Au cours de ces derniers siècles, l'opinion médicale concernant la durée de séjour à l'hôpital des personnes atteintes de troubles mentaux sévères (plusieurs mois ou plusieurs années versus quelques semaines) a évolué. Cela a été rendu possible par le développement de médicaments permettant de traiter certaines de ces maladies. Par conséquent, les séjours à l'hôpital sont désormais relativement courts dans les pays développés. Cependant, même dans ces pays, le doute persiste concernant l'utilité des admissions très courtes (les patients ne sont pas pris en charge dans une institution), ou leurs éventuels effets délétères (les symptômes et les causes potentielles de la maladie ne sont pas complètement traités). Certains patients font l'objet d'admissions courtes mais fréquentes (patients récidivants) et d'autres, malgré l'administration de divers traitements, restent hospitalisés au cours d'une longue période (nouveaux patients longue durée).
Afin d'identifier la durée de séjour à l'hôpital la plus efficace, cette revue examine les essais comparant des séjours à l'hôpital de plus de 28 jours à des séjours de moins de 28 jours. Six études portant sur un total de 2 030 patients, quatre aux États-Unis et deux au Royaume-Uni, ont été identifiées. Les différences en termes de plans d'étude rendent cependant toute comparaison difficile. De plus, tous les essais avaient été réalisés avant 1980, à une époque où le choix de médicaments était moins varié et où les différences de diagnostic étaient plus importantes entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Une étude montrait une diminution statistiquement significative du nombre de patients réhospitalisés dans le groupe du séjour court, mais ces patients étaient en contact presque quotidien avec un clinicien. Les études restantes n'indiquaient aucune différence significative entre les deux groupes. Dans deux essais, les patients du groupe du séjour court étaient plus susceptibles d'avoir trouvé un emploi au bout de deux ans.Dans trois essais, les patients du groupe du long séjour étaient plus susceptibles de rester à l'hôpital au-delà de la date de sortie prévue. Bien que les données de ces essais soient limitées, elles suggèrent que les séjours courts à l'hôpital, en eux-mêmes, ne poussent pas les individus à devenir des patients récidivants. Un nouvel essai à grande échelle, simple et clairement enregistré serait utile pour confirmer ces résultats.
(Résumé simplifié préparé pour cette revue par Janey Antoniou de RETHINK, UK www.rethink.org).
Les effets des soins hospitaliers et de la durée de séjour sont importants pour le développement des politiques de santé mentale. Les données identifiées sont limitées mais les résultats suggèrent qu'une politique de séjour court planifié n'encourage pas un schéma d'admissions récurrentes ni de soins décousus chez les patients atteints de troubles mentaux graves. D'autres essais à grande échelle, bien planifiés et bien documentés sont justifiés.
Au cours de ces trente dernières années, la durée de séjour à l'hôpital des patients atteints de troubles mentaux sévères a connu une réduction drastique dans les pays à revenus élevés. Certains considèrent que cela a donné lieu à des admissions récurrentes et une aggravation de la santé mentale malgré des économies apparentes, tandis que d'autres suggèrent que les longs séjours pourraient être plus néfastes en entraînant une institutionnalisation des soins hospitaliers chez ces patients.
Déterminer les résultats cliniques et les résultats sur les services des politiques d'admission de courte durée par rapport à un séjour long ou standard chez les patients atteints de troubles mentaux sévères.
Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (juillet 2007).
Nous avons inclus tous les essais randomisés comparant des séjours hospitaliers courts planifiés à des séjours longs/standard chez des patients atteints de troubles mentaux graves.
Les données ont été extraites de manière indépendante. Pour les données dichotomiques, nous avons calculé les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % sur la base de l'intention de traiter à partir d'un modèle à effets fixes. Le cas échéant, le nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice/effet nuisible du traitement (NST/NNN) a également été calculé. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes pondérées (DMP) à effets fixes.
Six essais pertinents ont été inclus. Nous n'avons observé aucune différence significative en termes de réadmissions à l'hôpital entre les séjours courts planifiés et les soins standard à un an (n = 651, 4 ECR, RR de 1,26, IC entre 1,0 et 1,6). Le séjour court à l'hôpital ne conférait aucun bénéfice en termes de perte de suivi par rapport aux soins standard (n = 453, 3 ECR, RR de 0,87, IC entre 0,7 et 1,1). Aucune différence significative n'était observée concernant le critère de jugement de sortie prématurée de l'hôpital (n = 229, 2 ECR, RR de 0,77, IC entre 0,3 et 1,8). Les participants du groupe du séjour court recevaient davantage de soins de jour après leur sortie (n = 247, 1 ECR, RR de 4,52, IC entre 2,7 et 7,5, NNN de 3, IC entre 2 et 6) et étaient plus susceptibles d'avoir trouvé un emploi à deux ans (n = 330, 2 ECR, RR de 0,61, IC entre 0,5 et 0,8, NST de 5, IC entre 4 et 8). Les données économiques étaient limitées mais, après la sortie d'hôpital, les coûts pourraient être supérieurs pour les patients ayant effectué un séjour initialement court.