Chez les patients présentant des exacerbations aiguës de la BPCO, la ventilation en pression positive non invasive (VPPNI) améliore substantiellement le rétablissement. La ventilation mécanique invasive permet sans aucun doute de sauver la vie des patients présentant une exacerbation sévère potentiellement mortelle (insuffisance respiratoire) de la BPCO. Néanmoins, cette procédure est associée à de nombreux effets indésirables. Chez ce type de patients, il a été démontré que la VPPNI utilisant un masque nasal ou facial connecté à un ventilateur mécanique était bénéfique pour réduire les décès à l'hôpital et le nombre de patients nécessitant une intubation. Il a également été démontré que la VPPNI réduisait les complications associées au traitement ainsi que la durée de séjour à l'hôpital.
Les données issues d'essais contrôlés randomisés de bonne qualité démontrent l'efficacité de la VPPNI en tant qu'intervention de première intention en complément des soins médicaux habituels dans la prise en charge de l'insuffisance respiratoire secondaire à une exacerbation aiguë de la BPCO chez tous les patients concernés. Dès l'apparition de l'insuffisance respiratoire et avant qu'une acidose grave ne se produise, la VPPNI devrait être considérée comme un moyen de réduire le risque d'intubation, d'échec du traitement et de mortalité.
La ventilation en pression positive non invasive (VPPNI) est de plus en plus utilisée dans la prise en charge des patients hospitalisés pour cause d'insuffisance respiratoire aiguë secondaire à une exacerbation de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Déterminer l'efficacité de la VPPNI dans la prise en charge des patients souffrant d'insuffisance respiratoire due à une exacerbation aiguë de la BPCO.
Une recherche initiale a été effectuée dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les voies respiratoires et d'autres bases de données électroniques pertinentes. Une mise à jour a été effectuée en septembre 2003 et une autre en avril 2004.
Les essais contrôlés randomisés comparant la VPPNI + soins médicaux habituels (SMH) aux SMH seuls ont été sélectionnés. Les essais devaient porter sur des patients adultes hospitalisés pour cause d'insuffisance respiratoire due à une exacerbation de la BPCO et présentant une PaCO2 > 6 kPa (45 mmHg).
Deux auteurs ont sélectionné les articles à inclure, évalué la qualité méthodologique et résumé les données de manière indépendante.
Quatorze études ont été incluses dans la revue. La VPPNI entraînait une baisse de la mortalité (risque relatif de 0,52 ; IC à 95 %, entre 0,35 et 0,76), réduisait le recours à l'intubation (RR de 0,41 ; IC à 95 %, entre 0,33 et 0,53), réduisait les échecs du traitement (RR de 0,48 ; IC à 95 %, entre 0,37 et 0,63), entraînait une amélioration rapide du pH au cours de la première heure (différence moyenne pondérée de 0,03 ; IC à 95 %, entre 0,02 et 0,04), de la PaCO2 (DMP de -0,40 kPa ; IC à 95 %, entre -0,78 et -0,03) et de la fréquence respiratoire (DMP de -3,08 bpm ; IC à 95 %, entre -4,26 et -1,89). En outre, les complications associées au traitement (RR de 0,38 ; IC à 95 %, entre 0,24 et 0,60) et la durée de séjour à l'hôpital (DMP de -3,24 jours ; IC à 95 %, entre -4,42 et -2,06) diminuaient également dans le groupe de la VPPNI.