L'insuffisance respiratoire aiguë est courante chez les patients présentant des problèmes respiratoires à long terme qui ont été hospitalisés pour une aggravation soudaine de leurs symptômes. Un grand nombre de ces patients nécessitent l'admission en unité de soins intensifs, où une machine pourra les aider à respirer (ventilation mécanique). En outre, des médicaments sont administrés pour soulager les problèmes respiratoires en débloquant les voies respiratoires des poumons (médicaments bronchodilatateurs). Les médicaments bronchodilatateurs détentent les muscles des poumons ce qui favorise la dilatation des voies respiratoires permettant ainsi le passage d'un plus grand volume d'air à l'intérieur, pour faciliter ainsi la respiration. Ces médicaments sont essentiellement administrés par inhalation, avec des nébuliseurs spécialement adaptés et des inhalateurs-doseurs mis à la disposition des patients sous ventilation mécanique. À ce jour, la méthode d'administration la plus efficace n'est pas encore clairement établie. Nous avons effectué une revue systématique de la littérature en procédant à des recherches dans les cinq principales bases de données et en demandant aux fabricants concernés des documents de grande qualité, publiés ou non, ayant comparé l'efficacité de ces deux méthodes d'administration, les nébuliseurs et les inhalateurs-doseurs.
Cette revue systématique Cochrane a inclus trois essais impliquant 46 patients au total (deux essais avec 18 patients, un essai avec 10 patients), et a montré qu'il n'y a pas suffisamment de données issues des recherches validées pour recommander une des méthodes d'administration. Il est clairement nécessaire de réaliser d'autres recherches dans lesquelles la méthode d'administration est plus efficace.
Les essais contrôlés randomisés existants, incluant les essais croisés randomisés dans lesquels l'ordre de l'intervention a été randomisé, comparant le nébuliseur et l'inhalateur-doseur pour l'administration d'aérosols de bronchodilatateurs chez des patients adultes sous ventilation mécanique ne fournissent pas suffisamment de preuves pour soutenir l'utilisation d'une des deux méthodes d'administration à l'heure actuelle.
Les nébuliseurs et les inhalateurs-doseurs ont tous été adaptés en vue de l'administration d'aérosols de bronchodilatateurs à des patients sous ventilation mécanique, mais les connaissances sont incomplètes en ce qui concerne la méthode d'administration la plus efficace.
Comparer l'efficacité des nébuliseurs et des inhalateurs-doseurs pour l'administration de bronchodilatateurs chez des adultes gravement malades sous ventilation par une technique invasive.
Nous avons effectué une recherche dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2012, numéro 5), Ovid MEDLINE (de 1950 jusqu'à la 19ème semaine de 2012), Ovid EMBASE (de 1980 jusqu'à la 19ème semaine de 2012), CINAHL via EBSCOhost (de 1982 jusqu'à la 19ème semaine de 2012) et dans les références bibliographiques d'articles. Nous avons consulté les actes de conférence et les références bibliographiques d'articles. Nous avons également contacté des fabricants et des chercheurs dans le domaine. Aucune restriction basée sur la langue ou le statut de publication n'a été appliquée.
Les essais contrôlés randomisés (ECR), incluant les essais croisés randomisés dans lesquels l'ordre de l'intervention a été randomisé, comparant le nébuliseur et l'inhalateur-doseur pour l'administration d'aérosols de bronchodilatateurs chez des patients adultes en unités de soins intensifs sous ventilation mécanique.
Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité méthodologique des essais et extrait des données. Lorsque cela était nécessaire, nous avons contacté les auteurs des études pour obtenir des informations supplémentaires. Nous avons recueilli les informations sur les effets indésirables figurant dans les essais.
Cette revue a inclus trois essais, deux abordant le principal résultat mesuré d'une réduction de la résistance des voies respiratoires (mesurée par la réduction de l'interruption et une plus grande résistance des voies respiratoires) avec un total de 28 patients (n = 10, n = 18) et deux abordant les changements indésirables au niveau des observations hémodynamiques avec un total de 36 patients (n = 18, n = 18). Les limitations de la disponibilité et de la notification des données dans les essais inclus ont empêché toute méta-analyse, c'est pourquoi la présente revue ne consiste qu'en une analyse descriptive. Le risque de biais dans les essais inclus a été jugé comme étant faible ou incertain dans la majorité des éléments de l'outil « Risque de biais » du groupe Cochrane.
Une interprétation prudente des résultats des études incluses suggère que les nébuliseurs pourraient constituer une méthode plus efficace d'administration de bronchodilatateurs que les inhalateurs-doseurs en termes de modification de la résistance. Aucun changement apparent au niveau des observations hémodynamiques (mesuré par une augmentation du rythme cardiaque) n'a été associé à un des deux modes d'administration. Compte tenu des problèmes liés aux données manquantes, les méta-analyses n'étaient pas possibles. En outre, la petite taille des échantillons et la variabilité entre les études s'agissant des diagnostics des patients, de l'agent bronchodilatateur et de la technique d'administration indiquent que la déduction de recommandations définitives fondées sur ces résultats ne serait à l'heure actuelle basée que sur des suppositions. Il n'existe pas de preuves suffisantes pour déterminer quel système d'administration est le plus efficace entre le nébuliseur et l'inhalateur-doseur pour l'administration d'aérosols de bronchodilatateurs chez des patients adultes sous ventilation mécanique.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Pour la France : Minist�re de la Sant�. Pour le Canada : Instituts de recherche en sant� du Canada, minist�re de la Sant� du Qu�bec, Fonds de recherche de Qu�bec-Sant� et Institut national d'excellence en sant� et en services sociaux.