Contexte
La papillomatose respiratoire récurrente est une affection de la muqueuse des voies respiratoires supérieures, qui cause des excroissances bénignes multiples, ressemblant à des verrues (papillome). Bien que non cancéreuse, elle peut conduire à des problèmes graves, notamment un enrouement et une obstruction des voies respiratoires. Le principal traitement est la suppression chirurgicale réitérée du papillome à l'aide d'un laser ou d'un instrument coupant. Cependant, plusieurs procédures chirurgicales portent le risque de complications et peuvent également entraîner des cicatrices à long terme. La thérapie photodynamique agit en appliquant une substance photosensible, ensuite activée par la lumière d'une longueur d'onde spécifique. Une réaction chimique crée de puissantes molécules actives qui détruisent localement le papillome. Elle peut être utilisée seule ou comme traitement adjuvant, associé à une ablation chirurgicale. Il a été suggéré que la thérapie photodynamique ralentirait la croissance du papillome et entraînerait moins de récidives et par conséquent moins d'interventions chirurgicales.
Les caractéristiques de l'étude
Nous avons trouvé un essai contrôlé randomisé portant sur un total de 23 participants pour l'inclusion dans cette revue. L'étude a eu lieu dans deux centres aux États-Unis. Six des 23 patients n'ont pas terminé l'étude (ont abandonné l'étude). Les participants ayant terminé l'étude étaient des patients de consultations externes, âgés de quatre à 60 ans et 76 % étaient des hommes et 24 % des femmes. L'étude n'a pas mesuré de critères de jugement importants pour les patients (l'amélioration des symptômes - détresse respiratoire / dyspnée et qualité de la voix, l'amélioration de la qualité de vie et l'intervalle sans récidive). Elle a mesuré la réduction du volume de l'affection (évaluée avec un endoscope).
Les principaux résultats
Nous n'avons pas trouvé suffisamment de preuves issues de l'étude incluse que la thérapie photodynamique a un effet bénéfique seule ou en combinaison avec la chirurgie dans la papillomatose respiratoire récurrente. Il n'y avait pas de preuve claire que les effets observés dans le groupe de traitement aient été différents de ceux dans le groupe témoin. Les effets indésirables rapportés incluaient le gonflement des voies respiratoires chez un enfant atteint d'une maladie grave quelques heures après la thérapie photodynamique, qui a nécessité l'insertion d'une sonde d'intubation et un séjour prolongé à l'hôpital.
La qualité des preuves
La qualité globale des preuves est très faible : pas de masquage du traitement et un taux élevé de sorties d'étude. Ces données sont à jour jusqu'à janvier 2014.
Il n'existe pas suffisamment de preuves issues d'essais contrôlés randomisés de haute qualité pour déterminer si la thérapie photodynamique modifie l'évolution de la maladie ou apporte un bénéfice supplémentaire à la chirurgie chez les patients atteints de la papillomatose respiratoire récurrente. Des essais contrôlés randomisés, multicentriques, avec des tailles d'échantillon appropriés et un suivi à long terme sont nécessaires pour évaluer si la thérapie photodynamique est bénéfique. Des critères de jugement tels que l'amélioration des symptômes (la fonction respiratoire et la qualité de la voix) et la qualité de vie devraient être mesurés dans des essais futurs.
La papillomatose respiratoire récurrente (PRR) est une affection bénigne de la muqueuse des voies aérodigestives supérieures. Elle est caractérisée par des lésions papillomateuses récurrentes et est associée au papillomavirus humain (PVH). Les récidives fréquentes et la croissance rapide des papillomes sont courants et en partie responsables de l'apparition de symptômes potentiellement mortels. La plupart des patients souffrant de la maladie devront recourir à des traitements chirurgicaux répétés pour sauvegarder leurs voies respiratoires, avec des conséquences possibles en termes de cicatrices et de problèmes de voix. La thérapie photodynamique introduit un agent photosensible administré par voie orale ou par injection. Cette substance (appelée photosensibilatrice) est sélectivement retenue dans les tissus hyperplasiques et néoplasiques, notamment les papillomes. Elle est ensuite activée par une lumière d'une longueur d'onde spécifique et peut être utilisée dans la PRR comme traitement unique ou adjuvant.
Évaluer les effets de la thérapie photodynamique dans la prise en charge de la papillomatose respiratoire récurrente (PRR) chez les enfants et les adultes.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur l'otorhinolaryngologie ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) ; PubMed ; EMBASE ; CINAHL ; Web of Science ; Cambridge Scientific Abstracts ; ICTRP et d'autres sources pour identifier des essais publiés et non publiés. La recherche a été effectuée le 27 janvier 2014.
Les essais contrôlés randomisés utilisant la thérapie photodynamique en traitement unique ou adjuvant chez des participants de tout âge atteints d'une PRR documentée par rapport à une intervention de contrôle. Les critères de jugement principaux étaient l'amélioration des symptômes (la détresse respiratoire / la dyspnée et la qualité de la voix), l'amélioration de la qualité de vie et l'intervalle sans récidive. Les critères de jugement secondaires incluaient la réduction de la fréquence des interventions chirurgicales, la réduction du volume de l'affection et les effets indésirables du traitement.
Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standard prévues par la Collaboration Cochrane. La méta-analyse n'était pas possible et les résultats sont présentés de façon descriptive.
Nous avons inclus un essai portant sur un total de 23 participants. Cette étude était à risque élevé de biais. Dans l'étude, aucun de nos critères de jugement principaux n'a été mesuré et un seul de nos critères de jugement secondaires (réduction du volume de l'affection, évaluée par voie endoscopique) l'a été. Il n'y avait pas de différence significative entre les groupes (preuves de très faible qualité). Les effets indésirables rapportés incluaient un gonflement des voies respiratoires nécessitant une intubation chez un enfant souffrant d'une PRR grave, quelques heures après la thérapie photodynamique.