Le diabète sucré gestationnel (DSG) est un taux élevé de glucose dans le sang (hyperglycémie), dont l'apparition ou la première manifestation se produit pendant la grossesse. Entre 1 % et 14 % des femmes enceintes développent un diabète gestationnel, certaines présentant un risque plus élevé que d'autres (par exemple, les femmes qui sont en surpoids ou obèses, plus âgées, d'ethnies particulières, ont souffert de diabète gestationnel auparavant, ou ont des antécédents familiaux de diabète de type II). Le diabète gestationnel peut entraîner des problèmes de santé importants chez la mère et le bébé. Le bébé peut devenir très grand et, par conséquent, être blessé à la naissance ou occasionner des blessures à la mère pendant l'accouchement. Les femmes atteintes de diabète gestationnel sont à risque accru d'accouchement déclenché, par césarienne ou prématuré (avant 37 semaines de grossesse). En outre, le diabète gestationnel peut entraîner des problèmes de santé à long terme chez la mère et le bébé, y compris un risque accru de diabète de type II. Certains régimes (par exemple, pauvres en fibres et à charge glycémique élevée) ainsi que l'inactivité physique sont de potentiels facteurs de risque de diabète gestationnel modifiables. Il a été démontré que les interventions portant sur le mode de vie (promotion de modifications dans l'alimentation et l'activité physique) pouvaient prévenir le diabète de type II dans la population générale, et il a donc été suggéré que ces interventions pourraient également aider à prévenir le diabète gestationnel.
Cette revue systématique a évalué les effets des interventions associant un régime alimentaire et l'exercice physique dans la prévention du diabète gestationnel. Nous avons identifié 13 essais contrôlés randomisés (impliquant 4 983 femmes et leurs bébés). Les études étaient d'une qualité méthodologique modérée. Les femmes ayant fait l'objet d'interventions portant sur le régime et l'exercice ont été comparées à celles n'ayant bénéficié d'aucune intervention. Aucune différence nette n'a été constatée entre les deux groupes de femmes dans les risques de diabète gestationnel, de césarienne ou de bébés grands pour l'âge gestationnel. Un seul essai rendait compte des décès des bébés lors de l'accouchement et n'a mis en évidence aucune différence entre les groupes. Les bébés nés de mères bénéficiant d'interventions portant sur le régime et l'exercice étaient moins susceptibles de naître avant terme, et certaines femmes ayant fait l'objet de ces interventions ont amélioré leur régime alimentaire et leur niveau d'activité physique. Très peu d'autres différences ont été observées entre les groupes. Les essais variaient en termes des risques de biais, et aussi des interventions évaluées. Aucun des essais ne rendait compte des coûts des soins, ou de la santé à long terme des mères et des bébés.
Les données actuellement disponibles ne sont pas suffisamment concluantes pour guider la pratique clinique. D'autres essais randomisés bien planifiés et à grande échelle sont nécessaires. Seize essais sont en cours et seront pris en compte dans la prochaine mise à jour de cette revue systématique.
Les éléments de preuve issus d'ECR disponibles sur les effets des interventions associant un régime alimentaire et l'exercice physique pendant la grossesse dans la prévention du diabète gestationnel souffrent de certaines limitations. Les résultats de 13 ECR (de qualité modérée) suggèrent une absence de différence claire dans le risque de développer un diabète gestationnel chez les femmes ayant bénéficié d'une intervention associant un régime alimentaire et l'exercice physique comparativement à celles n'ayant fait l'objet d'aucune intervention. Cependant, notre capacité à en tirer des conclusions définitives a été limitée par la variété existante entre les essais en termes de la qualité des essais, des caractéristiques des interventions et des populations évaluées et des définitions des critères d'évaluation.
Les données actuellement disponibles ne sont pas suffisamment concluantes pour guider la pratique clinique. D'autres ECR bien conçus et à grande échelle, traitant des limitations des études précédentes, sont nécessaires pour évaluer les effets des interventions combinées sur la prévention du diabète gestationnel et d'autres résultats pertinents de la grossesse, y compris la césarienne, la grande taille pour l'âge gestationnel et la mortalité périnatale. L'utilisation des services de santé et les coûts, ainsi que les résultats à plus long terme pour les mères et leurs bébés devraient y être pris en compte. Nous avons identifié 16 autres essais en cours dont l'inclusion sera envisagée dans la prochaine mise à jour de cette revue.
[Remarque : Les 28 références dans la section « Études en attente de classification », une fois évaluées, pourraient modifier les conclusions de la revue.]
Le diabète sucré gestationnel (DSG) est associé à un large éventail de conséquences néfastes sur la santé pour les femmes et leurs bébés dans le court et le long terme. La prévalence du diabète gestationnel étant en augmentation dans le monde, il y a un besoin urgent d'évaluer les stratégies pour sa prévention, comme les interventions associant un régime alimentaire à l'exercice physique.
Évaluer les effets des interventions associant un régime alimentaire à l'exercice physique dans la prévention du diabète gestationnel et des conséquences néfastes sur la santé de la mère et du bébé qui y sont associées.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et l'accouchement (11 février 2014) et dans les références bibliographiques des études trouvées. Nous avons actualisé cette recherche en février 2015, mais ces résultats en attente de classification n'ont pas encore été intégrés dans la revue.
Essais contrôlés randomisés (ECR) et ECR en grappes évaluant les effets des interventions comprenant des éléments portant sur le régime alimentaire et l'exercice physique. Nous avons inclus dans cette revue les études dans lesquelles les interventions associant le régime et l'exercice ont été comparées à l'absence d'intervention (soins standard).
Nous avions prévu de comparer également les interventions associant le régime et l'exercice à d'autres interventions portant sur le régime et/ou l'exercice, mais aucun essai n'a été identifié pour cette comparaison.
Deux auteurs ont évalué indépendamment l'éligibilité des études, extrait les données et évalué le risque de biais des études incluses. L’exactitude des données a été vérifiée.
Nous avons inclus dans la revue 13 essais contrôlés randomisés (portant sur 4 983 femmes et leurs bébés). Nous avons évalué les essais inclus comme présentant un risque de biais modéré dans l'ensemble.
Lorsque l'on compare les femmes ayant bénéficié d'une intervention associant un régime alimentaire à l'exercice physique avec celles n'ayant fait l'objet d'aucune intervention, aucune différence nette n'est constatée dans le risque de diabète gestationnel (risque relatif (RR) moyen de 0,92 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,68 à 1,23 ; 11 essais, 3 744 les femmes), de césarienne (RR 0,92 ; IC à 95 % de 0,83 à 1,01 ; sept essais, 3 246 femmes), ou de nouveau-né grand pour l'âge gestationnel (RR 0,90 ; IC à 95 % de 0,77 à 1,05 ; 2 950 nourrissons). Un seul essai rendait compte de la mortalité périnatale, et n'a constaté aucune différence claire dans le risque de mortinatalité (RR 0,99 ; IC à 95 % de 0,29 à 3,42 ; 2 202 fœtus) ou de mortalité néonatale (RR 0,99 ; IC à 95 % de 0,06 à 15,85 ; 2 202 nouveau-nés).
Très peu de différences ont été observées entre les groupes sur les critères d'évaluation secondaires de la revue, y compris le déclenchement du travail, les traumatismes du périnée, la pré-éclampsie, l'hémorragie et l'infection du post-partum, la macrosomie, le poids de naissance, la petite taille pour l'âge gestationnel, l'indice pondéral, l'hypoglycémie néonatale nécessitant un traitement, l'hyperbilirubinémie nécessitant un traitement, la dystocie de l'épaule, les fractures osseuses ou la paralysie du nerf. Les femmes ayant bénéficié d'une intervention associant un régime alimentaire et l'exercice physique étaient, cependant, à risque réduit d'accouchement prématuré par rapport aux femmes n'ayant fait l'objet d'aucune intervention (RR 0,71 ; IC à 95 % de 0,55 à 0,93 ; cinq essais, 2 713 femmes).
Une tendance à une prise de poids réduite pendant la grossesse a été observée chez les femmes ayant bénéficié d'une intervention associant un régime et l'exercice (différence moyenne (DM) -0,76 kg, IC à 95 % de -1,55 à 0,03 ; huit essais, 2 707 femmes ; p = 0,06 ; à effets aléatoires), mais aucune différence claire dans la rétention de poids postnatale n'a été observée dans l'ensemble.
En ce qui concerne l'observance des interventions, plusieurs essais rendant compte de modifications comportementales ont mis en évidence des avantages dans les comportements liés au régime alimentaire (5/8 essais) et à l'activité physique (4/8 essais) chez les femmes ayant bénéficié de l'intervention associant un régime et l'exercice, par rapport aux femmes n'ayant fait l'objet d'aucune intervention ; cependant, les essais variaient de façon notable en termes de critères mesurés et de résultats observés. Seuls deux essais rendaient compte du bien-être et de la qualité de vie des femmes, et n'ont observé aucune différence entre les groupes sur ces critères.
Très peu d'essais rendaient compte de critères relatifs à l'utilisation des services de santé, même si un essai suggère une durée réduite d'hospitalisation prénatale chez les femmes ayant bénéficié d'une intervention associant un régime alimentaire à l'exercice physique (DM -0,27 jours, IC à 95 % de -0,49 à -0,05 ; 2 153 femmes).
Aucune information n'était disponible sur les résultats du nourrisson dans l'enfance ou à l'âge adulte, ni sur la plupart des résultats à long terme de la mère.
Traduction réalisée par Cochrane France