Les chercheurs de la Collaboration Cochrane ont mené une revue pour évaluer l'effet des approches visant à encourager les professionnels de santé à exercer dans des établissements de soins spécifiques. Après avoir recherché toutes les études pertinentes, ils n'ont trouvé aucune étude conforme aux critères d'inclusion définis pour cette revue.
Contexte
De nombreux pays souffrent d'un manque grave de professionnels de santé. En outre, le personnel de santé disponible n'est pas toujours distribué de la meilleure façon possible. La plupart des professionnels de santé exerçant dans les zones urbaines, les zones rurales sont mal desservies. Des problèmes se posent également dans les zones urbaines, puisque les professionnels de santé y ont tendance à privilégier le secteur privé de la santé, souvent trop onéreux pour de nombreuses personnes. Dans les zones rurales, il n'existe pas toujours d'établissements de santé construits par le gouvernement, et les seuls soins de santé disponibles dans ces régions peuvent donc être privés. Cependant, les établissements privés dans les zones rurales ne sont pas seulement chers, mais peuvent également avoir du mal à recruter des professionnels de santé qualifiés.
Pour répondre à ces problèmes, les gouvernements ont besoin de trouver des moyens de veiller à ce que davantage de professionnels de santé exercent dans les régions et dans les établissements où la plupart des gens cherchent des soins. Cela pourrait, par exemple, impliquer d'encourager les professionnels de santé à exercer dans des établissements publics dans les villes et les agglomérations, ou dans des établissements publics ou privés dans les zones rurales. Une approche possible pour les gouvernements est de proposer des mesures incitatives pour les professionnels de santé exerçant dans des établissements spécifiques. De telles mesures peuvent inclure des salaires plus élevés, des indemnités spéciales ou encore des plans de retraite plus avantageux. Une autre approche consiste à accorder aux professionnels de santé des bourses ou allocations pendant leur formation à condition qu'ils exercent dans des établissements spécifiques pendant une période déterminée après avoir terminé leur formation.
Résultats
Bien que ces types d'approches ne soient pas rares, nous n'avons pu identifier pour cette revue aucune étude pertinente avec une évaluation fiable de leur impact. Il reste encore beaucoup de travail pour comprendre comment les gouvernements peuvent s'assurer que les professionnels de santé exercent dans les établissements de soins desservant la majorité de la population.
Nous n'avons identifié aucune étude rigoureuse sur les effets des interventions visant à réguler la mobilité des professionnels de santé entre organisations publiques et privées dans les pays à revenu faible et intermédiaire. La disponibilité des professionnels de santé est un obstacle clé dans la prestation de services de santé. Les interventions visant à rendre le secteur de la santé plus sensible aux attentes des populations en augmentant le nombre de professionnels de santé dans les secteurs desservant la plupart des gens contribuerait à l'utilisation plus efficace du personnel de santé. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l'effet de l'augmentation des salaires, de l'offre de bourses ou des dispositifs d'engagement sur la mobilité des professionnels de santé dans un secteur par rapport à l'autre.
Au cours de leur de carrière, les professionnels de santé circulent entre les secteurs public et privé dans les zones urbaines et rurales. Selon la proportion de la population desservie par des organismes publics ou privés dans des environnements donnés, cette mobilité peut entraîner des déséquilibres dans le nombre de professionnels de santé disponibles par rapport à la population recevant des soins de ce secteur. Cependant, les organisations publiques et privées sont toutes les deux nécessaires car chaque secteur a une contribution unique à apporter à la prestation efficace des services de santé.
Évaluer les effets des incitations financières et des restrictions à la mobilité pour réguler la mobilité des professionnels de santé entre organisations publiques et privées dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (10 novembre 2012) ; EMBASE (7 juin 2011) ; LILACS (9 juin 2011) ; MEDLINE (10 novembre 2012) ; CINAHL (13 août 2012) et le British Nursing Index (13 août 2012).
Essais contrôlés randomisés et non randomisés ; études contrôlées avant-après dans lesquelles les périodes pré- et post-intervention étaient les mêmes pour les groupes d'intervention et témoin et les deux groupes comprenaient chacun au moins deux unités ; études de séries temporelles interrompues contrôlées et non contrôlées dans lesquelles le moment d'intervention était clairement défini et il y avait au moins trois points de données avant et après l'intervention. Les interventions incluaient le paiement d'indemnités spéciales, l'augmentation des salaires, les dispositifs d'engagement des professionnels de santé, l'offre de bourses, d'allocations ou d'avantages de fin de contrat lucratifs, ou encore le recrutement sur base contractuelle.
Deux auteurs de la revue ont appliqué de façon indépendante les critères d'inclusion et d'exclusion des études aux titres et résumés de tous les articles obtenus par la recherche. Les deux mêmes auteurs ont indépendamment passé au crible les rapports complets des références bibliographiques sélectionnées. À chaque étape, nous avons comparé les résultats et résolu les divergences par discussion avec un troisième auteur de la revue.
Nous n'avons trouvé aucune étude éligible pour inclusion dans cette revue.