La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une maladie qui affecte la zone centrale de la rétine (fond de l'œil). La rétine peut se détériorer avec l'âge et certaines personnes peuvent présenter des lésions pouvant conduire à la perte de la vision centrale. Certaines études laissent penser que les personnes qui consomment une alimentation riche en vitamines antioxydantes (caroténoïdes, vitamines C et E) ou en minéraux (sélénium et zinc) peuvent être moins sujettes à la DMLA. Les auteurs ont identifié quatre grands essais contrôlés randomisés, de bonne qualité, qui incluaient 62 520 personnes. Les essais ont été menés en Australie, en Finlande et aux États-Unis et ont étudié les effets de la supplémentation en vitamine E et en bêta-carotène. Ces essais fournissent des preuves que la prise de vitamine E et de bêta-carotène a peu de chances de prévenir l'apparition de la DMLA. Il n'y avait aucune preuve en ce qui concerne d'autres suppléments d'antioxydants et les combinaisons couramment commercialisées. Bien que généralement considérée comme sûre, la supplémentation vitaminique peut avoir des effets néfastes et des preuves claires d'un bénéfice sont nécessaires avant qu'elle puisse être recommandée.
Il y a une accumulation de preuves selon lesquelles la prise de suppléments de vitamine E ou de bêta-carotène ne pourra pas prévenir ou retarder l'apparition d'une DMLA. Il n'existe aucune preuve en ce qui concerne d'autres suppléments d'antioxydants, tels que la vitamine C, la lutéine et la zéaxanthine, ou certaines des combinaisons multivitaminées couramment commercialisées. Bien que généralement considérés comme sûrs, les suppléments vitaminiques peuvent avoir des effets néfastes et des preuves claires d'un bénéfice sont nécessaires avant qu'ils puissent être recommandés. Les personnes atteintes de DMLA devraient consulter la revue Cochrane connexe "Les suppléments de vitamines antioxydantes et de minéraux pour ralentir la progression de la dégénérescence maculaire liée à l'âge" rédigée par la même équipe de la revue.
Les preuves issues d'études observationnelles suggérant que les personnes qui consomment une alimentation riche en vitamines antioxydantes (caroténoïdes, vitamines C et E) ou en minéraux (sélénium et zinc) sont moins susceptibles de développer une dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), ne sont pas probantes.
Examiner les preuves selon lesquelles la prise de suppléments de vitamines antioxydantes ou de minéraux empêche ou non le développement de la DMLA.
Nous avons effectué une recherche dans les bases de données CENTRAL (qui contient le registre des essais du groupe Cochrane sur l'œil et la vision) (The Cochrane Library 2011, numéro 12), MEDLINE (de janvier 1950 à janvier 2012), EMBASE (de janvier 1980 à janvier 2012), Open Grey (Système d'information sur la littérature grise en Europe) (www.opengrey.eu/), le métaregistre des essais contrôlés (mECR) (www.controlled-trials.com), ClinicalTrials.gov (www.clinicaltrials.gov) et le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS (ICTRP) (www.who.int/ictrp/search/en). Aucune restriction concernant la langue ou la date n'a été appliquée aux recherches électroniques d'essais. Les dernières recherches dans les bases de données électroniques ont été effectuées le 26 janvier 2012.
Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant une supplémentation en vitamines antioxydantes et/ou en minéraux (seule ou en combinaison) à un témoin.
Les deux auteurs de revue ont évalué les risques de biais des études incluses et extrait des données de façon indépendante. Un auteur a saisi des données dans RevMan 5 et l'autre a vérifié la saisie des données. Nous avons combiné les données au moyen d'un modèle à effet fixe.
Nous avons inclus quatre ECR dans cette revue ; 62 520 personnes ont été incluses dans les analyses. Les essais ont été menés en Australie, en Finlande et aux États-Unis et ont étudié les suppléments de vitamine E et de bêta-carotène. Globalement, la qualité des preuves était élevée. Les personnes qui ont pris ces suppléments ne présentaient pas de risque moindre (ou accru) de développer une DMLA. Le risque relatif global pour toute supplémentation en antioxydant dans la prévention d'une quelconque DMLA était de 0,98 (intervalle de confiance à 95 % 0,89 à 1,08) et pour une DMLA avancée il était de 1,05 (IC à 95 % 0,80 à 1,39). Des résultats similaires ont été observés lorsque les analyses ont été limitées au bêta-carotène et à l'alpha-tocophérol seuls.