Pourquoi est-il important de déterminer avec précision le stade du rhabdomyosarcome ?
Le rhabdomyosarcome (RMS) représente 3 à 5 % de tous les cancers de l'enfant. Le traitement consiste en une polychimiothérapie et une chirurgie et/ou une radiothérapie. Le traitement des patients nouvellement diagnostiqués dépend de l'extension du cancer. La survie à cinq ans des patients atteints d'une maladie localisée est d'environ 75 %, alors qu'elle est inférieure à 30 % chez les patients dont la maladie s'est propagée à d'autres parties du corps (maladie métastatique). La survie des patients métastatiques dépend du nombre de métastases ainsi que de leurs sites. Il est très important de déterminer avec précision l'extension de la maladie, car le fait de ne pas reconnaître les patients atteints d'une maladie métastatique conduirait à un sous-traitement, tandis que l'identification incorrecte des lésions comme étant métastatiques conduirait à un sur-traitement. La TEP au 18F-FDG est une technique d'imagerie spéciale qui pourrait être utile pour visualiser l'extension de la maladie chez les patients atteints de RMS récemment diagnostiqué. Cependant, la précision (la capacité à distinguer les métastases de RMS des autres lésions) de la TEP au 18F-FDG est actuellement inconnue.
Quel était l’objectif de la revue ?
Nous avons voulu déterminer la précision de la TEP au 18F-FDG dans la détection des métastases osseuses et pulmonaires et de l'atteinte des ganglions lymphatiques chez les patients atteints de RMS récemment diagnostiqués.
Qu’étudie cette revue ?
Nous avons recherché dans les bases de données de la littérature scientifique les études comparant les résultats de la TEP au 18F-FDG aux méthodes standard pour la détermination du stade des métastases (examens histologiques (utilisation d'un microscope pour examiner les tissus et les cellules), ou aux résultats d'autres méthodes d'imagerie discutés par un comité pluridisciplinaire des tumeurs). Le bénéfice de l'utilisation de la TEP au 18F-FDG par rapport aux méthodes standard pour la détermination du stade des métastases serait l’utilisation de la TEP au 18F-FDG comme test diagnostique unique pour détecter les métastases, ce qui réduirait la charge pour le patient et l'exposition aux radiations.
Principaux résultats
Nous avons inclus deux études portant sur un total de 36 participants atteints de RMS. En raison du faible nombre de participants dans les études incluses et des différences de qualité entre les études, nous n'avons pas été en mesure de calculer des valeurs groupées de sensibilité (la proportion de patients atteints de la maladie et ayant reçu un résultat positif au test) et de spécificité (la proportion de patients qui ne sont pas atteints de la maladie et qui ont reçu un résultat négatif au test), et les résultats rapportés doivent être considérés avec prudence.
Les deux études incluses ont rapporté une sensibilité et une spécificité de 100 % de la TEP au 18F-FDG pour la détection des métastases osseuses. La sensibilité pour la détection des métastases pulmonaires était de 50 % dans une étude, et n'a pu être estimée dans l'autre étude ; la spécificité variait de 96 % à 100 %. Dans les deux études, la sensibilité pour la détection de l'atteinte des ganglions lymphatiques était de 100 %, et la spécificité se situait entre 89 % et 100 %.
Les résultats des études de cette revue sont-ils fiables ?
La principale limite de cette revue est que les résultats ne sont basés que sur deux études portant sur un total de 36 participants et, en raison de la conception des études, nous avons considéré qu'elles présentaient un risque élevé de biais dans certains domaines.
Dans les études incluses, la confirmation histopathologique (examen microscopique des tissus) a été considérée comme le test de référence optimal (la meilleure méthode disponible pour déterminer si l'affection est présente ou absente) pour distinguer les métastases du rhabdomyosarcome des autres lésions ; cependant, cela n'a pas été fait chez tous les participants. Dans les cas où aucune confirmation histopathologique n'a été effectuée, l'avis d'un comité pluridisciplinaire des tumeurs a été considéré comme le test de référence. L'avis des comités pluridisciplinaires des tumeurs était en partie basé sur les résultats de la TEP au 18F-FDG, entraînant une surestimation potentielle de la sensibilité et de la spécificité. En outre, dans l'une des études incluses, tous les participants ont subi les mêmes procédures de diagnostic, alors que dans l'autre étude, ce n'était pas le cas pour tous les participants ; cette étude n'a pas clairement défini ce qui était considéré comme un résultat positif pour la TEP au 18F-FDG. Cela pourrait avoir biaisé les résultats.
Quelles sont les implications de cette revue ?
Le nombre total d'études et de participants était trop faible pour nous permettre de tirer des conclusions définitives. De plus grandes études évaluant la précision de la TEP au 18F-FDG chez les patients atteints de RMS sont nécessaires.
Cette revue est-elle à jour ?
Nous avons recherché et utilisé les études publiées de 1966 au 23 décembre 2020.
La précision diagnostique de la tomographie par émission de positons (TEP) au 18F-fluorodésoxyglucose (18F-FDG) pour la détection des métastases osseuses, pulmonaires et ganglionnaires n'a été rapportée que dans deux études incluant un total de seulement 36 participants nouvellement diagnostiqués de rhabdomyosarcome (RMS). En raison du nombre réduit d'études (et de participants), les données probantes sont actuellement insuffisantes pour déterminer de manière fiable la précision diagnostique de la TEP au 18F-FDG dans la détection des métastases à distance. De plus grandes séries évaluant la précision diagnostique de la TEP au 18F-FDG dans la détection des métastases chez les patients atteints de RMS sont nécessaires.
Le rhabdomyosarcome (RMS) est le sarcome des tissus mous le plus fréquent en pédiatrie et peut atteindre tout le corps. Le pronostic de survie des patients nouvellement diagnostiqués de RMS dépend de plusieurs facteurs tels que l'histologie, le site tumoral et l'extension de la maladie. Les patients ayant une maladie métastatique au moment du diagnostic ont un pronostic défavorable par rapport à ceux présentant une maladie localisée. Une stadification appropriée au moment du diagnostic joue un rôle important dans le choix du protocole thérapeutique approprié pour chaque patient.
La tomographie par émission de positons (TEP) au 18F-fluorodésoxyglucose (18F-FDG) est une technique d'imagerie moléculaire fonctionnelle qui détecte l'activité glycolytique augmentée des cellules cancéreuses et apporte des renseignements aussi bien structurelles que métaboliques. La TEP au 18F-FDG pourrait aider à stadifier l’extension de la maladie chez les patients nouvellement diagnostiqués de RMS. Dans cette revue, nous avons cherché à évaluer si la TEP au 18F-FDG pouvait remplacer d'autres méthodes d'imagerie pour la stadification des métastases à distance dans le RMS.
Déterminer la précision diagnostique de la TEP au 18F-FDG dans la détection des métastases osseuses, pulmonaires et ganglionnaires chez les patients nouvellement diagnostiqués de RMS.
Nous avons effectué des recherches dans MEDLINE dans PubMed (de 1966 au 23 décembre 2020) et Embase dans Ovid (de 1980 au 23 décembre 2020) pour trouver des études potentiellement pertinentes. Nous avons également vérifié les références bibliographiques des études et articles de synthèse pertinents, examiné les comptes rendus de conférences et contacté les auteurs des études incluses et d'autres experts dans le domaine du RMS pour nous renseigner sur d’éventuelles études en cours ou non publiées. Nous n'avons imposé aucune restriction sur la langue.
Nous avons inclus les études transversales portant sur des patients avec un nouveau diagnostique prouvé de RMS, qu'elles soient prospectives ou rétrospectives, si elles rapportaient la précision de la TEP au 18F-FDG dans le diagnostic des métastases ganglionnaires, osseuses, pulmonaires ou la combinaison de ces métastases. Nous avons inclus les études qui ont comparé les résultats de la TEP au 18F-FDG avec les résultats de l'histologie ou avec l'évaluation par un comité pluridisciplinaire des tumeurs comme test de référence.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment effectué la sélection des études, l'extraction des données et l'évaluation de la qualité méthodologique selon la méthode QUADAS-2 (Quality Assessment of Diagnostic Accuracy Studies 2). Nous avons analysé les données pour les trois critères de jugement (atteinte ganglionnaire et métastases pulmonaires et osseuses) séparément. Nous avons utilisé les données des tableaux 2 × 2 (composés des vrais positifs, des faux positifs, des vrais négatifs et des faux négatifs) pour calculer la sensibilité et la spécificité dans chaque étude ainsi que les intervalles de confiance à 95 % correspondants. Nous avons considéré qu'aucune méta-analyse précédente n’était pertinente en raison du nombre réduit des études et de l'hétérogénéité substantielle entre elles.
Deux études répondaient à nos critères d'inclusion. La précision diagnostique de la TEP au 18F-FDG a été rapportée dans les deux études, qui comprenaient un total de 36 participants. Nous avons considéré que les deux études présentaient un risque élevé de biais pour le domaine test de référence. Nous avons considéré qu'une étude présentait un risque élevé de biais pour le domaine test index, et pour le domaine déroulement et temporalité. La sensibilité et la spécificité de la TEP au 18F-FDG pour la détection des métastases osseuses étaient de 100 % dans les deux études (l'intervalle de confiance (IC) à 95 % pour la sensibilité était de 29 % à 100 % dans la première étude et de 40 % à 100 % dans la deuxième étude ; l'IC à 95 % pour la spécificité était de 83 % à 100 % dans la première étude et de 66 % à 100 % dans la deuxième étude). La sensibilité rapportée de la TEP au 18F-FDG pour la détection des métastases pulmonaires n'a pas été calculée car seulement deux participants de la deuxième étude ont présenté des métastases pulmonaires, dont une a été détectée par la TEP au 18F-FDG. La spécificité rapportée était de 96 % dans la première étude (IC à 95 % de 78 % à 100 %) et de 100 % (IC à 95 % de 72 % à 100 %) dans la deuxième étude. La sensibilité rapportée pour la détection de l'atteinte ganglionnaire était de 100 % (IC à 95 % de 63 % à 100 % dans la première étude et de 40 % à 100 % dans la deuxième étude) ; la spécificité rapportée était de 100 % (IC à 95 % de 78 % à 100 %) dans la première étude et de 89 % (IC à 95 % de 52 % à 100 %) dans la deuxième étude.
Post-édition effectuée par Abdelaziz Ibn abdelouahab et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr