant la langue.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés sur le traitement des télangiectasies comparant une sclérothérapie avec un placebo de sérum physiologique, l'absence de traitement ou à une autre forme de sclérothérapie.
Les deux auteurs ont déterminé quelles études inclure, extrait les données et estimé le risque de biais. Un auteur (LS) a contacté les auteurs des études et les compagnies pharmaceutiques et analysé les résultats.
Dix études, portant sur 484 patients, ont été incluses. Il n'y avait aucune donnée suggérant une plus grande efficacité d'un agent sclérosant par rapport à un autre, mais il y avait des preuves de la supériorité de la sclérothérapie par rapport au placebo.
Les données ne suggéraient aucune augmentation de la satisfaction des patients avec un quelconque agent par rapport à un autre, mais il y avait des preuves que les patients étaient moins satisfaits avec le placebo..
Il y avait certaines données suggérant que le polidocanol (POL) était plus susceptible de causer des réactions indésirables à une concentration de 1% en comparaison avec des concentrations plus faibles ou avec une solution saline hypertonique, et que le sulfate de sodium tétradécyl (STS) en concentration de 1 % était plus susceptible de causer des réactions indésirables que le POL en concentration de 0,5 %.
Il y avait certaines données suggérant que le STS était plus douloureux que le POL, l'héparsal (20 % de sérum physiologique mélangé avec de l'héparine à 100 unités/ml) ou le placebo, et que le POL n'était pas plus douloureux que le placebo. Les données d'une étude suggéraient que la solution saline hypertonique (HS) était plus douloureuse que le POL.
Les données ne se prêtaient pas à une méta-analyse.