La thalassémie est une anémie héréditaire due à une anomalie de la production d'hémoglobine. Des transfusions de globules rouges doivent être régulièrement effectuées, plus particulièrement pour la forme la plus grave de la maladie, la thalassémie majeure, avec comme résultat, une surcharge ferrique secondaire. Étant donné que le corps humain ne peut pas évacuer activement le surplus de fer, un traitement médicamenteux (chélateurs ferriques) doit être administré. Quelques années auparavant, un nouveau chélateur ferrique oral, le déférasirox, faisait son apparition. Toutefois, nous ignorons si le déférasirox offre des avantages en termes d'efficacité et de tolérance par rapport à la déféroxamine ou à la défériprone.
Quatre études sont incluses dans cette revue. Deux études comparant le déférasirox à un placebo montraient l'efficacité du déférasirox en ce qui concerne l'excrétion de fer. Deux autres études comparaient le déférasirox à un traitement standard à base de déféroxamine. L'obtention d'une efficacité similaire semble être possible en fonction des doses et des rapports des deux médicaments comparés. Si cette découverte génère une amélioration similaire des résultats importants pour le patient à long terme, elle doit être confirmée.
La tolérance du déférasirox était acceptable. Toutefois, des événements indésirables plus rares ou des effets secondaires à long terme n'ont pas pu être correctement examinés en raison d'un nombre limité de patients et de la durée trop courte des études. La satisfaction des patients était significativement meilleure avec le déférasirox, alors que les taux d'abandon étaient semblables pour les deux médicaments.
Le déférasirox doit être administré comme traitement alternatif à tous les patients qui ne tolèrent pas la déféroxamine ou qui présentent une tolérance faible à la déféroxamine. Théoriquement, d'autres études examinant des résultats importants pour le patient à long terme, ainsi que des événements indésirables, devront être réalisées avant que le déférasirox soit systématiquement recommandé comme traitement de première ligne des patients atteints de thalassémie présentant une surcharge ferrique.
Le déférasirox propose un traitement alternatif de première ligne important pour les personnes atteintes de thalassémie et d'une surcharge ferrique secondaire. D'après les données disponibles, le déférasirox ne semble pas être supérieur à la déféroxamine au rapport habituellement recommandé de 1 mg de déférasirox contre 2 mg de déféroxamine. Toutefois, il est possible d'obtenir une efficacité similaire en fonction de la dose et du rapport entre le déférasirox et la déféroxamine. Il devra être confirmé s'il est possible d'obtenir une efficacité similaire à long terme et si les effets bénéfiques générés sont semblables à ceux de la déféroxamine. Les données relatives à la tolérance, plus particulièrement les toxicités rares et la tolérance à long terme, sont toutefois limitées.
Par conséquent, nous pensons que le déférasirox doit être proposé comme traitement alternatif à tous les patients atteints de thalassémie qui ne tolèrent pas la déféroxamine ou qui présentent une tolérance faible à la déféroxamine. Nous pensons que les données sont encore trop insuffisantes pour appuyer la recommandation générale du déférasirox comme traitement de première ligne à la place de la déféroxamine. Si le déférasirox est clairement plébiscité, il peut être proposé aux patients comme option de première ligne suite à une discussion approfondie sur ses effets bénéfiques et risques éventuels.
La thalassémie est une anémie héréditaire due à une érythropoïèse inefficace. Les personnes atteintes de thalassémie majeure développent plus particulièrement une surcharge ferrique secondaire en raison de transfusions régulières de globules rouges. Un traitement chélateur du fer doit être administré pour éviter toute complication à long terme.
La déféroxamine et la défériprone se sont révélées efficaces. Toutefois, une revue systématique concernant l'efficacité et la tolérance d'un nouveau traitement chélateur à base de déférasirox oral chez les personnes atteintes de thalassémie devra être réalisée.
Évaluer l'efficacité et la tolérance du déférasirox oral chez les personnes atteintes de thalassémie et d'une surcharge ferrique secondaire.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais sur les hémoglobinopathies du groupe Cochrane sur la mucoviscidose et les autres maladies génétiques. Nous avons également effectué des recherches dans MEDLINE, EMBASE, EBMR, Biosis Previews, Web of Science, Derwent Drug File, XTOXLINE et trois registres d'essais : www.controlled-trials.com ; www.clinicaltrials.gov ; www.who.int./ictrp/en/. Date des recherches les plus récentes effectuées dans ces bases de données : 24 juin 2010.
Date des recherches les plus récentes effectuées dans le registre des essais cliniques sur les hémoglobinopathies du groupe Cochrane : 3 novembre 2011.
Des essais contrôlés randomisés comparant le déférasirox à l'absence de traitement ou un placebo ou un autre traitement chélateur du fer.
Deux auteurs ont indépendamment évalué les risques de biais et extrait des données. Nous avons contacté les auteurs des études afin d'obtenir des informations complémentaires.
Quatre études répondaient aux critères d'inclusion.
Deux études comparaient le déférasirox à un placebo ou un traitement standard à base de déféroxamine (n = 47). Les études contrôlées par placebo, une étude pharmacocinétique et en escalade de dose, montraient que le déférasirox génère une excrétion de fer nette chez les patients atteints de thalassémie transfuso-dépendante. Dans ces études, la tolérance était acceptable et d'autres recherches dans des essais de phase II et III devront être réalisées.
Deux études, une étude de phase II (n = 71) et une étude de phase III (n = 586), comparaient le déférasirox à un traitement standard à base de déféroxamine. Les données suggèrent qu'il est possible d'obtenir une efficacité similaire en fonction des rapports de doses de déféroxamine et de déférasirox comparés ; dans l'essai de phase III, une efficacité similaire ou supérieure des paramètres de substitution de la concentration hépatique en fer et de ferritine peut uniquement être obtenue dans le sous-groupe présentant une surcharge ferrique élevée avec un rapport moyen de 1 mg de déférasirox contre 1,8 mg de déféroxamine, ce qui correspond à une dose moyenne de 28,2 mg/d et 51,6 mg/d, respectivement. Les données relatives à la tolérance aux doses supposées requises pour un traitement chélateur efficace sont limitées. La satisfaction des patients était significativement meilleure avec le déférasirox, alors que les taux d'abandon étaient semblables pour les deux médicaments.