De nombreuses études observationnelles et essais randomisés ont observé qu'un niveau optimal de vitamine D était bon pour la santé et pouvait réduire les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Néanmoins, plusieurs revues systématiques et méta-analyses examinant la vitamine D dans la prévention de la mortalité ont rapporté des résultats variables.
Cette revue systématique analyse l'influence des différentes formes de vitamine D sur la mortalité. Dans les 50 essais ayant apporté des données pour l'analyse, un total de 94 148 participants étaient randomisés pour de la vitamine D, une absence de traitement ou un placebo. Tous les essais avaient été réalisés dans des pays à revenus élevés. L'âge moyen des participants était de 74 ans. La proportion moyenne de femmes était de 79%. La durée médiane de l'administration de vitamine D était de deux ans. Nos analyses suggéraient que la vitamine D3 réduisait la mortalité d'environ 6 %, ce qui signifie que 200 participants devaient être traités au cours d'une période médiane de deux ans pour sauver une vie supplémentaire. Une autre forme d'apport supplémentaire en vitamine D, la vitamine D2 (ergocalciférol), de même que les formes actives de la vitamine D (alfacalcidol et calcitriol) n'avaient aucun effet significatif sur la mortalité. Nous avons également identifié des preuves d'effets indésirables, notamment la formation d'un calcul rénal (observé sous vitamine D3 combinée à du calcium) et des concentrations élevées de calcium dans le sang (observées sous alfacalcidol et calcitriol). En conclusion, nous avons identifié des preuves indiquant que la vitamine D3 réduit la mortalité chez des femmes principalement âgées, placées en institution et recevant des soins pour personnes dépendantes.
La vitamine D, sous forme de vitamine D3, semble réduire la mortalité chez des femmes principalement âgées placées en institution et recevant des soins pour personnes dépendantes. La vitamine D2, l'alfacalcidol et le calcitriol n'avaient aucun effet statistiquement significatif sur la mortalité. La vitamine D3 combinée à du calcium entraînait une augmentation significative des calculs néphritiques. L'alfacalcidol et le calcitriol entraînaient tous deux une augmentation significative de l'hypercalcémie.
Les preuves disponibles concernant l'efficacité de la vitamine D pour réduire la mortalité ne sont pas concluantes.
Évaluer les effets bénéfiques et délétères de la vitamine D dans la prévention de la mortalité chez l'adulte.
Nous avons consulté la Bibliothèque Cochrane, MEDLINE, EMBASE, LILACS, Science Citation Index Expanded et Conference Proceedings Citation Index-Science (jusqu'en janvier 2011). Nous avons examiné les références bibliographiques des publications pertinentes et sollicité des essais supplémentaires à des experts et des sociétés pharmaceutiques.
Nous avons inclus les essais randomisés qui comparaient de la vitamine D (n'importe quelle dose, durée et voie d'administration) à un placebo ou une absence d'intervention. La vitamine D pouvait être administrée sous forme de supplémentation (vitamine D3 (colécalciférol) ou vitamine D2 (ergocalciférol)) ou de forme active de la vitamine D (1α-hydroxycholécalciférol (alfacalcidol) ou 1,25-dihydroxycholécalciférol(calcitriol)).
Six auteurs ont extrait les données de manière indépendante. Des méta-analyses utilisant des modèles à effets aléatoires et à effets fixes ont été effectuées. Les risques relatifs (RR) ont été calculés pour les résultats dichotomiques. Pour tenir compte des essais sans événement, les méta-analyses des données dichotomiques ont été répétées en utilisant les différences de risques (DR) et les corrections de continuité empiriques. Le risque de biais a été pris en compte afin de minimiser le risque d'erreurs systématiques. Des analyses séquentielles d'essais ont été menées afin de minimiser le risque d'erreurs aléatoires.
Les données de cinquante essais randomisés portant sur 94 148 participants ont été utilisées pour analyser la mortalité. La plupart des essais portaient sur des femmes âgées (plus de 70 ans). La vitamine D était administrée au cours d'une période médiane de deux ans. Plus de la moitié des essais présentaient un faible risque de biais. Dans l'ensemble, la vitamine D réduisait la mortalité (RR de 0,97, intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,94 et 1,00, I2 = 0 %). Lorsque les différentes formes de vitamine D étaient évaluées séparément, seule la vitamine D3 entraînait une réduction significative de la mortalité (RR de 0,94, IC à 95 %, entre 0,91 et 0,98, I2 = 0 % ; 74 789 participants, 32 essais), ce qui n'était pas le cas de la vitamine D2, de l'alfacalcidol ou du calcitriol. L'analyse séquentielle des essais confirmait nos résultats concernant la vitamine D3, indiquant qu'il faudrait traiter 161 sujets pour prévenir un décès supplémentaire. La vitamine D3 combinée à du calcium augmentait le risque de calcul néphritique (RR de 1,17, IC à 95 %, entre 1,02 et 1,34, I2 = 0 %). L'alfacalcidol et le calcitriol augmentaient le risque d'hypercalcémie (RR de 3,18, IC à 95 %, entre 1,17 et 8,68, I2 = 17 %). Les données relatives à la qualité de vie liée à la santé et l'économie de la santé n'étaient pas concluantes.