Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Lorsque le cancer se propage au-delà du sein (maladie métastatique), les traitements consistent en une chimiothérapie (médicaments anticancéreux) et une endocrinothérapie (ou traitement hormonal). L'endocrinothérapie est principalement administrée aux femmes dont le cancer présente une réponse avérée aux hormones, c'est-à-dire dont les récepteurs d'hormones (récepteurs des œstrogènes ou de la progestérone) sont exprimés dans les cellules tumorales. L'objectif de cette revue était de déterminer si un traitement initial par chimiothérapie versus endocrinothérapie conférait davantage de bénéfices en termes de survie, de réponse au traitement, de toxicité du traitement et de qualité de vie. Dix études éligibles ont été identifiées, dont huit rapportaient des informations concernant la réponse au traitement (chez 817 patientes) et six concernant la survie globale (chez 692 patientes). Les essais étaient globalement anciens (publiés entre 1963 et 1995), à petite échelle (médiane de 70 femmes, entre 50 et 226 femmes par essai) et de qualité moyenne. Les modalités de chimiothérapie utilisées étaient raisonnablement conventionnelles selon les critères actuels ; les modalités d'endocrinothérapie variaient considérablement.
Cette revue a observé que le traitement initial par chimiothérapie plutôt que par endocrinothérapie pourrait être associé à un taux de réponse supérieur mais que ces deux traitements initiaux avaient un effet similaire sur la survie globale. Aucun groupe de patientes susceptibles de bénéficier ou de pâtir spécifiquement de l'un ou l'autre des traitements n'a été identifié, mais peu d'informations étaient disponibles concernant cette question. Six des sept essais intégralement publiés mentionnaient une toxicité accrue associée à la chimiothérapie, y compris des nausées, des vomissements et une alopécie. Trois des sept essais mentionnaient certains aspects de la qualité de vie mais leurs résultats étaient contradictoires. Un seul essai mesurait formellement la qualité de vie et concluait qu'elle était meilleure sous chimiothérapie. Sur la base de ces essais, aucune conclusion définitive ne peut être présentée concernant la qualité de vie associée à chacun des traitements.
Des informations précises concernant le statut des récepteurs hormonaux sont aujourd'hui largement disponibles pour les nombreuses femmes atteintes de cancer du sein métastatique, et l'efficacité des traitements hormonaux s'est améliorée au cours de ces 10 dernières années. Chez les femmes atteintes de cancer du sein métastatique avec présence de récepteurs hormonaux, le protocole de traitement initial par endocrinothérapie plutôt que par chimiothérapie semble plus efficace sur la base des essais et résultats de cette revue, excepté en cas de maladie de progression rapide.
Chez les femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique avec présence de récepteurs hormonaux, un protocole de traitement initial par endocrinothérapie plutôt que par chimiothérapie est recommandé, excepté en cas de maladie de progression rapide.
Le cancer du sein métastatique peut être traité par chimiothérapie et endocrinothérapie.
Examiner les preuves et déterminer si un traitement initial par chimiothérapie versus endocrinothérapie présente davantage d'effets bénéfiques en termes de critères de jugement (survie, taux de réponse, toxicité et qualité de vie).
Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur le cancer du sein (31 août 2006) en utilisant les codes correspondant aux termes Cancer du sein avancé, Chimiothérapie et Endocrinothérapie. Les détails de la stratégie de recherche documentaire utilisée par le groupe pour créer le registre ainsi que la procédure utilisée pour codifier les références sont décrits dans le module correspondant de la Bibliothèque Cochrane. Nous avons également effectué une recherche manuelle dans les résumés des réunions annuelles de l'American Society of Clinical Oncology (2005 à 2006) et du San Antonio Breast Cancer Symposium (2005). Des recherches supplémentaires ont été effectuées dans le Registre spécialisé (jusqu'en 2008), MEDLINE (2008 au 24 septembre 2010), EMBASE (2008 au 30 septembre 2010) et le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS (23 juillet 2010).
Les essais randomisés comparant les effets de la chimiothérapie seule par rapport à l'endocrinothérapie seule pour des critères de jugement prédéfinis chez des femmes atteintes de cancer du sein métastatique.
Les données ont été extraites des essais publiés. Les hazard ratios ont été calculés pour l'analyse de survie et un modèle à effets fixes a été utilisé pour la méta-analyse. Les taux de réponse ont été analysés sous forme de variables dichotomiques. Les données relatives à la toxicité et à la qualité de vie ont été extraites lorsqu'elles étaient disponibles.
L'analyse primaire de l'effet global sur la base des hazard ratios dérivés des courbes de survie publiées portait sur six essais (692 femmes). Aucune différence significative n'était observée (hazard ratio de 0,94, IC à 95 %, entre 0,79 et 1,12, P = 0,5). Le test d'hétérogénéité produisait une valeur de p de 0,1.
Une estimation combinée des taux de réponse rapportés dans huit essais portant sur 817 femmes révélait un avantage significatif de la chimiothérapie par rapport à l'endocrinothérapie, avec un risque relatif de 1,25 (IC à 95 %, entre 1,01 et 1,54, P = 0,04). Néanmoins, les estimations ponctuelles pour les deux essais de plus grande échelle présentaient des tendances opposées, et le test global d'hétérogénéité produisait une valeur p de 0,0009.
Peu d'informations étaient disponibles concernant la toxicité et la qualité de vie. Six des sept essais intégralement publiés mentionnaient une toxicité accrue associée à la chimiothérapie, y compris des nausées, des vomissements et une alopécie. Trois des sept essais mentionnaient certains aspects de la qualité de vie mais avec des résultats divergents. Un seul essai mesurait formellement la qualité de vie et concluait qu'elle était meilleure sous chimiothérapie.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Pour la France : Minist�re de la Sant�. Pour le Canada : Instituts de recherche en sant� du Canada, minist�re de la Sant� du Qu�bec, Fonds de recherche de Qu�bec-Sant� et Institut national d'excellence en sant� et en services sociaux.